CHAPITRE TROIS L'ATTAQUE DES ZÔTRES QUI N'EUT POINT LIEU
CHAPITRE TROIS : L’ATTAQUE DES ZÔTRES QUI N’EUT POINT LIEU
1) Donc dans le château, un cri retentit figeant un bref instant le baron Papa-Tango-Charly et le chevalier inconnu dans la sauce du réel. Qui a poussé ce cri ? C’est soit le miaulement suraigu d’une demoiselle à la vue d’une souris vive, vivace, trottinante,
2) Soit le cri aigu rauque et grave pourtant d’un demeurant qui s’estoit planté le doigt avec le clou, soit le cri d’alarme d’une sentinelle à la vue d’une horde de Zôtres tout en armes galopant furieusement vers ce castel.
3) « Kikacrié ? » dit le baron déglacé. Cette interrogation fut suivie d’un grand ramdam froufroutant dans l’escalier d’à côté. « Mon père, c’est affreux » fit la demoiselle du château pénétrant dans la salle seigneuriale. « Koikis’passe ? » fit le baron alarmé.
4) « Ah mon père ! n’avez-vous point ouï le cri d’alarme de la sentinelle ? Des Zôtres, mon père, des Zôtres galopent furieusement vers ce castel ! Du coup, vostre fils s’a planté le doigt avec le clou qu’il clouait pour voir si le hareng saur pendulait,
5) La souris échappa au chat (d’où le miaulement rageur) ! Ah mon père, c’est affreux ! » Lors le baron s’adressa au chevalier inconnu : « A peine arrivé, il vous faudra être héroïque ! Allons aux armes, chacun à son poste et fermez les hublots ! »
6) Y eut-il grande bataille ? N’y eut-il pas grande bataille ? Le chat rattrapa-t-il la souris ? Le hareng-saur se mit-il à penduler toujours, toujours, toujours, comme fait le pendu que pousse vent d’est et que vent d’ouest repousse ? Je ne sais passque j’avais une course à faire.
7) Si l’on admet qu’il y eut grande bataille (bruit, fureur, testes, bras, gambes, oneilles, membres de tout poil tranchés pis éparpillés, lances brisées, chevaux troués, herbe rougie, échelles cassées, vaisselle cassée, c’est la fessée),
8) Si l’on admet qu’il y eut grande meslée, ça fait quand même beaucoup de choses à expliquer et à ranger après la représentation. C’est casse-nougats. Aussi il n’y eut pas grande bataille, le chat bouffa la souris, et pendula le hareng-saur.
9) J’ajoute qu’en ces temps de post-covid, il serait indélicat de profiter des congés du Variant anglais, lequel sera remplacé à la rentrée de septembre par le Variant indien pour se mettre à dépenser force argent dans des batailles et leurs doubles.
10) En effet, cet argent, Messire Macron est obligé de l’emprunter à l’Europe (laquelle grimace, surtout chez les parpail… euh… chez les frugaux du Nord) tout en vendant plein d’avions très chers à des pays qui n’ont pas les moyens de s’en payer afin que l’on croit que.
11) Afin que l’on croit que l’argent rentre en Macronie, Messire Macron vend des Rafales (vifs avions, très beaux, très chers pis pour faire la guerre) et autres armements tant époustouflants que massacrants. Du coup, ça fait des sous car certains sont très riches.
12) Mais nous, Français, soucieux du droit des peuples à s’entretuer et de l’égalité de tous devant la Mort, nous vendons à tous, riches ou pauvres, - à chacun son pan pan tueur, ce qui est fort bon pour la démographie, me dit-on.
13) Quant aux Zôtres, ils galopèrent furieusement vers ce castel. Arrivés au pied du mur, ils reconnurent que ce n’était pas le bon orteil (Ah Nom d’un Homard de Rugy ! rugirent-ils, on s’a gouré ! Scuzez le dérangement !) et ils s’en regalopèrent furieusement en sens inverse.
14) « Nous l’avons échappée belle ! » fit le baron Papa-Tango-Charly qui n’était guère fameux en dialogues. « Oui, mon père » fit la demoiselle qui s’appeloit Annie-Zette-Annie-Zut et qui estoit belle, blonde, charnue comme frite croustillante ou sautée patate.
15) Quant au chevalier inconnu, il commençot à trouver tout ça très sot si sot, qu’il se fit les ongles des mains, des pieds et des incarnés (ses fantômes familiers) en songeant à l’avertissement de la Voix : « N’entre en ce castel car péril périlleux tu courras périlleusement ! »
Patrice Houzeau
Malo, le 13 juin 2021.