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BREFS ET AUTRES
politique
30 avril 2020

NOUS FERA-T-IL VIRER CHEVRE CE VIRUS DIS

NOUS FERA-T-IL VIRER CHEVRE CE VIRUS DIS ?

1. Veuillez écouter quelques ironies personnelles : Ne vivez plus, vous survivrez – Respectez les gestes barrières : fuyez à toutes jambes. - On demande un professeur de civilisation précovidienne. - Le retard du train des réformes est pour l'instant indéterminé -

2. J'ai pensé que Zut était tellement vipérine que le jour où l'on découvrira ce qu'elle n'a pas publié, les gens viendront à son enterrement lapider son cercueil.

3. Alors Dieu créa le monde. Puis il l'oublia. Quelques éternités passèrent et puis Dieu se souvint de nous. « Ah ouais quand même... » dit-il en se massant le menton.

4. C'est curieux comme l'on peut se tromper : Macron, je l'aurais bien vu vendeur chez Devred, moi. En plus, il parle anglais, ça peut être utile, à Dunkerque, ou à Calais.

5. Avec sa toux de fumeur, son nez d'allergique, ses dents qui se font fait la malle depuis des lustres, son haleine de buveur de bistouilles et sa tumeur à la mâchoire, en ce moment, quand il sortait, il avait l'impression d'être quasiment quasimodo.

Note : Il ne faisait guère de doute que sur la liste des gens à tester du covid, il serait vite désigné volontaire par l'anonymat de la population et l'ensemble des personnels de l'administration bienveillante.

6. Défois Cioran et Céline à sa bouteille qu'on conte et soliloque qu'l''avenir c'est l'humain tout déchet, mongol partout ; la Chine à Brest ; les autres aussi d'ailleurs, partout ! Nos pommes, dans les choux ; foire à grotesques, tellement que ceux qui naguère lisaient le bon français des moralistes verront leur cerveau fuir sur leurs petites pattes neuronales là pis dans la rue comment que j'rentre moi.

7. En l'an 3120, le culte du Grand Pangolin s'était répandu partout et le port du Saint Masque quasi universel. On priait chaque jour l'Immaculée Distanciation et l'usage du prénom étant considéré comme une entorse à la règle du rapprochement de nécessité absolue, tout le monde s'appelait Monsieur, ou Madame.

8. Le politique est celui que l'on critique pour se consoler de savoir qu'à sa place, on ne ferait pas mieux.

9. On avait jadis prédit à Zut qu'elle mourrait du bâton qu'elle avait elle-même taillé pour se faire battre. « Oui, mais comme ce sera de la main tendue que j'aurai tranchée, je ne crains pas grand chose » répondait-elle parfois.

10. Nous fera-t-il virer chèvre, ce virus, dis ? Not' pays s'nommera-t-il bientôt Covidie ? Sommes-nous condamnés à n'vivre que masqués ? Quand serons-nous enfin vraiment déconfinés ?

11. En 3120, il était admis que les vagues successives de la Grande Pandémie avaient été l'élément déclencheur de l'Universelle Résilience. Le libéralisme et la démocratie sociale étaient considérés comme des archaïsmes, voire des hérésies condamnables.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 30 avril 2020.

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29 avril 2020

ICI LES CONFINS LES CONFINES PARLENT AUX AUTRES

ICI LES CONFINS LES CONFINES PARLENT AUX AUTRES

1. Pis comment qu'on s'en sort qu'on va finir par donner sa langue au pangolin comme on disait en 2020 avant qu'on se rende compte que mais c'était trop tard.

2. Veuillez écouter quelques ironies personnelles : Les premiers de cordée sont tombés sur le pangolin – Mascarade en Macronie n'est pas notre projet - Personne ne ment puisqu'on vous le dit – La machine vomit des fantômes – Je répète : La machine vomit des fantômes - Félicie aussi.

3. Bon faut qu'je leur donne du boulot à distance aux apprenants en situation de confinement passque les politiques ça fait des années qu'ils dépensent nos impôts en réformes à se faire jeter les contribuables par la fenêtre et donc : En une vingtaine de lignes, vous expliquerez en quoi l'expérience du confinement a enrichi, ou pas, votre perception de l'autre et a, ou non, changé votre regard sur le monde.

4. Veuillez écouter quelques ironies personnelles : - Est-ce vraiment la vérité qu'on nous ment – Ma tante dit que c'est la peste mais mon oncle penche plutôt pour le choléra – Tous ceux qui ne portent pas de masques seront démasqués – Je ne prendrai pas de nouilles avec mon pangolin.

5. Est-il vrai que Godzilla va prochainement être remplacé par Pangola ? Faudra que j'demande à Blanquer, lui qui sait tout, j'suis sûr, i saura me renseigner.

6. Ai entendu à la radio que Jean-Michel Blanquer (fonctionnaire modèle) n'excluait pas l'idée d'une réouverture des lycées non pas en juin mais en septembre. Ah tiens il prend les devants. C'est-y pas qu'il commencerait à se rendre compte qu'on lui dit pas tout ?

7. Le matin à la radio y a une espèce de sociologue qui explique à nous autres pauvres crétins qu'nous sommes, le bien fondé des gouvernemances là. Aujourd'hui le prédicologue nous a conté que Macron s'rait tantôt jacobin pis aussi girondin qu'à mon avis l'est plutôt dans l'pétrin.

8. Je ne suis pas tellement choqué que le gouvernement gouvernât à vue ; n'ayant pas vu venir le virus, sont bien obligés de se démerder comme ils peuvent. Les autres génies d'la chose publique d'opposition ne feraient pas mieux. Mais quand même, quelle bande de.

9. Les politiques, ces niais qui comptent sur la bienveillance, la patience, la bonne volonté et la crédulité des Français et qui s'étonnent ensuite de se prendre des gamelles aux élections.

10. Veuillez écouter quelques ironies personnelles : La réforme est dans la choucroute – Le café-croissant au bar du coin n'est pas pour demain – Le petit Manu énerve le grand Edouard – Ne donnez pas vos sous, vous en aurez besoin – Quand on marche à reculons, on finit par se faire enquiquiner.

11. Alors mon lit m'appela : « Tu viens t'coucher ou quoi ? ». J'écrasai quelques gouvernements dans mon cendrier, finis mon verre d'amère ironie et allai rejoindre mon repose-couenne à caboche.

Patrice Houzeau,
Les Confins, le 29 avril 2020.

 

 

28 avril 2020

DES FOIS QU'IL Y EN AURAIT UNE DEUXIEME

DES FOIS QU'IL Y EN AURAIT UNE DEUXIEME

1. Macron, il a l'mauvais œil, c't'homme là. Ça doit dater de Hollande. Il a dû voir la félonie, le bon François, qu'il a dû demander à Stéphane Le Foll (alors ministre de l'agriculture) de lui dénicher quelque jeteur de sort de la France profonde et donc Abracadabenalla, le Jaune est sur toi! Dicunt Blanquerum Maledictum et Coronavira youp la boum !

2. Faut se souvenir qu'en 2017, Fillon collectionnait les casseroles, Le Pen et Mélenchon faisaient peur, Benoît Hamon faisait rire, les cocos étaient sur les roses, les écolos dans les choux ; restait plus que Macron qu'avait l'air plus... qu'avait l'air moins... qu'en fin de compte l'est tout aussi nul que les autres n'importe qui.

3. Quand je pense aux élections présidentielles de 2017, il m'arrive de penser « Quel cirque ! ». D'ailleurs, ce sont les clowns qui ont gagné. Ceci dit, les autres augustes n'ont pas démérité du grotesque de la situation.

4. Un « exemplar vitiis imitabile » (« un modèle imitable, au moins en ses défauts » précise Schopenhauer, citant Horace). Que faisons-nous réellement passer ? Serait-il qu'enseigner soit autant en rapport avec les défauts qui nous constituent, et que nous illustrons avec une belle constance, qu'avec la maîtrise d'un savoir faire ?

5. La première pandémie du covid-19 (je dis « première » défois qu'il y en aurait une deuxième) nous aura définitivement fait basculer dans le monde des machines, du télétravail, de la visioconférence, de la connexion obligatoire. Le XXIème siècle commence avec les virus.

6. Qu'on se l'avoue ou non, la pandémie du covid-19 transforme pour un temps nos sociétés libérales en démocraties de pure forme et l'on sent bien chez certains politiques la tentation de soumettre dorénavant toutes nos libertés individuelles au jugement des expertises.
Note : j'allais écrire, « sinon des gourous », mais je me suis dit que là je poussais le bouchon un peu loin.

7. La morale tend à faire de tous chacun d'entre nous. Cette réflexion m'accable. Elle porte son poids de croix, de responsabilité, de devoir envers les humains, d'anonymat, de dissolution de soi dans la grande fratrie universelle à laquelle je ne crois pas plus qu'au Père Noël.

8. « Dix Petits Nègres » prouve qu'il a fallu à Agatha Christie une lucidité hors du commun pour deviner chez ses contemporains les crimes qu'ils ont sans doute commis ou qu'ils auraient sans doute pu commettre.

9. Je souris en pensant à ceux qui considéraient que la France de 2017 n'était qu'une « démocrature ». Que doivent-ils penser maintenant que nous quittons peu à peu notre société libérale tempérée pour un dirigisme légitimé par l'intérêt public et tendant à soumettre chacun de nos gestes à l'approbation des autorités et au bon vouloir des fonctionnaires zélés ?

10. Je le vois bien : la peur s'est emparée des esprits et chacun de se culpabiliser à l'idée que ne pas observer les règles sanitaires équivaut à se faire complice de l'invisible qui tue.

11. Nous serons bientôt masqués, testés, tracés peut-être, soumis aux impératifs sanitaires. Le premier ministre, ce 28 avril 2020, n'a guère semblé optimiste. « Nous allons devoir apprendre à vivre avec ce virus » : autrement dit, il faut dès maintenant accepter la restriction de nos libertés.

12. Tiens, un sujet possible pour un bac d'on ne sait quand : « Dans quelle mesure un impératif sanitaire peut-il être assimilé à un impératif catégorique ? »

Patrice Houzeau
Les Confins, le 28 avril 2020.

26 avril 2020

ZEBULON POLLUX ET LA DEUXIEME VAGUE

ZEBULON POLLUX ET LA DEUXIEME VAGUE

1. J'apprends par France Inter que Michel Onfray a récemment contracté la dengue même qu'on l'a diagnostiqué coronaviré oh la la déjà qu'il faisait de la philosophie y en a quand même i sont marqués hein.

2. Pour justifier la fermeture des établissements scolaires, on a tellement raconté que c'était par les enfants qu'il passait, le vilain virus bouh qu'il est méchant que maintenant bon courage pour convaincre les parents de les renvoyer dans les bahuts, les élèves.

3. J'apprends par France Inter que les experts ne sont pas d'accord sur la probabilité d'une deuxième vague du virus. Je commence à avoir l'impression qu'il y a autant d'avis sur le covid-19 qu'il y a d'experts. Bon, faut demander son avis à Blanquer afin de faire le contraire de ce qu'il préconise. A mon avis, ça devrait l'faire.

4.  Un collègue m'a confié qu'à son avis l'éducation nationale telle que nous la connaissons ne survivrait pas à la pandémie. L'éducation nationale, je ne sais pas. Par contre, la crédibilité de Blanquer, déjà pas bien portante (because très sotte réforme), sûr qu'avec le covid, la v'là enterrée.

5. En avril 2020, on se demandait si la nicotine ne protégeait pas une partie des fumeurs de l'étrange infection venue d'ailleurs appelée covid-19. Me suis demandé en m'serinant du Gainsbourg si dieu était un fumeur de havanes et me suis rappelé que c'était une idée qui courait dans l'opinion avant même qu'on soit confiné.

6. Me suis rappelé qu'avant le confinement, alors que j'allais prendre ma pause cigarette, (j'allais DEHORS, tu te rends compte!) des collègues m'ont dit qu'ils avaient entendu dire que les fumeurs étaient parfois moins gravement atteints par le coronavirus que les autres, au grand dam d'une autre bien pensante qui s'est écriée qu'elle ne voyait vraiment pas pourquoi. J'ai eu beau lui faire remarquer que la nature était pleine de mystères qui nous dépassaient, l'a pas eu l'air convaincue.

7. Lors l'expert Zébulon (il a du ressort) s'écria Tournicotine-tourniquota et le président Pollux prit son meilleur accent anglais (l'est réputé pour, l'animal) et déclara « Alors là je ne comprlends plus du touw, du touw, du touw ! ».

8. Non, Monsieur Houzeau, je ne pense pas que, en ce qui concerne le lancement de notre dernière marque de cigarette, un logo en forme de pangolin fumeur soit vraiment une bonne idée. Une chauve-souris non plus d'ailleurs.

9. Au début du confinement (17 mars), il était de bon ton de critiquer la Suède (à ma connaissance, le seul pays d'Europe à n'avoir pas rendu le confinement obligatoire) et puis, le 26 avril, on cherche des explications au fait que, pour l'instant en Suède, il y a nettement moins de morts que prévu.

10. En avril 2020, on se posait bien des questions sur l'organisation du retour en classe prévu pour le 11 mai (problème des transports scolaires, des cantines, des masques...). Me suis rappelé que lors de son allocution du lundi de Pâques, Macron nous avait parlé comme s'il était comme nous.

11. A l'annonce d'une éventuelle deuxième vague d'épidémie covidienne, j'ai pensé que le truc avec les jeux d'andouille c'est qu'en général quand ça commence y a pas d'raison qu'ça s'arrête.

12. En tout cas, au grand prix international Pinocchio 2020, va y avoir pléthore de nominés. Je propose l'attribution d'un Pangolin d'honneur aux virtuoses du tour de passe-passe intitulé « Y avait des masques et y en a plus ».

13. A force de «simples réévaluations doctrinales » (c'est ça qu'il a dit, l'autre), vous verrez qu'à l'avenir, on va finir par diviser la France en zones de confinement/déconfinement » et qu'ça va remplacer les zones de vacances scolaires moi j'vous dis.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 26 avril 2020. 

25 avril 2020

AH DIS COMMENT QU'ON S'IMAGINAIT

AH DIS COMMENT QU'ON S'IMAGINAIT

1. Pas besoin de continuer, il avait pigé qu'la récidive était certaine, du coup hein que tant va la cruche à l'eau... C'est cinglé et pourtant pas beaucoup d'doute, qu'on y est dans l'serial, le perdurant, la crise en continu, l'inéluctable à nédboeu.

2. Fin 2019, on évoquait une « gauche de la gauche marginale » pis hyperactive (gilets jaunes black block and co) Mario Draghi on le surnommait « Super Mario » en raison du « whatever it takes » qu'il a dit que j'lis on publiait des photos de Marie Laforêt, je me disais qu'elle était jolie elle venait de nous quitter.

3. En 2020, on se demandait combien il y aurait de morts, puis combien de faillites, puis si on pourrait partir en vacances (pas moi je ne vais jamais nulle part).

4. Fin 2019, on parlait de Nasrin Sotoudeh incarcérée en Iran depuis 2018 et des manifestants devant l'ambassade d'Iran réclamaient la libération de l'avocate C'est aussi l'année de parution de « La Panthère des neiges » de Sylvain Tesson je ne l'ai pas lu bah tant pis.

5. En 2020, on s'en est bien rendu compte là, que les dirigeants d'la 6ème puissance mondiale étaient incapables de prévoir une épidémie pourtant annoncée et que le nécessaire manquait aux soignants alors qu'on avait gaspillé argent et énergie à des réformes imbéciles.

7. En 2020 j'ai pensé qu'ils avaient vraiment des têtes de, nos politiques et inutile voire dangereuse qu'elle était l'ENA Je ne suis pourtant pas gauchiste mais je n'aime guère les prétentieux du reste je n'aime pas grand monde.

8. En 2019 on parlait de « l'amie mystérieuse de Benalla » et d'un coffre « mystérieusement envolé » J'ai pensé à la soi-disant rupture avec l'ancien monde que Macron nous avait vendue. En 2020 Benjamin Griveaux a fait dans l'acte manqué et s'est pour longtemps ridiculisé.

9. En 2018, nous étions nombreux à nous demander quelle était la nature exacte des relations Benalla-Macron qu'on a soupçonné des mœurs qu'on avait beau se dire non quand même, i persistait le doute.

10. Fin 2019, on rappelait qu'en 1989 ils étaient nombreux les réfugiés est-allemands à demander l'asile politique à l'Ouest En 2017 j'ai eu peur du retour d'une gauche totalitaire je n'ai pourtant pas voté : trop loin trop cher.

11. En 2019 on prospectivait qu'si ça se trouve en 2049 on ne travaillerait quasi plus du tout because robots et intelligence artificielle puis en 2020 le covid-19 nous a rappelé l'importance des livreurs, des caissières et qu'on ne peut pas aimer un robot.

12. A l'heure où j'écris (25 avril 2020) on parle du retour de Strauss-Kahn je me dis on se fout de not' gueule pis que Macron a vraiment trop une tête de premier de la classe alors je me hausse les épaules et j'me dis laisse ce sont vraiment des.

13. En 2020, j'ai dû reprendre un ordinateur j'voulais plus écrire c'est si vain sans talent J'm'entêtais du Baudelaire et des listes de mots saxons j'achetais régulièrement d'la mozzarella pensais à l'absurdité de la réforme Blanquer, buvais du schweppes, du café, du rhum.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 25 avril 2020.







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22 avril 2020

L'ESSENTIEL EST QU'ILS LE CROIENT

L'ESSENTIEL EST QU'ILS LE CROIENT

1. Dans le laboratoire :
- Nom d'un petit livre rouge, camarade Tsé-Té-Kong, qu'est-ce qu'avez fichu vous ? [Mon chinois étant extrêmement limité, on voudra bien excuser les approximations de ma traduction] Voyez-vous moi pas ça s'barbapapa !
- J'ai glissé, chef.
- Putain kong [c'est bien connu, chinois enquiquiné prend l'accent de Marseille], si ça s'propage, hein, si ça s'propage, voyez-vous pas l'autobus [euh, j'ai pas trouvé autre chose dans le dictionnaire]... Bon, Kong, si ça s'propage, vous savez squ'on va dire... On va dire, écoutez-moi bien, qu'ça vient des pangolins frauduleux du marché d'à côté... En attendant, scrameustachez-moi tout ça et surtout, Kong, surtout, bouche cousue mange pas d'lotus ! [ça doit être une variante locale].
- Aye aye Sir ! Thank you, Sir ! [Chinois bien obligé répond en anglais, c'est bien connu].

2. « mais s'il est seulement possible qu'un peuple y donne son assentiment, c'est alors un devoir de tenir la loi pour juste » (Kant, trad : Guillermit, « Théorie et pratique », Vrin, p.39) :
- Bon, on fait comme ça : on taxe les uns et on redistribue au autres. Les Français sont des gens responsables; s'ront d'accord.
- Et c'est vraiment ce qu'on va faire ?
- Bien sûr que non ; l'essentiel est qu'ils le croient.

3. Cette histoire de loi juste quand bien même l'assentiment du peuple ne serait que « possible » l'ouvre bien grand, le guichet d'la gourance d'Etat : trop éloigné du peuple le haut fonctionnaire, trop loin toujours pour savoir ce qu'on veut vraiment.

4. « peuple », « solidarité nationale », « expression de la nation » : fichtre, en voilà des fictions efficaces. A cela, j'oppose la mauvaise foi de mon droit à l'indifférence. Une mauvaise foi, certes, mais aussi une lucidité.

5. Ce que les gens veulent vraiment : que l'Etat assure leur sécurité et leur fiche la paix. I paient des impôts et respectent les lois pour. Le reste n'est que blabla sociologique, pédagogiste, humanisme bien commode, trombones et toutim politique.

6. La politique est basée sur des fictions efficaces. C'est ainsi qu'oubliant que toute société n'est que convention, nous nous sommes imaginés qu'il y avait un « sens de l'Histoire », alors qu'il n'y a que des péripéties civilisationnelles plus ou moins heureuses.

7. Jamais les formation dites « supérieures » ne furent autant remplies d'apprenants de toutes sortes et jamais, en tout cas sous la Vème République, notre personnel politique n'est apparu si inconséquent.

8. Nous vous payons pour que vous nous représentiez et non pas pour prétendre savoir mieux que nous ce que nous pensons.

9. Une société est basée autant sur la puissance de ses divisions blindées que sur l'intelligence de ses bibliothèques.

10. Obliger la majorité des jeunes Français à payer et s'endetter pour suivre des formations supérieures de plus en plus longues plutôt que de leur permettre d'accéder le moins lentement possible à un emploi n'est pas seulement une erreur, c'est une malveillance.

11. L'Histoire, cette collection de masques que nous mettons en scène dans des comédies toutes plus hypocrites les unes que les autres.

12. Ils jouent la comédie et ils appellent cela « faire de la politique ». Les beaux masques, dis.

13. Il y a les confinés et les non confinés ; la nécessité de l'immunité collective et l'absence d'immunité collective ; la chloroquine, pas la chloroquine ; le retour en classe ou pas (?) ; masques, pas masques ; tests, pas tests ; ah oui, c'est vrai... le « en même temps », la « pensée complexe », le merdier quoi.

14.  A l'Etat, la sécurité ; aux entreprises, la prospérité ; le secret bancaire et les ventes d'armes assureront le reste. Et vous verrez que les électeurs seront bien gardés.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 22 avril 2020.

 

 

 

 

 

21 avril 2020

IL FAUDRA S'HABITUER A VIVRE

IL FAUDRA S'HABITUER A VIVRE

1. Souvent, pour m'amuser, je compte mes soucis,
   
Cafards, chauve-souris, têtes de veau, persil.

2. Ils aimaient parier sur l'équidé, où, sauf quand ils manquaient d'appétit, ils gagnaient à dent sûre, ayant mangé tous les autres.

3. Entendu dans ce film épatant : « Les Valeurs de la famille Adams » (Barry Sonnenfeld, USA, 1993) et que je cite de mémoire :
« - Je crois que nos deux amis sont un peu timides.
  
- Nous ne sommes pas timides ; nous sommes contagieux. »

4. Si j'ai bien compris tout squ'on dit à la radio, en l'absence de vaccin, lequel n'est pas pour demain, il faudra s'habituer à vivre avec la mort qui plane du covid. Tout à coup, l'espérance de vie moyenne, elle prend un d'ces coups d'vieux...

5. Donc nous allons passer d'un monde confiné à un monde masqué : on n'arrête pas le progrès.

6. « Tremblez, ô fourmillants, tremblez, frères humains,
      
L'ombre du Pangolin plane sur la planète ! »
(Fantômas, dans sa salle de bains, tout en triturant sa savonnette).

7. Jadis, il lut ceci dans un ouvrage de Pierre Desproges : « Le pangolin ressemble à un artichaut à l'envers avec des pattes, prolongé d'une queue à la vue de laquelle on se prend à penser qu'en effet, le ridicule ne tue plus. » Depuis, l'obscur pangolin rumine sa vengeance.

8. Sans doute est-il aussi vain de croire en l'honnêteté intellectuelle de la plupart de nos politiques que de penser qu'un dictateur est fatalement un être inculte.

9. Honnêtes les politiques ?... Pas tous qu'on dit... Et intellectuellement, le sont-ils ?.... Facile qu'on opinionne que moins encore... Oui, mais y a l'efficace... c'est la jauge... pas toujours... L'électeur des fois s'écoute le sentiment... et le dictateur, croyez-vous vraiment qu'il est fatalement inculte ?

10. Zut prit le journal qu'au bout de quelques lignes, une flamme en jaillit qu'en le piétinant – Zut est une grande piétineuse -, elle se dit que l'actualité était brûlante aujourd'hui.

11. Alors le Canard se fit invisible ; il parcourut les rues, il parcourut les villes, et de son long coin-coin toxique, fit un quasi désert de ce monde affairé.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 21 avril 2020

20 avril 2020

PLUS D'MON TEMPS POIL AUX DENTS

PLUS D'MON TEMPS POIL AUX DENTS

1. « Ce mystère, cette énigme... » que j'entends sur France Inter à propos de la créativité de Gainsbourg et de Dylan bin oui mais bon c'est surtout énigmatique qu'on n'est ni dans leur vie ni dans leur peau qu'à mon avis ça s'explique quand même le talent aux confins du génie.

2. « on est très aux aguets les uns des autres » : entendu itou sur France Inter qu'on ne peut mieux dire que le covid nous apprend à se méfier genre fini la bise entre mecs (remarquez que j'ai jamais été trop fan).

3. Véloce contagiosité oblige, l'hypocrite et quotidienne bise entre collègues va donc disparaître. Va-t-on finir par se saluer par une flexion du tronc comme on le voit dans les films de Ozu ?
Note : je me demande, en ces temps de videographie et de réseaux sociaux galopants, qui s'intéresse encore aux films de Yasujiro Ozu ?

4. Je ne suis plus de mon temps, et sans doute depuis longtemps. Le télé-travail m'a obligé à me réabonner à internet. Je ne voulais même plus d'ordinateur. Le covid m'a éloigné de mes Hugo Pratt en noir et blanc.

5. Dans son intervention du lundi de Pâques 2020, Macron, l'était plus du tout martial. C'est vrai qu'il nous avait flanqué le doute avec son opération « Résilience » là qu'on se demandait si on allait pas voir bientôt des militaires à chaque carrefour. Non, il a été nettement plus bienveillant. En a-t-il été plus sincère plus autant ? A-t-il été franc, Macron ? (Oui, je sais, c'est pas bien et j'ai honte).

6. Le français est une langue magique (si si), et c'est bien pour ça que je me félicite de la pratiquer au lieu de pratiquer l'anglais du commerce et des jeux videos, l'anglais de Macron quoi.

7. Je suis tellement de mauvaise foi que si je lisais mes brefs sous la plume d'un autre, je m'écrierais certainement Non mais quel culot !

8. Le temps passe trop vite ! Comment ça s'fait ? Je viens de passer mon bac et dans moins de dix ans pim pam poum la retraite.

9. Les prochaines présidentielles, qui qui va être élu ? Macron ? - Pas sûr. Oui, mais bon, est-ce qu'ils veulent réellement du pouvoir, Mélenchon et Marine ? J'ai des doutes. Quant aux autres euh... sont bien gentils.

10. Les partis extrémistes, c'est pratique : ça permet d'encarter, cadrer (voire recadrer parfois) et pis de pister aussi tous les agités du bocal que sinon y aurait quand même des risques dans le genre clandestin activiste.

11. C'est un secret de polichinelle (non, je ne parle pas de vous, Blanquer), c'est un secret de polichinelle donc que le très avisé Jean-Marie Le Pen ne voulait pas le pouvoir et qu'à chaque fois que son parti montait dans les sondages, il faisait l'andouille, dépassait les bornes, histoire de faire baisser la pression électorale. Défois j'me demande si Marine et Mélenchon font pas la même chose hein dis.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 20 avril 2020.

 

 

20 avril 2020

COVIDIENNES

COVIDIENNES

1. Militairement, le Covid-19 correspond à l'idée que si on ne peut éliminer l'adversaire, on peut cependant l'affaiblir en l'obligeant à s'occuper de ses blessés.

2. Le libéralisme, qui en a vu d'autres (crise de 29, Seconde Guerre Mondiale, guerre froide...), ne disparaîtra pas après cette pandémie, il s'adaptera aux contingences sanitaires.

3. On oublie souvent que le libéralisme est avant tout un pragmatisme. Il s'accommode très bien des nationalisations temporaires et des hausses comme des baisses d'impôts. Et c'est justement cette souplesse qui lui a permis de surmonter bien des crises et des oppositions farouches.

4. Je m'étonne toujours de ces souverainistes qui veulent que la France quitte l'OTAN, comme si l'indépendance nationale ne souffrait pas d'alliances solides.

5. Cette crise du Covid-19 n'est pas une crise du libéralisme, elle est due à un manque de jugeote de la part de nos dirigeants. C'est d'ailleurs une habitude en France (cf la ligne Maginot) aussi ancrée que le recours aux êtres providentiels.

6. - Il faut savoir dire non !
    
- Oui, répondis-je en regrettant aussitôt ma réponse.

7. Défois y a des choses qui « vous font vivre comme si vous ne viviez plus » (Cioran dixit) , qui vous font vivre une vie qu'apparemment vous n'auriez pas voulue.

8. Cette crise du Covid-19 illustre bien la loi de l'offre et de la demande : les masques sont rares, donc leur prix augmente. Elle illustre aussi l'inconséquence de certains de nos économistes à ministère.

9. La peur de la mort est la condition de l'activité débordante qui caractérise nos sociétés, et nous nous débrouillons toujours pour qu'à un moment ou à un autre, elle se rappelle à la vigilance du plus grand nombre.

10. « En ce moment, je ne crois en rien du tout et je n'ai nul espoir » écrivait dans ses débuts Cioran. Bah, il avait au moins cette espérance d'être lu, sinon il n'aurait pas pris la peine d'écrire.

11. « Le souverain veut rendre le peuple heureux selon l'idée qu'il s'en fait et il devient despote » (Kant, « Théorie et Pratique », trad : Guillermit, Vrin, p.45) : c'est là le danger d'une technocratie tempérée par la bienveillance.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 20 avril 2020.

11 avril 2020

DE L'HOMOPOLITICUS DE BASE FACE AU CORONAVIRUS

DE L'HOMO POLITICUS DE BASE FACE AU CORONAVIRUS

1. Le dimanche 29 mars 2020, Philippe Douste-Blazy a dit quelque chose sur France Info (je crois) en faveur de la chloroquine prescrite par le professeur Raoult. Moi je finis par ne plus rien y comprendre. On dit sur les ondes, lesquelles ne savent plus à quel courant se vouer, que le remède de la chloroquine hein peut-être mais rien n'est moins sûr d'autant que. Comme disait l'autre, y a comme un flou, et quand y a un flou, défois c'est qu'il y a un loup. Du coup, j'en conclus que chaque camp commence à aiguiser ses couteaux à tailler la barbe à Edouard et le short à Macron. Moi, ma conviction est faite, elle est tombée sur Macron, l'épidémie, mais à mon avis, les autres n'auraient pas fait mieux. Et vous verrez qu'au bout du compte, ils finiront tout de même par tomber d'accord sur notre dos, nos si respectables politiques.

2. Quelque chose me dit aussi que la carrière politique d'Agnès Buzyn aura été aussi courte que controversée. L'incompétence politique, c'est un métier, c'est même souvent une vocation. Y a même une école pour ça : L'ENA : L'Ecole Nationale d'Asservissement.

3. Bon, paraît qu'il faudrait qu'on soit tous confinés, mais comme ça commence à nous coûter bonbon, c't'histoire de casse-tête chinois là, faudrait aussi que certains soient moins confinés que d'autres, le temps d'aller bosser quoi. Bon en tout cas, s'ils recommencent à produire des véhicules, faudrait pas qu'ils oublient les corbillards. Quelque chose me dit qu'il va y avoir de la demande, et mondiale encore.

4. C'est triste à dire, mais le premier tour des municipales maintenu alors même que le virus commençait à contaminer en série (et que le gouvernement le savait) justifie le bon vieux « élections piège à cons », ce qui rime d'ailleurs avec Macron, soit dit en passant.

Note : parfois, j'ai même pas envie de mettre une majuscule à « Macron » genre macron c'est juste un objet décoratif très bavard et potentiellement dangereux. Remarquez que le « hollande » lui, il n'est pas très décoratif ; par contre, il a un côté rigolo et puis quand on le met en mode « élection », il commence toutes ses phrases par « Moi, Président ». C'est marrant.

Note bis : Remarquez qu'on l'entend pas beaucoup le François. J'espère qu'il n'est pas malade au moins. Remarquez que je me demande où il en était dis le stock « stratégique » de masques, hein, on en avait combien alors, des masques, lorsqu'il était président à la place du président, François.

5. La culture donne des leçons de morale ; la nature des leçons de réalité.

6. Depuis que le pédagogisme (la petite entreprise à Meirieu) a réussi à convaincre le monde politique de jeter l'argent par les fenêtres en massifiant l'enseignement supérieur, il n'y a plus d'ouvriers agricoles en France. Du coup, en cas de crise majeure (dés fois qu'un virus hein), eh bin, savez quoi, les cultures pourrissent dans les champs.

Note : là bon je pousse le bouchon car paraît que suite à l'appel de Didier Guillaume, notre ministre de l'agriculture, des dizaines de milliers de Français ont accepté de devenir les saisonniers de ces temps bizarres où l'on sent bien que beaucoup de gens vont y laisser des plumes, « quoi qu'il en coûte » comme il a dit euh... machin.

7. « Emmanuel Macron, nouvelle étoile politique » : j'entends ça dans une rediffusion sur France Inter d'une émission sur VGE (Valery Giscard d'Estaing). En mars 2020, la nouvelle étoile est en passe de virer filante, la comète, satellite décati tombant en pièces détachées, fusée de feu d'artifice pour zozo d'carnaval, pétard mouillé, confettis d'affiche électorale, nom dans un manuel, conférencier au Canada.

8. Pour l'instant, c'est l'union nationale, tout le monde se serre les coudes et en avant ; mais d'ici quelques semaines, il y en a, ça va rapidement leur piquer dans le dos quand ils vont se retrouver à jouer les fusibles jusqu'au changement de compteur.

9. Un journaliste affirme qu'après la crise, - quand on sera pas tous morts -, les Français auront bien autre chose à s'occuper que de s'intéresser à la commission d'enquête parlementaire demandée par les Républicains. A la commission parlementaire, peut-être pas, mais s'ils pensent, nos techniciens du gouffre, s'en sortir dédouanés tout propres indemnes et aussi blancs que le lait dont on trait les vaches, m'est avis qu'ils se mettent le doigt dans l’œil jusqu'au contrôle routier.

- Pourquoi « contrôle routier », monsieur Houzeau ?

- Parce que ça me fait rire.

10. Gouverner est l'art de prévoir l'imprévisible. Pour n'avoir pas retenu cette maxime, le gouvernement actuel (mars 2020), eh bé il va bientôt tomber de haut et de tout son long encore.

11. « Si vis pacem, para bellum » : autre maxime que le « Mozart de la politique » (disait-on naguère et sans rire de Macron) n'a visiblement pas retenu de sa classe de troisième latiniste.
Le Mozart de la politique ! Tu parles d'un fifre à couacs oui, un désaccordé, un tout pisseux violon...

12. Un mauvais ouvrier se voit contraint d'emprunter les outils du voisin. Ainsi Macron appelant l'Europe à la rescousse.
Remarquez qu'il n'est pas le seul : il semble que l'homo politicus de base, quelle que soit sa nationalité, dès qu'il est élu, ne fait jamais qu'une chose : se moquer du pauvre monde.

Patrice Houzeau
Les Confins, le 11 avril 2020.

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