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BREFS ET AUTRES
politique
28 juillet 2020

IRONIES MOQUERIES ETC

IRONIES MOQUERIES ETC

 

 

  1. Je suis bien content de vivre dans un pays, dans une Europe, dans un monde même où l'expertise est si grande. On va crever du Covid, mais au moins on saura pourquoi et comment. C'est quand même beau, la science, hein ?

  2. Bon, je veux bien que les chats soient des prédateurs redoutables, bin oui, ce sont des fauves quand même, mais bon, je me vois mal adopter un willyschraen quand même que j'sais même pas d'où ça vient ça le willyschraen.

  3. Ce qui a de formidable avec les chasseurs, c'est que le monde a beau s'écrouler autour d'eux, l'économie peut bien s'effondrer, les risques de conflits internationaux peuvent s'avérer très élevés, du moment qu'ils peuvent aller faire panpan dans la nature, sont contents.

  4. A l'âge où je suis, j'ai déjà connu tellement de gens qui portaient beau, qui se payaient des maisons, des vacances, des arrogances et des relations, et qui sont morts après avoir souffert comme des chiens sur leur lit d'hôpital qu'ils ne m'impressionnent pas, nos zozos politiques.

  5. Chaipas mais... enlever la plaque Victor Hugo d'une rue Victor Hugo ?Euh... cause que l'homme de Jersey et de Guernesey, avec sa Bouche d'Ombre et ses tables tournantes, m'étonnerait pas qu'il fût initié à des mystères que tire la chevillette et le bonhomme cherra et krrrik krrrak.

  6. Moi je pense que lorsque Apollinaire écrit « Un fantôme s'est suicidé », il exagère parce qu'un fantôme qui se suicide ça doit être aussi rare qu'un ministre de l'intérieur qui dit la vérité et si c'est le fantôme d'un ministre de l'intérieur qui se suicide alors faut appeler Sherlock Holmes.

  7. I m'a fait rire Arnaud Viviant quand il a dit dans l'émission « Le Masque et la Plume » ce film là est tellement mauvais qu'on dirait pour le monter, son film, que le réalisateur n'a gardé que les scènes coupées. Je cite de mémoire mais c'est marrant quand même.

  8. Je me demande combien elle a de doigts dans le pot de confiture, la main invisible du marché.

  9. Y a vraiment que nos politiques les plus naïfs pour croire que tous les Français considèrent tous les autres Français comme étant des Français. Moi, voyez, pour moi, Macron est français parce qu'on me le dit, sinon voyez moi, Macron, je m'en fous.

    Ça me rappelle qu'on raconte que lorsque le comédien Francis Blanche avait oublié son texte, il avait pris l'habitude de renvoyer la réplique et la balle à son partenaire par la question suivante : « Vous êtes catholique comme moi, j'espère ?... »

  10. Comme tout finit par se savoir, à un moment, on sait comment elles se sont passées les choses qu'on se dit c'est dégueulasse puis après, on passe à autre chose pis un autre politique arrive pour nous affirmer la main sur le cœur qu'tout va bien ne vous inquiétez pas.

  11. J'ai jamais trop cru au sens du Sacré du Temps des Cathédrales qu'à mon avis l'Eglise voulait assurer sa puissance, que les Seigneurs et le Roi voulaient pas contrarier l'Eglise surtout qu'ça donnait du boulot à des tas d'artisans et d'ouvriers. Du bizness quoi. Mais beau. Les seuls qui devaient y croire vraiment, c'est les saints, mais m'étonnerait pas que dès que les futurs canonisés tournaient le dos, ces gens i devaient s'gondoler en s'disant qu'il n'avait peut-être pas la lumière à tous les étages, l'aut' là.

Patrice Houzeau
Malo, le 28 juillet 2020.

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28 juillet 2020

CHRONIQUE DU 28 JUILLET 2020

CHRONIQUE DU 28 JUILLET 2020

 

 

  1. Il se peut que l'avenir soit masqué ou ne soit pas. - La France, vue par les médias et les réseaux sociaux, parfois, on dirait qu'elle flambe. Ceci dit, les Nuit Debout du quinquennat de Hollande, les Gilets Jaunes du quinquennat actuel, la montée des extrêmes sont une réalité.

  2. « L'avenir masqué flambe en traversant les cieux »
    (Apollinaire)

  3. Chaque fois que je lis ces vers d'Apollinaire :
    « Et les roses de l'électricité s'ouvrent encore
    Dans le jardin de ma mémoire »
    Je pense, assez sottement sans doute, à toutes ces chansons électriques et anglo-saxonnes pour adolescent des seventies.

  4. « Ouvrez-moi cette porte où je frappe en pleurant »
    (Apollinaire, « le Voyageur »)

  5. Peut-on comparer l'Europe à une forteresse assiégée et l'espace Schengen à une porte sur laquelle pèse le poids des coups répétés d'un bélier ? Peut-on comparer les migrants à des voyageurs qui frappent à notre porte en pleurant ?

  6. Serait-il possible que ceux qui frappent à notre porte en pleurant cherchent demain à nous diriger ? Serait-il possible que ceux à qui nous donnons du pain aujourd'hui nous jettent des pierres demain ?

  7. Il m'a fallu longtemps pour comprendre que si les Anglais ont voté majoritairement pour le Brexit, c'est qu'ils estimaient avoir assez fait de sacrifices pour faire de la City la première place financière d'Europe et que l'idée d'un Royaume-Uni auquel le couple franco-allemand ne cesserait de faire la morale devenait pour beaucoup d'Anglais assez pénible.

  8. L'Europe est un jeu de rôles. Aux frugaux du Nord, au Luxembourg et à la Suisse, la discrétion bancaire et le secret des affaires ; à l'Allemagne et à la France, le leadership politique ; aux pays du sud et de l'est, les frontières, les débats, les incertitudes.

  9. Il est bien sûr trop tard pour fermer nos frontières, sauf pour le tourisme, pour nous recentrer sur nos savoir-faire bancaire, agricole et technologique (notamment dans le domaine de l'armement) ; il est bien sûr trop tard pour renoncer à notre fichue manie de vouloir universaliser nos valeurs : la France est un pays engagé.

  10. Si nous voulons rester parmi les rois du monde, nous pouvons compter sur notre attractivité et cet art si particulier qu'a la France d'être à la fois un pays libéral dans ses relations avec l'extérieur et dirigiste dans sa gestion des affaires intérieures. Mais il semble que cet équilibre soit de plus en plus difficile à maintenir.

  11. Il n'est pas impossible que le Covid, le réchauffement climatique et certains conflits en cours rendent inhabitables, pour longtemps peut-être, un certain nombre de territoires. Sans doute l'Europe doit-elle se préparer à une pression migratoire de plus en plus forte, de plus en plus urgente.

  12. Est-il vrai que si la Hollande affiche un PIB/habitant bien plus élevé que celui de la France, le taux d'endettement des ménages hollandais est un des plus élevés au monde ?

  13. Entendu sur France Culture qu'au début de la crise du Covid, on pouvait lire cette prophétie sur certaines banderoles de manifestants du secteur public anglais : « L'Etat compte ses sous, nous compterons les morts. »

Patrice Houzeau
Malo, le 28 juillet 2020.

24 juillet 2020

CHRONIQUE DU 24 JUILLET II

CHRONIQUE DU 24 JUILLET II

 

 

  1. « Le sujet qui n'est pas en rébellion doit pouvoir admettre que son souverain ne veut pas lui faire d'injustice. »
    (Kant traduit par Guillermit, « Théorie et pratique »)

  2. Que, comme l'écrit Kant, « le sujet doit pouvoir admettre que son souverain ne veut pas lui faire d'injustice » suppose une confiance dans le jugement du souverain dont, en dehors des recours judiciaires, seule la liberté d'expression peut débattre.

  3. Concrètement, depuis plusieurs années grandit dans l'opinion publique le sentiment que les gouvernements successifs agissent sciemment contre l'intérêt du peuple. Autrement dit, le sujet considère de plus en plus souvent que le souverain agit de façon malveillante. D'où le fait qu'il est courant actuellement de voir l'homme confondu avec sa fonction : d'où des agressions commises sur des élus, et parfois une détestation assumée de la personne même d'Emmanuel Macron.

  4. La position de La France Insoumise est intéressante car elle ne met pas en cause directement le souverain (en dehors du jeu de postures habituel à la « Société du Spectacle »), mais les institutions de la Vème République, lesquelles sont ainsi jugées comme étant hyper-présidentielles.

  5. Contestant l'hyper-présidentialisation de la Vème République, La France Insoumise en appelle donc à une VIème République, qui, d'après ce que je comprends, serait fondée sur une assemblée de type « constituante » révocable par les électeurs : sous quelles conditions ?

  6. Il est cependant que les Français sont loin de plébisciter les idées de La France Insoumise tout en marquant, à chaque élection, leur défiance envers les partis politiques et leurs élus soit en pratiquant le « dégagisme » (ce qui a permis l'élection de Macron), soit en s'abstenant.

  7. L'élément principal que nous devons retenir est le suivant : depuis 1973, le monde est plongé dans un crise économique qui ne cesse, cycle après cycle, de s'aggraver cependant que viennent s'y ajouter crise climatique et crise sanitaire. Ce sont les estomacs vides qui font les Révolutions, nul besoin de sortir de Sciences Po ou de l'ENA pour comprendre cela.

  8. Or, cette défiance de plus en plus nettement exprimée des Français envers leurs gouvernants masque une angoisse plus profonde : et si les générations à venir connaissaient à nouveau ce que les générations plus anciennes ont connu : chômage, précarité, misère, voire les Etats en guerre ?

  9. Soyons honnêtes : j'admire cette volonté de se divertir que les Français manifestent en allant encore au restaurant, ou au bord de la plage, ou chez eux devant des séries qui font passer le temps, ou écoutant d'illustres inconnus disserter à n'en plus finir sur les mérites d'une série de science-fiction. Cette volonté est fascinante mais ce goût du divertissement pourrait ressembler de plus en plus à de l'inconscience.

  10. Il me semble parfois que nous sommes dans l’œil du cyclone, que nous attendons une deuxième vague de pandémie et donc une aggravation de la crise économique en se disant : on verra bien. Mais je crains que ce « on verra bien »  soit suivi de beaucoup de désillusions, de frustrations, de colères et d'une défiance encore plus grande envers des dirigeants qui sont désormais rentrés dans une ère du soupçon qui ne me semble pas prête de s'arrêter.

  11. Certes, on me rétorquera que le monde de 1945 était dans un état bien pire (et même au bord d'une 3ème guerre mondiale) mais la nécessité de reconstruire et le faible coût des matières premières ont assuré la prospérité du Monde Libre. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, d'autant que le problème de la rareté naturelle des ressources et celui des pressions migratoires se font de plus en plus aigus.

    Patrice Houzeau
    Malo, le 24 juillet 2020.

24 juillet 2020

NOTES SUR UN VERS DE MICHEL HOUELLEBECQ

NOTES SUR UN VERS DE MICHEL HOUELLEBECQ

 

 

 

  1. « Ma sœur était très laide à l'âge de dix-sept ans, »
    (Michel Houellebecq, « La Poursuite du bonheur » [le narrateur])

  2. Que signifie « être très laide à l'âge de dix-sept ans » ? Ce vers de Michel Houellebecq suppose un monde d'illusions, de déceptions, de frustrations et il est notable que quelques mots simples donnent ainsi à songer. Je note aussi que les gens sont souvent plus forts qu'on croit.

  3. Que signifie qu'un narrateur écrive « ma sœur était très laide » ? Il s'agit de poésie et l'on fait donc facilement la confusion entre auteur et narrateur. Il n'en reste pas moins que la poésie ici se livre au discours de l'intime.

  4. En parlant des gens, qu'appelle-t-on laideur ? Qu'importe que l'on considère la beauté physique comme en soi ou relative aux conditionnements de notre programmation sociale, nous vivons en considérant que telle personne est agréable à regarder et que telle autre non.

  5. Je note qu'en matière d'esthétique nos goûts changent en même temps que change notre langue. Peut-on considérer que le français des classiques, le français du grand style des XVII et XVIIIème était porteur d'un goût supérieur à celui que sous-entend notre français moderne ?

  6. Le français du grand style est beau en l'usage qu'il fait des règles et des mots ; c'est une manière de jouer joliment des signifiants, cependant que les signifiés vivaient leur vie dans un réel dont nous sommes les héritiers et les critiques.

  7. Que le français du grand style soit beau est un jugement, je crois, largement répandu cependant que d'ici un siècle ou deux, il n'apparaîtra sans doute ni beau, ni laid mais « objet d'étude » à la manière dont nous lisons le français des romans de Chrétien de Troyes.

  8. On pourrait sans doute reprocher aux pouvoirs publics de laisser le français se dégrader ; écrivant cela, je pense à ce français des « éléments de langage » et des expressions anglo-saxonnes qui semble tant réjouir les veaux du pré politique.

  9. Que l'on reproche au gouvernement de ne plus se soucier du maintien d'un français de qualité, fait de la langue un enjeu politique et nous n'oublions pas que si le grand style fut la langue de la noblesse (du Roi comme de La Fronde), il fut aussi la langue de Voltaire et de Rousseau.

  10. Considérer la langue comme un enjeu politique ne légitime-t-il pas que soient étudiés de près la langue technocratique de Macron and Co, la novlangue tant pédagogiste que ministérielle ainsi que les pré-supposés et les connotations du lexique des extrêmes.

  11. Si la langue est un enjeu politique, le ministère de l'éducation nationale ne serait-il pas bien inspiré d'augmenter à tous les niveaux le nombre d'heures de français, au lieu d'en faire parfois un simple auxiliaire d'un enseignement qui n'a parfois que l'apparence d'être professionnel ?

  12. Le constat de cette dégradation du français explique-t-il la prudence de l'Académie française dans ses recommandations et sa défiance envers les différentes réformes de l'orthographe qui, étant donné l'appauvrissement des lexiques, nous semblent souvent malvenues ? L'usage ne précéderait-il plus la norme ?

     

Patrice Houzeau
Malo, le 24 juillet 2020.

22 juillet 2020

A QUOI NOUS PREPARONS NOUS

A QUOI NOUS PREPARONS-NOUS ?

 

  1. Les universalistes me semblent parfois des gens qui prenant les humains pour des sacs tentent d'y introduire coûte que coûte des impératifs catégoriques qui ne sont légitimes que par la subtilité de la langue allemande à produire des arguments.

  2. Je me demande si l'écologie politique s'estime compétente en matière de culture. Disons que ne m'étonnerait aucunement qu'au nom d'on ne sait quel état d'urgence sanitaire des pratiques culturelles, une gouvernance écologiste en vienne à censurer « mauvais genres » et auteurs sulfureux.

  3. Peut-on dire qu'avec le Covid, la nature nous envoie un « message », voire un « ultimatum » ? La nature dialogue-t-elle avec l'humain, ou n'est-ce pas plutôt que la pandémie oblige les humains à se poser des questions, c'est-à-dire à dialoguer avec eux-mêmes ?

  4. Est-ce que tous les Français qui votent à gauche sont de gauche ? L'élection de François Mitterrand en 1981 a-t-elle signifié que les idées de gauche étaient désormais largement répandues en France, ou a-t-elle seulement prouvé que l'opinion était changeante et influençable ?

  5. « La tradition de toutes les générations mortes pèse d'un poids très lourd sur le cerveau des vivants. »
    (Karl Marx, « Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte »)

  6. Ne sommes-nous que ce que nos ancêtres furent ? Les structures sociales perdurent-elles à travers les siècles, ne changeant jamais que d'apparence, voire de nom ? La technocratie, sous couvert de modernité, a-t-elle pour fonction de masquer la persistance des inégalités et la continuité de la lutte des classes ?

  7. A quoi préparons-nous les générations en formation ? A une réorganisation de la Triade et au maintien d'un ordre mondial basé sur une gestion toujours plus rationnelle des ressources ? A l'illusion des fédéralismes ? A maintenir l'asymétrie des inévitables conflits à venir ?

  8. « La tradition de toutes les générations mortes » évoquée par Karl Marx, est-ce l'ensemble des structures sociales qui influencent nos choix et guident nos vies de sorte que nous croyant libres, nous repassons « librement » par les mêmes opinions et les mêmes chemins que nos parents.

  9. A quoi préparons-nous les générations en formation ? A « inverser la pyramide sociale » ? A la secte universelle, communautaire et égalitaire ? A la « fin de l'Histoire » ou au déclin de la civilisation judéo-chrétienne au profit d'un monde partagé par les Orients ?

  10. A quoi préparons-nous les générations en formation ? A la disparition progressive de l'humanité en proie aux pandémies, au réchauffement climatique et à la surpopulation ? A la victoire d'un monde sur un autre ?

  11. L'humain est-il la répétition de l'humain ? Le transhumanisme n'est-il qu'une fiction destinée à attirer les capitaux d'investisseurs privés et naïfs ? La multiplication de l'humain et la surpopulation qui en découle sont-elles inscrites dans le destin génétique de l'humanité ?

    Patrice Houzeau
    Malo, le 22 juillet 2020.

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20 juillet 2020

EN HUMANT

EN HUMANT

 

  1. Comme il me semblait qu'elle me regardait, je lui fis un clin d’œil. Elle ne me répondit qu'avec la froideur appuyée de son regard. Non, mais dis, quelle mijaurée, la Lune.

  2. « Quelle est la cause de cette merveille ? Ce n'est pas la force ; les sujets sont toujours les plus forts. Ce ne peut donc être que l'opinion. »
    (David Hume, « Essais politiques »)

  3. Ce matin, en plus du quotidien qui me relate les exploits fabuleux de mes contemporains dans l'art de se mettre dedans jusqu'au cou, j'ai acheté un œil afin, comme dit Hume, de contempler « les choses humaines d'un œil philosophique. »

  4. Cet œil prodigieux me fit voir que ce n'est qu'à un petit nombre de zigotos que le plus grand nombre de zigotos obéit ; il me fit voir que j'écrivais aussi ce que Hume déjà avait écrit, mais lui ne disait point « zigotos », aussi que je devais racheter du pain.

  5. Donc, « le grand nombre est gouverné par le petit », qu'on se demande s'ils ne font pas un peu semblant défois d'obéir, même que, vu défois c'que ça donne, on a l'impression que les grands Zôtres là, i font semblant de gouverner.

  6. Du coup qu'ils obéissent, les zigotos du grand nombre, ils font des sacrifices (à commencer par celui de leur temps qu'ils travaillent et puis de leur argent qu'ils paient des impôts) qu'ça va jusqu'à donner sa vie pour la patrie et les marchands de canons.

  7. Vous me direz qu'c'est par le travail et l'argent que le plus grand nombre arrive à vivre plus ou moins bien mais que, maintenant, en plus, on a du virus dans l'genre qu'on la trouverait c'te histoire dans un roman, on n'y croirait pas.

  8. Donc avec le virus qui commence un peu à bien le décimer, l'humain, de ci jusqu'à l'au-delà, qu'on se souvient des masques mystérieusement dissous dans l'air de rien, m'étonnerait pas qu'ça rue un peu dans les branches du cocotier à faire tomber les technocrates.

  9. Pis encore, avec la rareté naturelle, la rareté du boulot, la difficulté de gagner sa vie, les conflits de toutes sortes qui nous menacent, et la loterie d'la mort Covid là, comment ça s'fait-y qu'on aille pas reprendre la Bastille qu'on est les plus nombreux alors donc hein ?

  10. Bon, Hume vous donne la réponse parce que, depuis tout à l'heure, j'vous machine du Hume comme si je l'avais lu, je cite : « C'est sur l'opinion que tout gouvernement est fondé, le plus despotique et le plus militaire aussi bien que le plus populaire et le plus libre. »

  11. Faut dire aussi que l'ingénierie sociale sait tout à fait comment diviser tout notre petit monde là que les gens i font rien qu'à vouloir toujours mieux que les autres qu'on en est très fier du petit qui a une très bonne place dans un laboratoire qui travaille à on n'sait quoi de bien létal là.

    Patrice Houzeau
    Malo, le 20 juillet 2020.

9 juillet 2020

CHRONIQUE DU 9 JUILLET 2020

CHRONIQUE DU 9 JUILLET 2020

 

 

  1. Le problème est le suivant : en cas de deuxième vague du Covid, l'Etat sera-t-il prêt à assumer un taux élevé de contagion et la proportion de morts qui en résultera ou reconfinera-t-il, acceptant ainsi l'aggravation d'une crise économique dont nous ne connaissons pas même l'ampleur actuelle ?

  2. En cas de deuxième vague du Covid, le gouvernement ne souhaitera sans doute qu'en partie reconfiner. Le problème sera celui des écoles, qu'il faudra sans doute fermer, ou n'y admettre les élèves que dans des conditions sanitaires drastiques.

  3. Il est que si une deuxième vague du Covid déferlait sur l'Europe, il faudra dès lors repenser la notion de risque et accepter, au nom de l'intérêt général, que des gens meurent. La société, déjà violente parce que basée sur la dureté des rapports humains, n'en sera que plus âpre.

  4. Sans nul doute, en cas de retour du Covid, c'est assez vite que les anciens discours sur la répartition genrée des tâches resurgiront et l'on entendra éructer avec plus ou moins d'ironie et de finesse les contempteurs de la parité et les zélateurs de la femme au foyer.

  5. En cas de deuxième vague du Covid, il est à penser que nos libertés publiques seront encore plus menacées. Le gouvernement prendra peur sans doute de la colère sourde de ceux qui, obligés de travailler et de prendre des risques, verront pourtant leur emploi menacé par la crise économique.

  6. Il est à penser que si la crise du Covid se pérennise et que nous soyons obligés de vivre dans une société en proie aux périls viraux, nous en viendrons vite à la fermeture des frontières, ne gardant de l'Europe qu'une monnaie commune et la circulation des biens.

  7. On peut penser qu'un Covid se pérennisant précipitera l'électorat dans des votes extrêmes à gauche comme à droite, à moins qu'un gouvernement de centre-droit décide de fermer les frontières, d'augmenter le nombre de policiers et de processus de surveillance, de durcir les lois, de construire des prisons, de muscler ses forces armées. Est-ce cela que Macron aurait déjà en tête ?

  8. Face à une éventuelle pérennisation du péril viral, est-ce que le président Macron aurait déjà en tête une société de la raison d'Etat, de l'état d'urgence, de la crise perpétuelle. Ainsi pourrait s'expliquer le choix d'un premier ministre qui s'affirme sans ambiguïtés gaulliste.

  9. Est-ce qu'une Europe des solidarités, une Europe de la mutualisation des dettes, tiendrait longtemps devant une pérennisation de la crise sanitaire et donc de la crise économique ?

  10. En cas de pérennisation de la crise sanitaro-économique, se pourrait-il que les périls extérieurs se fassent plus grands (radicalités religieuses, terrorisme, croissance de la pression migratoire, bruits de bottes et montée des périls) ?

  11. Le libéralisme survivrait-il à une pérennisation de la crise du Covid ? Sans doute le libéralisme économique, faisant comme d'habitude feu de tout bois et s'appuyant au besoin sur l'aide de l'Etat, perdurera, cependant que plus difficile sera l'exercice des libertés individuelles.

    Patrice Houzeau
    Malo, le 9 juillet 2020.

9 juillet 2020

D'NOUS AUTRES ET D'NOTRE SI VASTE MONDE

D'NOUS AUTRES & ET D'NOTRE SI VASTE MONDE

 

Je lis dans le magazine Le Point
(2 juillet 2020) que le « manque
de leadership », kéçadire manque
de leadership ? Veut-on dire par
là que Rome n'est plus dans Rome
qu'l'aigle américain battrait de
l'aile mais le populisme à Trump
n'est pas immortel -, la « perte
des valeurs » ah ça oui que vous
me direz que c'est pas d'hier la
perte des valeurs mais avec c'te
modernité communicante d'partout
a s'gonfle comme l'hyperbole pis
même kelle est toute pédagogisée
maintenant dis la perte du sens.

Donc selon P.A. Delhommais manque
de leadership perte des valeurs &
montée des populismes signalent à
nous aut's démocrates occidentaux
qu'nous devons affronter la crise
« morale » i dit qu'à mon avis la
crise l'est surtout économique et
je pense que si chacun chacune un
boulot avait on n'en serait peut-
être pas aussi bas là qu'on s'dit
qu'avec le Covid qui tue qui va &
vient et tue derechef savez qu'on
n'est pas sorti d'l'auberge qu'on
n'a pas fini d's'en prendre plein
l'avenir dis du déclin d'l'humain

Y a une chose que je lis dans
Le Point du 2 juillet 2020 et
qui me semble vraie c'est que
pendant la crise les gens pas
sur le bio qu'i s'sont rués &
c'est des steaks hachés qu'on
s'acheta dis au supermarché i
faut pas rêver et le monde de
l'après covid i sera pas plus
beau ni bio ni moins inhumain

Sylvie Brunel dans des propos
rapportés par Le Point dit je
pense ça bien vu qu'depuis le
sommet de la Terre à Rio k'ça
s'est fait en 1992 la défense
de l'environnement a remplacé
la lutte contre la pauvreté &
qu'c'est parce que nous aut's
démocrates occidentaux on est
« terrifié » c'est le mot que
j'lis dans le magazine par la
masse des pauvres des pays du
Sud qui l'voudraient aussi le
niveau de vie qu'on a nous et
donc franchement on sait plus
plus quoi faire avec l'humain

Comme je l'ai déjà écrit j'aime
bien ce qu'il dit le personnage
de Gaston d'Orléans ksé dans le
film Louis enfant roi commequoi
oui commequoi kcécomça épicétou
qu'à la fin la dérision remet à
sa place toute chose que donc à
raison nous met la dérision que
la dérision ici c't'un assassin
invisible qui est en passe d'en
faire une infinie misère d'nous
autres & d'notre si vaste monde

Patrice Houzeau
Malo, le 9 juillet 2020.

7 juillet 2020

DERISION POIL AUX OIGNONS AUX MOIGNONS AUX MIGNONS AU MENTON

DERISION POIL AUX OIGNONS AUX MOIGNONS AUX MIGNONS AU MENTON

 

 

  1. Une nouvelle de Lovecraft évoque «une connaissance terrifiante du cosmos ». Quel est ce chien ? D'où vient cet os ?. Lovecraft évoque aussi « la place que l'humain occupe dans le tourbillon du temps. » L'univers c'est-i du mouvant façon sables mouvants pis qu'on s'enfonce dedans ?

  2. Je ne sais plus qui a dit qu'à la fin, la dérision l'emportait toujours. Je pense que c'est Gaston d'Orléans dans les dernières scène de « Louis Enfant roi » de Roger Planchon. C'est ce que j'ai pensé aux résultats du bac2020 ; c'est que j'ai pensé à la présentation du gouvernement à Castex. C'est ce que de plus en plus je pense, mais je vieillis, il est vrai.

  3. Je crois de plus en plus aux vertus de la dérision, et donc de la contre-culture. Pourquoi ? Parce que la dérision rachète, ou, à tout le moins, compense cette part d'ombre que nous avons tous. Mais sa plus grande vertu est de prévenir les mômes de ne pas se laisser avoir.

  4. Au fond, de la plupart des grands débats sociétaux qui agitent Twitter, la Toile et bon nombre d'éditorialistes, je m'en fous. Pourquoi ? Parce que, retenez bien ceci : les donneurs de leçons d'aujourd'hui, les sacro-saints contestataires actuels sont les accusés et les coupables de demain.

  5. La dérision n'a pas bonne presse. On lui reproche de se moquer de tout et de tous avec une grande mauvaise foi. Mais c'est justement parce que nous doutons de la bonne foi de toutes les opinions, y compris les plus politiquement correctes, qu'avec bonne foi nous usons de la plus mauvaise des mauvaises fois.

  6. La vraie dérision, celle qui remet tout en cause, personne ne la supporte : elle est trop violente ; elle souligne trop les ombres et donne la nausée. Nous n'en voulons pas. Même les esthètes les plus ouverts d'esprit n'en veulent pas. La vraie dérision pue vraiment la mort.

  7. Castex et Macron ont nommé Dupont-Moretti à la justice. J'aime bien Dupont-Moretti : il a une grande gueule et du talent. Je n'aime pas Dupont-Moretti : il a une grande gueule et, n'étant pas assassin moi-même, je me fous du talent de Dupont-Moretti. En fait, qui était-ce, ce type ?

  8. De deux choses l'une : Ou Dupont-Moretti, en bon professionnel de la profession, fait semblant de s'indigner et fera son boulot de garde des sceaux en bon chargé de fonction des familles (politiques) ; ou alors il s'indigne réellement et donc Macron est maso. Ou serait-ce que Dupont-Moretti garde des sceaux du gouvernement Castex s'apprête à jouer le rôle de bouc émissaire, comme dans les romans de Daniel Pennac ?

  9. Ne croyez pas qu'il est facile de tourner le monde en dérision. Il y faut beaucoup de raison et le clown pleure lui aussi. Du reste, il vit avec un couteau.

  10. Ce qui est logique n'est pas forcément juste. Parcoursup nous en donne la preuve chaque jour.

  11. Je ne sais pas pourquoi je n'aime pas d'emblée Jean Castex. C'est vrai que le nom me fait rire. C'est vrai que je le pressens très prétentieux (je préférais l'humilité, sans doute feinte, d'Edouard Philippe). Mais si ça se trouve, il a inventé le fil à couper le beurre, c't'homme-là.

Patrice Houzeau
Malo, le 7 juillet 2020

1 juillet 2020

LA POLITIQUE EST UNE PASSION THEATRALE

LA POLITIQUE EST UNE PASSION THEATRALE

 

 

  1. Je crois que l'un des symptômes de notre relativisme actuel, qui masque assez imparfaitement un scepticisme généralisé, est dans notre manière de plus en plus fautive de maîtriser la concordance des temps.

  2. « les sociétés ne laissèrent pas de distinguer leurs territoires par des bornes qu'elles plantèrent, et de faire des lois pour régler les propriétés de chaque membre de la société »
    (Locke traduit par David Mazel, « Traité du gouvernement civil »)

  3. En réglant « les propriétés de chaque membre de la société », l'Etat reconnaît des titres aux individus, les met en concurrence ou en nécessité d'alliances, et donc de commerce, et les tire de l'anonymat de la communauté.

  4. Sur France Culture (le 1/07/2020) : En 1940, la veuve du général Mangin aurait attendu à l'Hôtel du Parc que Pétain passât devant elle et frappant alors le sol de sa canne se serait exclamée : « N'y a-t-il aucun homme en France pour arrêter ce traître ? »

  5. Au même titre que l'enseignement, l'ordre est un art qui demande proximité, renseignements, compréhension des faits sociétaux, anticipation, finesse d'analyse. La technique seule ne suffit pas, qui finit par faire accroire à certains que beaucoup leur serait pardonné.

  6. Nous ne spécialisons plus assez en France, et surtout plus assez tôt. Résultat : les savoirs, y compris certains savoir-faire, s'émiettent, se dispersent, se dévaluent, et d'étranges consultants prennent la place des experts.

  7. Ai lu quelque part sur Internet : « L'enseignement à distance remet l'enseignant au cœur du dispositif. » Jolie phrase de communicant mais qui, à y réfléchir, ne veut pas dire grand chose, et est même assez grotesque. L'école apprend aussi à vivre avec les autres.

  8. « L'enseignement à distance remet l'enseignant au cœur du dispositif. » Ouiche. On aurait pu tout aussi bien écrire : L'enseignement en présentiel met l'enseignant au cœur du dispositif ; le retour de l'estrade, (ou son retrait) met l'enseignant au cœur du ; le port de la cravate (ou du tailleur) met machin/machine au cœur du truc, et scoubidou et scoubida.

  9. « L'enseignement à distance remet l'enseignant au cœur du dispositif » : Non, l'enseignement à distance oblige l'enseignant à se plier à un dispositif, à la sollicitation permanente, à la communication purement fonctionnelle, à la sédentarité, à la solitude.

  10. Il disait assumer un pouvoir jupitérien ; il se croyait maître des horloges. Qu'avons-nous maintenant ? Un président à majorité fictive qui se verdit pour sauver les meubles et donne l'impression de ne plus pouvoir rien faire sans que l'Allemagne et la BCE ne donnent leur accord.

  11. La politique est une passion théâtrale. Une fascination du polichinelle. Et comme dans les drames antiques, le politique pris par l'hybris est voué à la perte.

Patrice Houzeau
Malo, le 1er juillet 2020.

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