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BREFS ET AUTRES
lunaires
11 août 2020

D'UN FAUDRAIT FAIRE L'AUTRE

D'UN FAUDRAIT FAIRE L'AUTRE

 

 

  1. Cela fait longtemps que j'ai dit je t'espère ;
    Il me semblait sans toi manquer d'oxygène ;
    Cela fait si longtemps que je t'ai dit je t'espère,
    Que te voilà fantôme et donc plus un problème.

  2. A passer repasser sous le ciel bleu avec sa tête entêtée hantée de pensées et des fugaces rêve-t-on de vert qu'on est dans le gris, mais du vert y en a tout d'même un peu et puis y a la mer et le vert des diabolos menthe et des Get 27 qu'on boit au bar tabac du coin.

  3. A passer repasser sous le ciel bleu on pense que nos morts ne le verront plus jamais, le ciel bleu, ni les oiseaux noirs et blanc s'envolant des fronts verts, qu'on se sent soudain un cœur une tête et toutes ces veines et la chaleur qui vous enveloppe, vous colle au corps.

  4. « Qui s'approche de moi, qui me regarde en face »
    (Michel Houllebecq, « Derniers temps »)

    C'est la Mort, c'est la Mort qui vous efface de votre espace.

  5. Qui s'approche de moi y a kekchoz qui cloche kekchoz de louche qui s'approche de moi et me regarde en face avec des yeux qui voient comme loin, loin derrière moi qui s'approche de moi et me traverse comme si j'étais transparent translucide du vide du vide du vide.

  6. Loin derrière moi qui s'approche de moi... Bien le bonjour, « Monsieur mon passé » ! comme il l'appelait, Léo Ferré, qu'est passé lui aussi qu'c'est bien dommage.

  7. Quand j'étais au collège, je préférais écouter des chansons plutôt que d'apprendre mes leçons. Maintenant que j'en refourgue moi aussi aux élèves des leçons , je me demande s'ils écoutent encore des chansons sont plus les mêmes sons sont plus les mêmes bref, passons.

  8. Défois, un verre de vin blanc bien frais, une chanson de Léo Ferré et le monde i s'fait tout léger qu'on dirait qu'le temps sonne enfin juste, pis le disque i s'termine et la bouteille, elle est vide qu'on s'sent bien lourd qu'on va s'couquer, « dodo la boule »...

  9. « Je suis peut-être mort, je ne sais pas » écrit Michel Houellebecq qui confirme ainsi, qu'en vertu du « cogito ergo sum » cartésien, on peut bien être sans exister. Le sentiment est bien connu, que l'on appelle « malaise existentiel », qu'il nous semble qu'on passe à côté.

  10. A ce malaise existentiel, Houellebecq répond lui-même en notant : « Il y a quelque chose qu'il faudrait faire, que je ne fais pas. » C'est dans ce faudrait faire que l'on se flanque tout le temps, courant de faudrait faire en faudrait faire jusqu'à ce que tout se défasse.

  11. C'est dans ce faudrait faire que l'on se flanque tout le temps, courant de faudrait faire en faudrait faire, en faisant de son mieux et avec ce sentiment que l'on pourrait mieux faire, que l'on aurait dû mieux faire, mais que, quoi qu'on fasse, ce qui est fait et fait et ne saurait se défaire.

Patrice Houzeau
Malo, le 11 août 2020.

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9 août 2020

YAKEKCHOZKSACACHKEKCHOZ

YAKEKCHOZKSACACHKEKCHOZ

 

  1. Défois qu'il y aurait d'la super-logique là-d'dans, un genre d'imagination poussée au bout d'la nuit des êtres pis qu'on y voit quoi, les flammes de l'enfer qu'on s'est allumé, avant le grand rien dans le grand tout.

  2. Défois je me dis doit y avoir quelque chose comme un signe, là, sur le front des possédés du complot, ou bien des initiés du Yakekchozksacachkekchoz. Mais non y a rien. Zont l'air aussi qu'les autres. Sauf les fantômes qu'ont même pas d'front défois.

  3. « Il est des histoires habillées de fiction qui ont dû s'en dépouiller à mesure qu'elles furent contées, quitte à atteindre alors une déconcertante réalité. »
    (Jean Ray, « Saint-Judas-de-la-Nuit »)

De telles histoires n'existent que parce qu'il y a des vérités cachées que nous ne pouvons pas révéler sans risquer que des mains sortent de l'ombre pour nous étrangler. Nous le savons tous, nous, les êtres sans cou.

4. Je suis choqué d'apprendre par la lecture de l'opus « Saint-Judas-de-la-Nuit », de l'Initié Jean Ray que les « docteurs ès sciences occultes » se moquassent des écrits de Jude Stein von Ziegenfelzen, « bien qu'il se prétendît la réincarnation de saint Jude, donc le cousin de Jésus ».

5. Y a vraiment des gens, i croient tellement à rien que le jour où ils disparaîtront, vous verrez qu'ils ne croiront même pas à leur propre fantôme.

6. Défois qu'un artiste de l'art brut se mettrait à « illuminer d'énormes escargots brillants comme le feu, » et puis tout des mômes là accompagnés de féroces clebs dans de grands vertiges querelleurs « d'insectes ailés et rampants ». Jean Ray, cet imagier.

7. Quant aux « statues des douze apôtres aux visages rêveurs ou menaçants » qu'évoque Jean Ray, je me demande pourquoi « douze » genre les douze mois de l'année, les douze tribus, le « Majestic Twelve », les douze cheveux d'la tête à Mathieu, les piles de douze de galettes du nouvel an que ma mère cuisait chaque 1er janvier...

8. Je pense que Jean Ray a raison, cette colonie de « figures nues de sirènes, aux formes allongées et fuyantes » évoque bien sûr les « pensées de tentation » qui traînent dans les cervelles de ceux qui délaissent les écritures initiées pour le monde des apparences.

9. « Nous avons, sur le rivage de l'inconnu, trouvé l'empreinte d'un pied étrange. Nous avons, à ce sujet, édifié de savantes théories. Enfin, nous avons réussi à reconstituer la créature qui a laissé cette empreinte ; et voilà que nous reconnaissons que c'est l'empreinte de notre pied ! » (J.A. Eddington cité par Jean Ray)

Défois on croit qu'c'est la lune, qu'c'est juste notre nombril.

Défois on croit qu'c'est des extra-terrestres, qu'c'est juste l'armée des Etats-Unis.

10. « Un nichet est un œuf factice que l'on met dans un nid pour que les poules y aillent pondre », nous apprend Jean Ray. C'est ainsi que bien des écrits mystérieux sont en fait des nichets, des légendes créées afin que certains auteurs y ajoutent d'autres vérités, tout aussi étranges.

11. Dans une page de Jean Ray, cette moquerie d'ivrogne :

« Moi j'le dis pas tout bas,
   En Carême, évêque mange gras ! »

Je ne peux pas résister à la tentation de citer : c'est trop amusant.

12. « L'affaire de l'abbaye condamnée » ai-je trouvé chez Jean Ray, ah les églises maudites, les couvents à possédées façon Loudun, vieilles sorcelleries politiques, qu'le démon a déserté l'Occident, car maintenant, le Satan des gens, c'est l'argent qu'ils disent, le libéralisme.

Patrice Houzeau
Malo, le 9 août 2020.

 

 

 

8 août 2020

AH OUI LA Y A QUELQUE CHOSE

AH OUI LA Y A QUELQUE CHOSE

 

  1. Zut se dit qu'ça cache queque chose qu'ça cache queque chose qu'ça cache queque chose qu'ça cache queque chose pis Zut se dit qu'elle devrait arrêter de se dire qu'ça cache queque chose qu'ça cache queque chose qu'ça cache queque chose.

  2. Zut se dit que défois on a des sentiments intimes qu'on peut pas les dire qu'c'est pour ça qu'ils sont intimes sinon ça effraie le monde ça malaise le monde que si les sentiments intimes i sortaient comme i sont de la bouche ça ferait du pire bien pire que c'est déjà pire que ça.

  3. Zut se dit que défois on a des poings en nous ils se serrent mais faut pas qu'ils sortent de la poche qu'on a en dedans sinon ça ferait du grabuge pire que c'est déjà tout grabugeant nauséant le monde.

  4. Zut se dit défois que dieu, c'est une farce que dieu nous fait pour nous faire croire que dieu n'existe pas, ou qu'il existe. Zut ne sait pas trop.

  5. Zut se dit que les gens i s'rendent pas compte ou qu'ils font semblant de rien, c'est quelque chose quand même se dit Zut qui va au marché où les gens disent que les gens i s'rendent pas compte ou alors c'est qu'ils veulent pas, qu'c'est quelque chose quand même.

  6. Que le pire soit certain, nous en sommes tous certains. La seule chose qu'on s'demande, c'est le moment où le pire cessera d'être certain pour être arrivé, genre catastrophe, fin de la civilisation, fin des temps et tout ça qu'on voit dans des films qu'on a même plus envie de voir.

  7. « Je veux réellement faire revivre le passé » dit Hercule Poirot dans l'Agatha Christie que Zut est en train de lire (Zut aime beaucoup Agatha Christie) qu'elle se dit que « faire revivre le passé », c'est faire revenir le passé dans le présent, se faire hanter.

  8. Zut se dit qu'elle ne peut pas attraper le Covid, mais qu'elle peut en mourir quand même.

  9. Zut contemple les hachures qu'ça fait comme si on avait coupé le temps en morceaux qu'il continue à couler mais en une infinité de traits qui peut-être cachent d'autres traits où qu'en ces traits d'autres traits, qu'en ces bouts d'infinis d'autres infinis, tout hachés.

  10. Zut supporte mal la chaleur. Ça lui fait comme dans l'album de Tintin qu'le monde fond, qu'le temps fond, qu'ça la rend pessimiste, Zut, qu'elle se dit qu'heureusement y a les diabolos menthe et l'eau fraîche la nuit quand elle ne dort pas pis qu'le monde i brûle de partout.

  11. Zut se dit que c'est curieux quand même quand on dit ah oui, là, il y a quelque chose que déjà il y a le quelque chose plutôt que rien mais qu'en plus, ce quelque chose plutôt que rien est plein de quelque chose, un genre d'être que tu peux courir pour le définir, i s'rétracte, ou s'dilue, bizarre.

    Patrice Houzeau
    Malo, le 8 août 2020.

7 août 2020

ZUTISMES DU 7 AOÛT QU'IL FAIT CHAUD

ZUTISMES DU 7 AOÛT QU'IL FAIT CHAUD

 

  1. Zut se dit que Twitter, parfois, c'est comme le bar du coin, mais la bière est moins chère, parce qu'on l'achète au supermarché.

  2. Zut se dit qu'elle est sur terre. Que ce n'est pas d'l'irréel que, d'aventure, parfois elle en aurait marre, qu'elle s'amarre, mais ça ne durerait pas, se dit Zut, des choses surgiraient d'autres mystères.

  3. Zut se dit que « des choses surgiraient d'autres mystères » est une drôle de phrase parce qu'on ne sait pas si ce sont les choses qui surgissent ou les mystères. C'est que je ne peux pas décider, dit Zut qui trouve ça énigmatique.

  4. Zut défois s'imagine des histoires qui commencent toujours par un sentier d'où débarquent d'autres mystères, d'autres masques, d'autres drames splendides comme des affiches. Le sentier est entre elle et une forêt profonde où elle ne va jamais. C'est là qu'ils naissent.

  5. Zut ne cherche pas à faire comprendre comment elle voit les choses. Il y a tellement de phrases de partout qui disent comment on voit les choses. Zut en connaît certaines, mais il y en a tellement, à l'infini des lèvres se dit Zut, dont beaucoup d'énigmatiques.

  6. Zut pense que les choses ne sont qu'en partie ce qu'on en dit. Des moitiés de visages dans des miroirs coupés d'ombre.

  7. Zut se dit qu'elle est un morceau fini d'un nombre infini de séries infinies. Les objets aussi. Tout en fait, mais cela a-t-il un sens que tout soit fini dans un nombre infini de séries infinies ?

  8. Zut défois voit disparaître le sens des choses. A quoi sert cet objet creux ? Peut-il contenir quelque chose et comment ce qu'il pourrait contenir ne s'échapperait-il pas ? Il suffit de le retourner et de voir qu'il est écrit dessus « Made in China ».

  9. Zut se dit qu'on n'attribue pas une sensation à une chose. Même quand les objets bougent tout seuls inexplicablement. Ce n'est pas la sensation qui les anime. Il doit y avoir derrière ces choses qui bougent autre chose, quelque chose de sensationnel et de terrible, un mystère dans une chambre jaune.

  10. Zut se dit qu'on n'est pas pareil avec un vivant qu'avec un mort. On ne peut rien dire à un mort. Défois qu'il reviendrait plus tard pour vous répondre parce que ça doit mettre du temps à parvenir là-bas. Zut parle aussi avec ses morts, elle qui parle si peu avec les vivants.

  11. « Ne pourrais-je imaginer que j'ai des douleurs effroyables et que je me transforme en pierre pendant qu'elles persistent ? Eh bien, comment puis-je savoir, les yeux fermés, si je n'ai pas été transformé en pierre ? »
    (Wittgenstein traduit par Pierre Klossowski, « Investigations philosophiques », 283)

  12. Zut se demande combien de fois elle a été transformée en pierre. C'était sans doute le temps où elle pouvait se faire aussi papier et ciseau. Zut se demande combien de temps elle a passé parmi les pierres et les herbes qui poussent entre elles.

Patrice Houzeau
Malo, le 7 août 2020.

5 août 2020

L'INCIDENT DU CHIEN PENDANT LA NUIT

L'INCIDENT DU CHIEN PENDANT LA NUIT

 

  1. Défois que circuleraient entre deux eaux, genre mauvais dans la rue, des couteaux à manche d'ivoire comme dans les romans policiers qu'on trouve sur les marchés aux puces qu'dorénavrant ça va être des marchés aux masques.

  2. Donc Holmes, un moment dans la nouvelle « Flamme d'argent », il trouve un « bistouri-cataracte » qu'on trouve tout dans les bouquins, surtout des mots, remarquez qu'un bistouri-cataracte, ça fait moins drôle que la main coupée à Cendrars, et tous les morts et les souffrances.

  3. Celui pour qui le réel est une suite de puzzles à résoudre, le paysage peut bien faire des claquettes en se faisant des œufs sur le plat, il s'en moque bien, tout plongé dans le lui-même de ses énigmes.

  4. Y a vraiment que Holmes pour se promener avec un fer à cheval dans la poche et dans des landes improbables que soudain tiens « les empreintes d'un cheval » voyons voir si ce fer est bien le fer qui fera l'affaire.

  5. Défois le diable qui s'balade dans l'air, en s'moment l'est très virulent, ch'cornu, pandémique et circulatoire, i vous souffle de « cacher le cheval » alors vous, vous cachez l'cheval, dans l'paysage qu'après ça vous fait des histoires de phrases à rhinocéros et de Wittgenstein.

  6. L'essentiel est d'avoir plus d'un tour dans son sac : un tour de cochon, un tour de piste, un tour de cartes, un tour de France (c'est joli et pis sportif), un tour du pâté d'maisons (avec ou sans toutou), un tour de clé, un tour de chant (c'est distrayant), et r'mets du riz, et fuis les rats.

  7. Défois y en a marre de se consacrer à des énigmes qu'on a qu'une seule envie, laisser Watson dans la contemplation de l'Angleterre, prendre le train de nuit et rentrer en France passqu'on n'est pas Sherlock Holmes non plus hein.

  8. « - Y a-t-il un autre point sur lequel vous désireriez attirer mon attention ?
       - Sur le bizarre incident du chien pendant la nuit.
       - Le chien ? Il n'y a eu aucun incident avec le chien pendant la nuit.
       - Voilà l'incident bizarre, justement ! » observa Sherlock Holmes. »
      (Conan Doyle traduit par Bernard Tourville, « Flamme d'argent »)

« un point sur lequel vous désireriez » : y a vraiment que dans les classiques anglais traduits en français que l'on trouve encore ce genre de forme à paniquer un troupeau de bacheliers nourris au lait du pédagogisme.

9) Il n'est pas recommandé de faire courir des choses trouvées « entre les mains d'un truqueur ». C'est des trucs à vous faire turlupiner par des lustucrus qui vous hurleront aux ouïes : « Edouctusorcetruc hein douctusorcetruc ? ».

10) Défois, il a raison, Holmes, « le véritable assassin se tient immédiatement derrière vous », que vous vous retournez, tiens l'est plus là, ou alors zêtes déjà mort.

11) Lorsque vous fûtes descendue,
      Il se trouve que vous me plûtes
      Que j'en suis tombé sul'...
      Flûte fit alors Zut on connaît la chute
     Vous feriez mieux de vous occuper de tous ces lustucrus qui lustucrutent sous votre lustre plutôt que de faire des rimes ridicules.

12) Le souci c'est ça susurra Suzy Holmes (si, si, c'est la nièce à Sherlock) supposant que l'un des deux, dont il manquait l'autre, s'était subrepticement approché de l'assiette afin d'y verser la potion à fataliser les intrigues.

13) Il est recommandé, si jamais vous conservez par devers vous « la main d'un mort », de bien vérifier qu'aucun « couteau bizarre » n'y pousse. Auquel cas, il vous faudra, dès que possible, invoquer l'esprit de Conan Doyle. Ce couteau lui appartient ; il l'a juste oublié dans votre mémoire de lecteur.

14) Je ne sais pas si c'est une bonne idée de retirer son manteau alors qu'il pleut des phrases de partout. Je sais bien que c'est pour « être plus à l'aise », mais vous risquez bien d'être noyé dans le sens commun, d'être débordé par l'hyperbole, d'être étouffé par l'opinion. Allons, mon cher Watson, reprenons scalpel et bistouri et fichons l'camp de cette énigme.

Patrice Houzeau
Malo, le 5 août 2020.

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3 août 2020

EN LISANT FLAMME D'ARGENT DE CONAN DOYLE

EN LISANT FLAMME D'ARGENT DE CONAN DOYLE

 

  1. Défois qu'on serait le jour entier à l'arpenter sa pièce, les yeux au plancher comme pour accélérer sa pensée, tout s'agitant (ah s'agit d'se taire hein) de cogites des plus dégingandées fronçant les épaules, haussant les sourcils et pis bourre et rebourre et ratatam sa pipe « de tabac extra-noir » comme i dit Conan Doyle dans ses histoires. .

  2. Qu'on aurait l'art du logicien à se saisir d'un problème bien problématique, qu'il y a qu'l'auteur pour savoir le quoi du sel fin qu'on passerait « chaque détail au crible » comme i dit Conan Doyle défois qu'on y r'trouverait le wok de tante Agatha déguisé en OVNI.

  3. Je me suis laissé dire qu'au XIXème siècle, Londres était tellement brumeux, fumeux, smogueux que plus d'un extra-terrestre y a paumé sa soucoupe. C'est d'ailleurs comme ça que tante Agatha a perdu son wok.

  4. Le problème avec les problèmes bien problématiques c'est qu'ils attirent à eux comme i dit Conan Doyle « une véritable pléthore de suppositions, de conjectures et d'hypothèses » que Watson n'y retrouve plus Holmes, que Holmes n'y retrouve plus le 221b Baker Street, que Mrs Hudson n'y retrouve plus son compte ni tante Agatha son wok.

  5. « rien ne clarifie mieux une affaire que de l'exposer à une autre personne » dit un jour Holmes dans une nouvelle de Conan Doyle. Du reste, peu importe que l'autre y pige que couic, le tout étant de se la raconter afin de la faire plus nette. C'est-y pour ça qu'on cause tant ?

  6. Si jamais vous tombez sur un sentier dans « un bout de lande » avec dessus « une bonne tenant à la main une lanterne car la nuit était très sombre » mais que cependant il fait jour, c'est que vous êtes en train de lire « Flamme d'argent » de Conan Doyle.

  7. Défois qu'on rencontreriot l'inconnu demandant « Pouvez-vous me dire où je suis ? » en soulevant sa tête et son chapeau alors faudrot fuir frérot car vous v'là tombé dans la lande qu'on ne peut fuir qu'en refermant le livre.

  8. Ah la jeune âme suppliante, soucieuse de la pluie battante. En dépit de ses prières, lui, rageur comme l'orage, mauvais ange, enfile le manteau à disparaître dedans et quitte la maison pour l'inconnu de la page suivante.

  9. Faut faire attention avec les cravaches surtout les « alourdies d'un plomb » que défois elles répètent leurs coups qu'elles entraînent des « blessures horribles auxquelles succombe l'entraîneur » du dada que vous n'avez pas parce que les dadas c'est pas vot' dada.

  10. Le problème avec les problèmes bien problématiques c'est qu'ils donnent lieu à des théories qui immanquablement se heurtent à des objections si sérieuses que, outre qu'ça vous passe l'envie de rire, elles en sortent toute cabossées là, les théories.

  11. C'est en lisant « Flamme d'argent » de Conan Doyle que je compris le sens du mot « ombon » et trouvai l'auteur fascinant en ce que soudain la campagne anglaise se couvrait d'un bouclier perdu jadis je pense par l'un de ces géants de bien avant même la cour du Roi Arthur.

  12. Le problème avec les problèmes bien problématiques c'est que défois on échafaude des théories pis qui s'cassent la margoulette qu'on les artrouve en pièces, en pièces détachées même, et les pièces détachées, ça fait puzzle, qu'on perd partout, qu'on n'en trouve plus.

  13. J'avions beau m'creuser la cervelle avec la cuiller à Sherlock, j'voyions point comment cacher l'rhinocéros dans la pièce qu'vous m'avez dite qu'il y a un rhinocéros dedans alors doit êt' bien caché sous les phrases là qu'vous dites qu'j'avions point fait d'études moi, m'sieur Wittgenstein.

  14. En général, lorsque Holmes a « le ciel en face de lui », il « fixe les yeux » dessus qu'à mon avis c'est défois qu'il y verrait passer le wok à tante Agatha.

Patrice Houzeau
Malo, le 4 août 2020.

2 août 2020

QUELQUES NOTES SOCIETALES PIS DU BIZARRE

QUELQUES NOTES SOCIETALES PIS DU BIZARRE

 

 

  1. Ce qui choque les tenants du droit naturel, c'est que ce qui fut longtemps invisibilisé et qui pourtant était : couples homosexuels, filles-mères, mères célibataires, parents de substitution (parfois de façon informelle), maltraitances familiales, avortements, doubles-vies etc... apparaît au grand jour et nécessite des évolutions législatives.

  2. Il est difficile de se dire libéral et d'être contre certaines évolutions sociétales telles que la PMA. Il ne faut pas confondre libéralisme et conservatisme, droit positif et droit naturel.

  3. La cause première du droit est entendue : éviter que la loi naturelle du plus fort règle les rapports entre individus. Mais bien sûr, on peut objecter qu'à ce prétendu droit du plus fort s'est substitué un droit du plus riche, ou un droit du plus malin.

  4. Certains extrémistes ne cessent d'agonir les libéraux des noms d'oiseaux des plus divers (« bouffon », « crétin » et pire bien sûr) tout en constatant qu'il ne manque pas d'argent et que l'on pourrait aider ceux-ci, subventionner ceux-là (etc...) : pensent-ils vraiment que billets de banque et pièces de monnaie font naturellement des petits et qu'il n'y a pas quelque talent à enrichir son entreprise et remplir les caisses de l'Etat ?

  5. « Ne nous faisons pas d'illusions : l'être de la pensée, l'origine de l'être de la pensée, les possibilités de l'être de la pensée enfermées dans cette origine, tout cela nous est étranger, et du même coup ce qui nous donne à penser avant toute autre chose et sans cesse. »
    (Heidegger traduit par Aloys Becker et Gérard Granel, « Qu'appelle-t-on penser ? »)

  6. « Ne nous faisons pas d'illusions », sinon on s'prend des gnons du réel ; « l'être de la pensée », répond-t-i quand on l'appelle ? « l'origine de l'être de la pensée » ouh là doit êt' loin dans le quelque part, « les possibilités de l'être de la pensée », sont-ce ses sœurs, à cet indicible ?
    « enfermées dans cette origine », j'me demande bien squ'elles peuvent fabriquer, des ésotérismes sans doute, « tout cela nous est étranger », j'l'avions bien remarqué qu'avait bien d'l'estranger dans stoucitouça qu'on dit sans y penser qu'j'écris en feuilletant Heidegger.

  7. « A quoi bon s'agiter ? J'aurai vécu quand même
      Et j'aurai observé les nuages et les gens »
      (Michel Houellebecq, « Fin de parcours possible »)
    J'aime bien ces vers de Houellebecq parce qu'ils résument ce sentiment de n'avoir en fin de compte pas fait grand chose, d'avoir « vécu quand même » que l'on éprouve parfois défois qu'on s'interroge qu'on s'dit ah bin j'aurions pu faire mieux quand même.

  8. « A quoi bon s'agiter ? » mais qu'on s'agite quand même qu'l'humain est un agitateur qui éprouve pourtant le besoin de s'la refréner la gigote en aquoibonisant qu'il se demande même si ça vaut bien l'coup tout ça surtout depuis qu'ça pandémise sévère des quat'coins.

  9. « J'aurai vécu quand même » c'est dans le quand même qu'on se tient qu'on peut pas tout faire avoir être et que c'est à ce « quand même » qu'on tient, qui ne se résume défois qu'à une poignée de possibles.

  10. Ce vers de Houellebecq (« Et j'aurai observé les nuages et les gens ») révèle que l'humanité est de nature nuageuse, tandis que les nuages pensent certainement plus qu'ils n'en disent : la preuve, parfois, ils éclatent en orages qu'on voit des éclairs de colère dans leurs yeux.

  11. Car ne nous y trompons point : les nuages sont en fait de faux nuages et de vrais OVNIS, lesquels sont de faux OVNIS et de vraies armes secrètes, lesquelles sont de fausse armes secrètes qu'on fait voler pour impressionner l'adversaire défois qu'il en aurait, lui aussi, des nuages.

  12. « Or le chef suprême doit être juste par lui-même, et cependant être un homme. » Louons le Grand Kant pour cette révélation ! La nature du Chef Suprême est double : il est à la fois « homme » et « juste », ce qui se conçoit rarement. C'est pour ça que Son Nom Est Personne.

  13. Il est évident que certains de nos membres furent jadis autonomes. J'en veux pour preuve ces « mains volantes » révélées par l'Initié Apollinaire dans « L'Emigrant de Landor Road » :

    « Et des mains vers le ciel plein de lacs de lumière
       S'envolaient quelquefois comme des oiseaux blancs »

  14. « Le chapeau à la main il entra du pied droit
       Chez un tailleur très chic et fournisseur du roi
       Ce commerçant venait de couper quelques têtes
       De mannequins vêtus comme il faut qu'on se vête »
       (Apollinaire, « L'Emigrant de Landor Road »)

    A ma connaissance, nul n'a enquêté sur ce commerçant serial killer coupeur de têtes londonien. Ai consulté l'oeuvre de Conan Doyle, point n'y ai trouvé l'enquête que Sherlock Holmes aurait dû mener. C'est affligeant.

    1. Que ceux qui ne croient pas au Grand Esprit du Fleuve lisent ces vers de l'Initié Apollinaire : « Le vent du Rhin ulule avec tous les hiboux / Il éteint les cierges que toujours les enfants rallument ». Les « hiboux » sont en fait une armée d'anges étranges aux yeux ronds et au service du Seigneur Rhin le Venteux, celui qui ne supporte point les cierges de nos saintes églises. Aussi souffle, souffle-t-il, épuisant les enfants de chœur et la patience des papes.

Patrice Houzeau
Malo, le 2 août 2020.

 

31 juillet 2020

LE SOLEIL EN DANSANT

LE SOLEIL EN DANSANT

 

 

  1. La chanson n'est pas si facile Ciel bleu nuit bleue y errent des âmes bleues Les rues sont striées de rouge La chanson n'est pas si facile que tu crois charmer l'étrangère en trois mots Ciel blanc nuit blanche y errent des ombres seules Les rues sont striées de rouge.

  2. Que veut dire « aimer les gens » ? Aime-t-on les gens pour eux-mêmes ? Connaît-on vraiment les gens qu'on aime ? Les gens seraient-ils faits de pièces dont ils ont eux-mêmes perdu la clé et seraient-ils autant les pièces d'un puzzle impossible à constituer ?

  3. Les nœuds coulent dans la fréquentation des bipèdes. Qu'ils fassent cause ; qu'ils se partagent les mains tranchées. Que leurs sentinelles maîtrisent l'art de déjouer l'autre de la nuit et ses sortilèges tranchants. C'est ainsi qu'apparurent l'arc de la vengeance et le pain sur la table.

  4. Celui là rappelle ses livres ouverts sur des énigmes, ses familiers, aux stridences des alarmes, aux trains et aux spectres, à l'infini des solitudes, au couteau sanglant, à la diane, à l'égaré dans la forêt, au sang dans la coupe, à la coupe dans le château, à la lance perdue.

  5. Que les nœuds coulent dans la fréquentation des bipèdes n'a rien d'étonnant. A chaque grenier son pendu ; à chaque placard son cadavre.

  6. Lorsque l'heure des comptes a sonné, les loups ne manquent jamais d'arguments pour justifier la meute.

  7. Les nuits finissent toujours par boire la tasse et nous retournons parmi les formes et les moules. Aux murs, les comédies glissantes. Certains demandent leur frère, ce gardien. Ils assistent à ce spectacle qu'ils ne peuvent voir.

  8. La société n'étant pas majoritairement constituée de philosophes subtils et de logiciens pointus, l'égalité repose aussi sur le droit des gens à s'exprimer et à dire des sottises.

  9. L'école est bien loin de développer l'esprit critique chez la plupart des élèves. Au pire, elle les conforte dans le goût de la revendication à tout va ; au mieux, elle freine la propagation de quelques sottises.

  10. Certains pédagogistes croient en la science de l'ignorant. Ils ont eux-mêmes développé des sciences : les Sciences de la Science de l'ignorant (qu'ils appellent « apprenant » parce qu'ils aiment les niaiseries).

  11. « Le soleil en dansant remuait son nombril »
    (Apollinaire, « Merlin et la vieille femme »)

  12. Parfois, on l'a pas, ce nain prétentieux et nasillard qui vous monte la tête, qu'on laisse printemps et jambes nues charmer, qu'on s'balade dans le « jeune jour » en se rappelant de l'Apollinaire, et même que « le soleil en dansant remuait son nombril ».

    Patrice Houzeau
    Malo, le 31 juillet 2020

30 juillet 2020

PIS QU'ON N'EST PLUS QU'ECHO

PIS QU'ON N'EST PLUS QU'ECHO

 

 

  1. Zut songe que souvent que les temps sont difficiles qu'on dirait même que les temps difficiles c'est l'éternel présent et que le facile, c'est l'ailleurs, le passé, le bon temps qu'on rêve, le jamais plus, le jamais tout court.

  2. L'humain agit en bête et raisonne en dieu, aussi bien qu'il fait des miracles et pense comme une casserole. Il ne s'y reconnaît pas toujours lui-même.

  3. Le pangolin n'est pas plus réel que l'idée que l'on s'en fait. Mais de même que le braconnier peut se laisser surprendre par le pangolin, nous ignorons ce qu'est vraiment un pangolin.

  4. De même que toute chose, dieu n'est pas plus réel que l'idée que l'on s'en fait. C'est pourtant cette idée qui agit dans le monde de façon si déterminante qu'il semble presque impossible d'imaginer ce monde sans dieu.

  5. Parce que l'idée qu'il se fait de la société est nécessairement fausse, le politique se doit de tenir compte du réel en agissant de façon pragmatique. Il semble que plus sa vision est abstraite, philosophique, théorique, plus le politique est en contradiction avec le réel.

  6. Dans ce flux incessant de ressentis que l'on appelle « opinion publique », on n'emploie guère de termes juridiques. L'expression « violences policières » par exemple, n'a pas de sens dans un tribunal. Nous ne sommes pas dans un tribunal, mais dans l'âpre quotidien.

  7. En juillet 2020, ai songé, au vu des affaires éclaboussant la police française, qu'il serait intéressant de comparer les statistiques de la délinquance au sein de la police à celles du reste de la population.

  8. Zut songe aux sirènes Vivent-elles dans des grottes ? On y trouverait sans doute les ossements des fascinés disparus corps et âme. Leur langue est-elle bifide et s'expriment-elles par des sifflements et des cliquetis ?

  9. Zut songe qu'il serait bien étonnant que la Vierge apparût à la fenêtre, mais comme on ne sait jamais, elle se décide à faire ses carreaux.

  10. Zut songe que, comme elle l'a lu dans Heidegger, « si le surhomme va au-delà de l'homme tel qu'il a été jusqu'ici », eh bin, risque bien de tomber de haut.

  11. A force de partir, les gens, ils finissent par ne plus revenir. Ça fait des fantômes parfois.

  12. Le monde de certains, il est tellement idéal qu'on dirait un conte de fée.

  13. A force, le réel si rapide qu'on dirait un manège, il finit par ralentir, ralentir, ralentir jusqu'à s'immobiliser. Les voix, de plus en plus lointaines, les voix. Pis qu'on n'est plus qu'écho.

Patrice Houzeau
Malo, le 30 juillet 2020.

28 juillet 2020

IRONIES MOQUERIES ETC

IRONIES MOQUERIES ETC

 

 

  1. Je suis bien content de vivre dans un pays, dans une Europe, dans un monde même où l'expertise est si grande. On va crever du Covid, mais au moins on saura pourquoi et comment. C'est quand même beau, la science, hein ?

  2. Bon, je veux bien que les chats soient des prédateurs redoutables, bin oui, ce sont des fauves quand même, mais bon, je me vois mal adopter un willyschraen quand même que j'sais même pas d'où ça vient ça le willyschraen.

  3. Ce qui a de formidable avec les chasseurs, c'est que le monde a beau s'écrouler autour d'eux, l'économie peut bien s'effondrer, les risques de conflits internationaux peuvent s'avérer très élevés, du moment qu'ils peuvent aller faire panpan dans la nature, sont contents.

  4. A l'âge où je suis, j'ai déjà connu tellement de gens qui portaient beau, qui se payaient des maisons, des vacances, des arrogances et des relations, et qui sont morts après avoir souffert comme des chiens sur leur lit d'hôpital qu'ils ne m'impressionnent pas, nos zozos politiques.

  5. Chaipas mais... enlever la plaque Victor Hugo d'une rue Victor Hugo ?Euh... cause que l'homme de Jersey et de Guernesey, avec sa Bouche d'Ombre et ses tables tournantes, m'étonnerait pas qu'il fût initié à des mystères que tire la chevillette et le bonhomme cherra et krrrik krrrak.

  6. Moi je pense que lorsque Apollinaire écrit « Un fantôme s'est suicidé », il exagère parce qu'un fantôme qui se suicide ça doit être aussi rare qu'un ministre de l'intérieur qui dit la vérité et si c'est le fantôme d'un ministre de l'intérieur qui se suicide alors faut appeler Sherlock Holmes.

  7. I m'a fait rire Arnaud Viviant quand il a dit dans l'émission « Le Masque et la Plume » ce film là est tellement mauvais qu'on dirait pour le monter, son film, que le réalisateur n'a gardé que les scènes coupées. Je cite de mémoire mais c'est marrant quand même.

  8. Je me demande combien elle a de doigts dans le pot de confiture, la main invisible du marché.

  9. Y a vraiment que nos politiques les plus naïfs pour croire que tous les Français considèrent tous les autres Français comme étant des Français. Moi, voyez, pour moi, Macron est français parce qu'on me le dit, sinon voyez moi, Macron, je m'en fous.

    Ça me rappelle qu'on raconte que lorsque le comédien Francis Blanche avait oublié son texte, il avait pris l'habitude de renvoyer la réplique et la balle à son partenaire par la question suivante : « Vous êtes catholique comme moi, j'espère ?... »

  10. Comme tout finit par se savoir, à un moment, on sait comment elles se sont passées les choses qu'on se dit c'est dégueulasse puis après, on passe à autre chose pis un autre politique arrive pour nous affirmer la main sur le cœur qu'tout va bien ne vous inquiétez pas.

  11. J'ai jamais trop cru au sens du Sacré du Temps des Cathédrales qu'à mon avis l'Eglise voulait assurer sa puissance, que les Seigneurs et le Roi voulaient pas contrarier l'Eglise surtout qu'ça donnait du boulot à des tas d'artisans et d'ouvriers. Du bizness quoi. Mais beau. Les seuls qui devaient y croire vraiment, c'est les saints, mais m'étonnerait pas que dès que les futurs canonisés tournaient le dos, ces gens i devaient s'gondoler en s'disant qu'il n'avait peut-être pas la lumière à tous les étages, l'aut' là.

Patrice Houzeau
Malo, le 28 juillet 2020.

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