Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
BREFS ET AUTRES
29 juillet 2022

VOL CRIARD

VOL CRIARD

1.
« Nous nous emballâmes ainsi pour de pitoyables bohèmes qui tenaient boutique dans un vague cabaret au nom moyenâgeux. »
(Michel Leiris, « L’Age d’homme » [le narrateur])

Passé simple et passé futile.

2.
« Comme un vol criard d’oiseaux en émoi,
Tous mes souvenirs s’abattent sur moi, »
(Verlaine, « Le Rossignol »

D’la plume plein la figure (de style).

3.
« Par les forêts je tremble à la façon d’un lâche
Qui craindrait une embûche ou qui verrait des morts. »
(Verlaine, « Dans les bois »)

Remplacez « forêts » par « cités » et vous aurez une petite idée de la paranoïa, ou urgence lucide, qui s’empare des habitants de notre siècle surpeuplé.

4.
« - A quelle heure est-elle allée chercher de l’aspirine chez Mrs Hubbard ? »
(Agatha Christie traduit par Louis Postif, « Le Crime de l’Orient-Express » [Hercule Poirot, je présume])

Moi, j’en sais rien de l’heure qu’elle est « allée chercher de l’aspirine chez Mrs Hubbard. Zut non plus d’ailleurs, n’est-ce pas Zut ?

5.
- « Je n’y comprends plus rien. Tout s’embrouille ! »
(Agatha Christie traduit par Louis Postif, »Le Crime de l’Orient-Express » [Poirot])

Tout dans la tête, mais dans le désordre.

6.
« J’ai depuis un an le printemps dans l’âme »
(Verlaine, « La bonne chanson », XXI)

Floréal éternel ? Tu parles, Charles, et tu charries grave.

7.
« Un grand feutre à longue plume
Ombrait son œil qui s’allume
Et s’éteint. Tel, dans la brume,
Eclate et meurt l’éclair bleu
              D’une arme à feu. »
(Verlaine, « Cauchemar »)

Cyrano ? Mousquetaire ? Spadassin ? Quelque cousin clownesque de carnaval ?

8.
« Par saint Gille,
Viens nous en,
Mon agile
Alezan ! »
(Victor Hugo, « Le pas d’armes du roi Jean »)

Agile, effectivement. Souple comme un vers de Hugo, oui, ça pourrait se dire, parfois.

9.
« Enfin, elle se mit à rire et déclara avec un haussement d’épaules : »
(Agatha Christie traduit par Louis Postif, « La Mort dans les nuages »)

Je ne sais pas ce qu’elle déclara mais le fait qu’elle « se mit à rire » suffit à mon tout petit bonheur.

10.
« Un orage éclata peu après que le bateau eut quitté Douvres, orage sec assez impressionnant, avec de longs roulements de tonnerre et une succession presque ininterrompue d’éclairs, sur tous les points de l’horizon. »
(Michel Leiris, « L’Age d’homme » [Le narrateur])

Batterie, timbales, ramdam fracas.

11.
« Courtisane au sein dur, à l’œil opaque et brun
S’ouvrant avec lenteur comme celui d’un bœuf »
(Verlaine, « Un dahlia »)

Lucide, lucide et vipérin, évidemment.

12.
« Le soleil, moins ardent, luit clair au ciel moins dense. »
(Verlaine)

Je songe parfois que ce vers célèbre de Verlaine m’a tout l’air d’une phrase codée, du genre qui rappelle le presbytère à Rouletabille.

13.
« Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville »
(Verlaine)

Baba au rhum. Pâte mouillée, âme spongieuse.

14.
« De près, de loin, le Sage aura sa thébaïde »
(Verlaine, « Sagesse », III, XVI)

Thébaïde : lieu pas très fréquenté, voire sans personne d’autre dedans qu’un être qui médite, prie, compte les étoiles ou s’ennuie à cent sous l’heure en attendant Godot.

15.
« parce que tous les détails accessoires en sont rejetés et qu’il ne reste plus que l’essence même du mythe. »
(Michel Leiris « L’Age d’homme », à propos des éditions destinées à la jeunesse des Romans de la Table Ronde)

A l’os, le mythe. Dégraissé, sec, nerveux, essentiel.

Patrice Houzeau
Malo, le 29 juillet 2022.

Publicité
Publicité
26 juillet 2022

REMINISCENCES DE LA DAME EN NOIR

REMINISCENCES DE LA DAME EN NOIR

1.
« Alors s’il n’est pas mort, c’est qu’il est vivant… », il dit le Sainclair du « Parfum de la dame en noir », le film de Bruno Podalydès. Lorsque je suis impatient, j’ai bien tort parfois vu que le temps qui passe hein qu’il me rapproche si vite de la fosse néant.

2.
Dans « Fantoches », de Verlaine,
« Scaramouche et Pulcinella
(…)
Gesticulent, noirs sous la lune. »
Je me demande si les fictions qui cohabitent avec nos pommes ne nous songent pas frites, boudin, compote.

3.
« Larzan… », comment ça, « Larzan » ? comme se goure le personnage interprété par Zabou Breitman dans le film de Bruno Podalydès. « Dans n’importe quel pays », qu’il pourrait frapper, Larsan. L’assassin est plus proche de nous qu’on le croit.

4.
« Hercule, ne charge pas la mule » est la devise des habitants du Fort d’Hercule où, dans le film de Bruno Podalydès, se sont réfugiés Mathilde Stangerson et son mari Darzac, accompagnés par Rouletabille et Sainclair. « Il faut bien prendre le temps de bien voir les choses », dit aussi Sainclair, d’accord en cela avec tous ceux qui n’ont plus ni temps, ni yeux, ni mains, ni poêlon pour aller se faire cuire un œuf.

5.
J’aime bien l’expression qu’on emploie en mathématiques de « boîte à moustaches ». On dit que les moustaches d’Hercule Poirot sont bien plus longues et démonstratives qu’on les représente habituellement. On dit même que ces moustaches sont improbables.

6.
« Tout s’qui s’voit et qu’on n’voit pas », dit Rouletabille interprété par Denys Podalydès. Dans le film « Le Parfum de la dame en noir », Julos Beaucarne a un très net accent wallon. Zut prépare des chicons au gratin. L’oncle, - il est mort -, boit une pils.

7.
N'ayant jamais aimé grand monde, je ne me regretterai pas. Par contre, je regrette de n’avoir pas su conserver mon exemplaire de l’album « Le Petit coffre canari », de Marc Sleen. J’aimerais les revoir telles qu’elles étaient, mais pour ça faudrait qu’le temps fût cyclique.

8.
« Darzac : « Vous n’avez pas touché à votre crêpe au sucre…
Malthide : Taisez-vous donc ! »
(in « Le Parfum de la dame en noir », de Bruno Podalydès, France, 2005).
La musique de ce film signée Philippe Sarde rappelle à Zut qu’elle aime bien les pizzicati d’un quatuor de Debussy.

9.
Dans le film de Podalydès, il y a le mystère d’un « corps de trop » et celui d’un « corps de moins » et puis un sac vide avec un mort dedans pis qui « revient tout seul », qu’il dit Darzac, pis aussi vide que la caboche d’un politologue russe pro-Poutine.

10.
« le Parfum de la dame en noir » tourne autour du sang, du sang de Larsan, lequel s’appelle aussi Ballmeyer. Ce que doit résoudre Rouletabille, c’est l’énigme de sa généalogie. Puisque c’est humain, tout ceci est « non moins inexplicable ».

Patrice Houzeau
Malo, le 26 juillet 2022.

26 juillet 2022

REMINISCENCES DE LA CANTATRICE CHAUVE

REMINISCENCES DE LA CANTATRICE CHAUVE

1.
«… je fus la proie de sortes d’hallucinations (silhouettes imaginaires tournant brusquement les coins de rues au moment où j’y arrivais, grand singe franchissant d’un bond une grille)… »
(Michel Leiris, « L’Age d’homme » [le narrateur])

J’aime bien cette phrase pour son caractère cinématographique tendance surréaliste. Je me demande si le narrateur en proie aux hallucinations s’est cru soudain dans un film…

2.
« Si le temps est très beau, il advient que j’en sois légèrement angoissé : c’est mauvais signe qu’il fasse si beau, quel saumâtre évènement cela peut-il bien présager ? »
(Michel Leiris, « L’Age d’homme » [le narrateur])

J’aime bien cette phrase en ce qu’elle tente une explication de l’anxiété dont nous sommes parfois le jouet. L’interprétation du réel comme étant une suite de pertes et de gains, ce que résume Leiris lui-même par la formule « le sort n’est qu’un usurier ».

3.
L’Assemblée nationale, défois, c’est juste des fantômas qui s’opposent à des belphégors, lesquels font des alliances de circonstance avec des lupins sous l’œil distrait de quelques pieds nickelés.

4.
« Dans cette dernière pièce, une chose me paraissait piquante, c’est que ma tante, cantatrice, y jouât précisément le rôle d’une cantatrice. »
(Michel Leiris, « L’Age d’homme » [le narrateur])

J’aime bien cette phrase pour le mot « cantatrice » et aussi pour l’exemple de la cantatrice dans un rôle de cantatrice. Cela me fait songer qu’il y eut sans doute des films avec de véritables assassins dans des rôles d’assassin ou d’authentiques espions dans des rôles d’espion.

Par ailleurs, je ne crois pas au mythe des cantatrices chauves. Ou alors, c’est qu’elles ont oublié leur perruque.

5.
« Les petits ifs du cimetière
Frémissent au vent hiémal,
Dans la glaciale lumière »
(Verlaine, « Sub urbe »)

J’aime bien ces vers pour « les petits ifs du cimetière » que je trouve bien musical, et pour l’adjectif « hiémal » (car c’est l’hiver dis dans ce poème) cependant que je ne dis pas « hiémal au cœur » mais « j’ai la nausée quand j’écoute jacter Poutine ».

6.
Alors le commissaire Maigret épousa sa pipe et ils eurent de nombreuses enquêtes.

7.
Dans « Cauchemar », de Verlaine, le narrateur évoque le songe d’un « cavalier » « D’une main tenant un glaive / Et de l’autre un sablier », ce qui fait penser à une figure héraldique vu que sinon comment qu’il fit pour le guider son canasson, l’aut’ symbolique ?

8.
Dans « Nocturne parisien », de Verlaine, il y a ce vers « Et puis l’orgue s’éloigne, et puis c’est le silence ». Ah le son du limonaire à la lumière d’un réverbère dans les vers anciens d’un Verlaine qui buvait d’la fée verte comme lors estoit nommée l’absinthe.

9.
Si j’écris l’expression « cantatrice chauve » en allongeant le i de façon audible et en fermant fort le o de chauve (que j’allonge itou et dote d’un circonflexe), j’obtiens un grotesque « cantatriiiiiiice chôve » assez expressif pour m’amuser.

10.
On trouve dans « Sagesse », de Verlaine, ces vers si chantants : 

« Aussi bien j’écoute
Des sons d’autrefois.
Vipère des bois,
Encor sur ma route ? »

Un épisode de « L’Epervier » passe sur la chaîne « Action ». Elle est bien jolie, Marion. Y a du cataclop cataclop et du rapace nocturne.

Patrice Houzeau
Malo, le 26 juillet 2022.

19 juillet 2022

TIENS VOILA QU'IL S'ENTRETUE MAINTENANT LE COGITANS ERGO EST

TIENS VOILA QU'IL S'ENTRETUE MAINTENANT LE COGITANS ERGO EST

1.

« […] l'homme moderne, lui, existe. C'est un animal solitaire », qu'il a écrit Bernanos, et même que quand il est pas assez solitaire, l'outrecuidant à deux pattes, il s’entre-tue.

2.

« seulement juxtaposés » paraît qu'il a écrit Henri Guillemin sur les histoires qui tissent le Monsieur Ouine à Bernanos... idem les histoires des spectres croisés nos pommes... du juxtaposé, du c'est pas nos affaires, on a raison... après, une armée de politiques, de sociologues, de philosophes pour la radio, de psychotrucs, de psychamachins machinent les liens... les explications des barbaries civilisationnelles...

3.

De « l'attirance pour le mystère », qu'il aurait Steeny, l'adolescent du Monsieur Ouine à Bernanos, i dit Pierre-Robert Leclercq... d'l'inconnu au château... ma caboche cinoche vite de longs couloirs très hantés... des pièces condamnées... soupirs et spectral... Suspiria...

J'en profite pour rappeler que l’extraordinaire « Suspiria » de Dario Argento n'est pas un film interdit aux moins de 18 ans dont l'héroïne serait une certaine Piria.

4.

Le mot « château » : ma caboche cinoche vite des hantises en la demeure... ai revu l'autre nuit, d'un œil, l'autre aux fraises des brumes, « La Nuit des traquées », de Jean Rollin... Epatant naveton...y a Brigitte Lahaie dedans, - culte !... l'anarchie du grotesque...

5.

« pu lui valoir l'amitié d'un prêtre » que je lis de Pierre-Robert Leclercq sur Steeny qu'a pas eu d'éducation religieuse... « l'amitié d'un prêtre »... étrange pour mézigue... faut dire, chuis pas bien doué pour l'amitié non plus... mais quand même , un prêtre...

6.

Ça commence par du refus... du « Non ! Non ! », qu'il « s'écrie » Steeny... le verbe « s'écrier », le connaissent-ils encore les apprenants connectés de nos heures modernes ?... chaipas... quoi qu'il refuse le môme ? « comme s'il allait vomir » écrit Bernanos...

7.

De ces effets dans les phrases qu'on lit... voyez ce « aussi souple qu'une bête, avec son immense chevelure qui flambe »... C'est que la Miss s'empare du môme Steeny... « que ce secret-là reste entre eux... ». Le roman, faut qu'ça vaille l'énigme... sinon, on relit pas.

8.

De quoi qu'ça cause de « cette expérience profonde des êtres » qu'elle aurait l'autre... le réel caché des gens... tu parles... du violent, du remous, du trouble, du refoulé, du pacte ... le réel caché des gens, quelle dégoûtation ! Le réel, quel seau à...

9.

« Que peut-elle contre... »... le roman met en scène le contraire, l'adversaire... pas de texte sans son démon... les démons à pattes de mouche... même naturalistes, les romans grouillent « d'êtres menaçants liés entre eux par on ne sait quel pacte »... Bernanos contre le Mal...

10.

On a beau les expliquer, les déterminismes... sociologiser les misères... psychanalyser le social... dénoncer les « décadents libéraux » qui corrompent... excuser les crimes de Poutine par la raison d'Etat... le Mal reste inexpugnable et surpeuplé...

 

Patrice Houzeau

Malo, le 19 juillet 2022.

18 juillet 2022

EN ECOUTANT ZOUTE QUI TANGUE

EN ECOUTANT ZOUTE QUI TANGUE

1.

Les pro-Poutine me font rire ; vous savez ce que c'est le rouble ? c'est 0,01 euro, et idem pour le dollar. Les spéculations se font sur des poussières de centimes. L'économie russe est un mirage cependant que la multiplication des roubles leur prépare l'hyperinflation.

2.

« Père fantomatique, Philippe s'inscrit aussi dans la parabole. » (Pierre-Robert Leclercq à propos d'un personnage de Bernanos). Zut se souvient que le père du narrateur ne reconnaissait plus son fils à cause qu'il partait d'une tumeur au cerveau.

3.

Les habitants de la Sardaigne s'appellent les Sardes, mais défois on dit « Sardignole » à Marseille paraît qu'on dit. Les tsars dînent à l'huile c'est bien connu s'te vieille blague.

4.

Anecdote qu'on entend sur le légendaire Alcazar :

  • « Et maintenant, Mademoiselle Aurélie... » (une chanteuse)

  • « C'est une puteuh !... » (Une voix dans le public)

  • « Quoi qu'il en soit... » reprend le speakeur.

    5.

    Ce qui a marqué la fin de l'anonymat dans la Légion étrangère, c'est moins la Seconde Guerre mondiale que la Guerre froide. La France avait besoin de volontaires pour l'Indochine puis la Guerre froide a obligé la France à vérifier les pedigrees de ses volontaires étrangers.

 

6.

« Sans cesse, nuit et jour, le malheureux était dans les tombeaux. » (René Girard, « Le Bouc émissaire »). En français, on dit de quelqu'un qui ne révèle jamais rien, que c'est un tombeau. En tout état de cause, les gens sont des tombeaux, et même défois des tombeaux ouverts.

 

7.

« Le crime est l'événement qui précipite l’Événement ». (Pierre-Robert Leclercq sur « Monsieur Ouine », l'énigmatique et extraordinaire roman de Georges Bernanos). Dans la rivière de cassis, les racines de l'Evènement, et dans le sang, la pérennité des Etats.

 

8.

Le blason de Mayotte est l'hippocampe. Les femmes de Mayotte qui, dans les années 60 et 70, ont lutté pour que Mayotte reste française s'appelaient les « chatouilleuses » car elles s'en prenaient par des chatouilles aux zélateurs comoriens de l'indépendantisme.

9.

Le blason de Mayotte est l'hippocampe, l'île ressemblant à un hippocampe tête en bas on dit. Les choses n'ont pas toujours un nom qui leur ressemble, et puis le mot hippocampe ne ressemble pas à un hippocampe, pas plus que le réel n’existe en dehors de sa nomenclature.

10.

Est-ce que l’examen du « Cogito ergo sum » de Descartes pourrait causer un court-circuit dans le bocal à neurones de Trump ? Est-ce que Poutine a une idée de ce que signifie réellement le « Cogito ergo sum » ? Certains Etats sont-ils gouvernés par des ignorants ?

Patrice Houzeau

Malo, le18 juillet 2022.

Publicité
Publicité
18 juillet 2022

ZUT ET MICHEL RÊVANT CORNES DE TAUREAU

ZUT ET MICHEL RÊVANT CORNES DE TAUREAU

1.

« Donc, je rêvais cornes de taureau. »
(Michel Leiris, « De la littérature considérée comme une tauromachie »)
Quant à l’enfant du poème de Rimbaud, « Elle avait rêvé rouge. Elle saigna du nez. » Pour Zut, elle dit Zut, puisqu’elle s’appelait Zut.

2.
Dans le film « Michael Collins » de Neil Jordan, après que les Irlandais ont abattu un à un les tueurs des services secrets anglais, à l’entrée des auto-mitrailleuses, la musique se fait monstrueuse, qu’on dirait le mugissement d’un prédateur préhistorique.

3.
« Il faut que le monde nous croie invincibles », dit le personnage de Michael Collins dans le film éponyme. Zelensky et les forces ukrainiennes ne sont pas invincibles mais l’esprit de résistance qui les anime l’est. Poutine a perdu.

4.
« ne fût-ce que l’ombre d’une corne de taureau dans une œuvre littéraire », écrit Leiris. « Ah la vache ! » que je m’écriai donc, mais ce n’était pas une vache, c’était juste l’habituelle déclaration stupide d’un quelconque politologue poutinien.

5.
« (puisque ma vie était ce qu’elle était et qu’il ne m’était pas loisible de changer d’une virgule mon passé, …) constate Michel Leiris. Zut fit alors remarquer que tout est écrit du moment que c’est écrit. Pis quand c’est fini, Nini, ça recommence…

6.
Le film « Michael Collins », de Neil Jordan (1996) présente Michael Collins comme un authentique héros de l’indépendance irlandaise. Le film se finit par l’embuscade où il fut tué. La guerre civile est une ogresse. Zut n’est pas une ogresse mais aime bien les paupiettes. #Cinoche

7.

15 juillet 2022. Selon les médias, l'affaire Coquerel « suscite des remous ». Le président Macron, ce 14 juillet, a prédit des jours difficiles dès cet été. Cause crise énergétique singulièrement aggravée par la sale guerre de Poutine en Ukraine. #CékiCoquerel #StopPutinNOW #oh

8.

15 juillet 2022. Poutine vient de débarquer Dmitri Rogozine jusqu'alors responsable de Roscosmos (l'agence spatiale russe). Sans doute, Vlad Conducator s'est-il rendu compte que Roscosmos coûtait très cher pour des résultats, euh, moyens...

Quand Poutine s'apercevra que certaines de ses soi-disant armes inouïes ne sont pas plus opérationnelles qu'un général russe tué en Ukraine, peut-être comprendra-t-il qu'il l'a perdue, sa sale guerre, et fichu en l'air l'économie de son pays ?
9.

Certains révolutionnent nos conceptions de la physique ; certains composent la neuvième symphonie ou écrivent des poésies qui courent le monde ; d'autres sauvent des vies ou secourent les corps et les âmes. Que fait un Poutine ? Il massacre le peuple ukrainien.

10.

Michel Leiris note : « on est littérateur comme on est botaniste, philosophe, astronome, physicien, médecin. » Zut pense qu'elle est Zut comme on est Zut, sans comparaison possible. Ou alors comme une paire d’yeux qui n’existent pas dans un texte que personne ne lit.

11.

Je lis dans « L'Age d'homme », de Leiris, qu'il fut sous la Troisième République une loge maçonnique joliment nommée : « La Rose du Parfait Silence ». Quant à moi, c'est les yeux fermés que je vois Zut vive et claire et aussi souriante que si elle n'avait rien dit.

12.

« - une crêpe de la Chandeleur, traversée de la même manière en son milieu - », écrit Leiris parlant de sa manière môme d'identifier son âme à cet aplatissement de l'huile transpercée par une aiguille animée « d'un vif mouvement de rotation ».

13.

« l'image de la M éduse, grandiose figure qui illumine de sa tête anonyme dominant un cou coupé », écrit Leiris. Parfois, le réel foudroie. Pas comme quand on aurait dû jouer, que l'on n'a pas joué, et que l'argent, bin on l'a pas gagné, mais quand même.

Le Jeu, c'est du Mythe. Jouer, c'est essayer de calculer le chemin de la foudre, et bien que l'on ne manipule jamais que chiffres et formules, on peut singulièrement s'y brûler les doigts.

14.

« Dans un musée de sculpture ou de peinture, il me semble toujours que certains recoins perdus doivent être le théâtre de lubricités cachées. » (Michel Leiris, « L'Age d'homme »).

Zut y verrait plutôt dans ces « recoins perdus » des musées un ballet d'ombres pourchassées, ou des belphégors discutant le bout d'l'ailleurs en grignotant du garlic bread et buvant quelque cuvée du Cadavre Exquis.

15.

« De toute sa vie il n'avait pu voir tomber la neige sans ressentir une espèce de vertige. » (Michel Leiris, « L'Age d'homme »).

Zut est comme la neige, elle est vertige. Elle contemple de ses yeux spiraleux la civilisation des démocraties s'effondrer doucement et advenir une nouvelle ère animée par une poignée de dictateurs et basée sur le crédit social et son ingénierie technocratique.

Patrice Houzeau

Malo, le 18 juillet 2022.

6 juillet 2022

HUMEURS EN ATTENDANT QUE ÇA AILLE MIEUX

HUMEURS EN ATTENDANT QUE ÇA AILLE MIEUX

 

1.

Il y a un mouton sur la couverture de l'édition de poche du « Bouc émissaire » de René Girard. Zut pense qu'il fait chaud. Il fait chaud. Totor pense qu'il est trop anxieux. Un certificat pour bronchite et puis qu'est-ce qu'elle fait au ski, elle se casse la jambe.

2.

Le nom «  voyou » ne sied pas à un chien. Le nom d'un dictateur non plus. Je n'appellerai pas mon chien Poutine, pauvre bête ! Je n'ai pas la patience des longues se dit Zut contemplant la cousue tendue. Une « cousue » c'est une cigarette toute faite par l'industrie qui gagne des sous.

3.

« Ah les bonnes sœurs Elles lui ont cassé le nez et arraché une oreille ! » Les professeurs Attali et Debray ont toujours quelque chose à dire. Quelquefois ils ont raison. J'atteste que le mot « crapuleux » est bien employé à Marseille. Du moins jusqu'à très récemment.

4.

En vertu de la loi en vigueur. Heureusement il y a des lois. Mais quelquefois c'est compliqué. Et c'est à lui de demander un désaveu de paternité au tribunal. La technocratie en France, ça a commencé avec le remembrement des terres, et quel résultat ?

5.

L'homme est un animal grégaire mais belliqueux. Le cendrier il va prendre feu, là. C'est chiant de dire à Adinkerke quand t'habites à Dunkerque. Bruce Springsteen, on l'appelle le « Boss ». Le rock est-il une affaire de pouvoir ? Je songe à Daevid Allen, fondateur du groupe Gong.

6.

Paraît que Tchekhov était un homme impeccable sur le plan moral comme sur le plan littéraire. Il y en a pas tellement. Camus on dit. Quant à Sartre ? Bien sûr, il y a « Les Mots » et « La Nausée », et « l’existence précède l'essence ». Les livres. De quoi vous rendre aveugle.

7.

Un troll pro-russe m'a prédit que je finirai dénazifié. Zut sait que l'économie russe glougloutant, l'Ukraine va gagner la guerre. Totor n'est pas bien riche, mais il préfère quand même être pauvre dans une société libre, riche et démocratique plutôt que dans une dictature sino-russe.

8.

Ma voisine dont je t'avais parlé, par alliances et bidules, une descendante de Blaise Pascal, savait que chose de la famille Michelin et poum on mouille Mitterrand dans une affaire de môme handicapé escamoté exil en Suisse and co. De quoi se nourrissent les rumeurs hein.

9.

Lire prend du temps ; voir des films prend du temps ; pour se tenir au courant des avancées de nos disciplines respectives, il faut du temps... La réforme Blanquer et le prof bashing tiennent-ils compte qu'un enseignant est avant tout un spécialiste dans sa discipline ?

10.

Je ne me moque jamais de Jean Lassalle. Il lui arrive de dire des bêtises, mais je n'oublie pas sa grève de la faim en réaction à une délocalisation dommageable à l'emploi. Je pense que Lassalle aura été un des rares hommes de parole de cette assemblée d'opportunistes.

11.

Mélenchon s'est rêvé homme d'Etat. Bah, je pense qu'il sera rangé dans l'Histoire aux côtés des figures secondaires et controversées du genre Boulanger ou Maurras. « Ce matin le marchand d'coco est pas passé »... il chante Thiefaine.

12.

Si j'en avais le pouvoir, je foudroierais Poutine sur le champ pour que cesse l'horreur en Ukraine. Je n'en ai pas le pouvoir. Les Etats-Unis l'ont. J'attends. J'espère. Mister Biden, ne me décevez pas.

13.

Zut pense qu'il faut quand même être un sacré fdp pour vivre et profiter des avantages d'une société riche, libre et démocratique comme la France ou l'Allemagne et soutenir la sale guerre de Poutine en Ukraine. Il est vrai que les Français ont déjà connu ça en 1940.

14.

Encore un oligarque retrouvé « suicidé » en Russie. C'est fou ce qu'ils sont fragiles, les patrons russes, surtout quand ils ont été en lien avec GazProm...

15.

Les pro-Poutine qui racontent sur twitter que lorsque les forces ukrainiennes font sauter un dépôt de munitions, ça n'a aucun intérêt sur le plan militaire, ne se rendent pas compte du prix qu'ça coûte, les saloperies à tuer les gens...

16.

A chaque fois que j'écoute Ian Dury, cela me rappelle qu'il y a un peuple, qui fume, qui boit, qui souffre et qui se fout bien de Macron, de Mélenchon, de Le Pen, de Zemmour et de tous ces cons là hein.

 

Patrice Houzeau

Malo, le 6 juillet 2022.

22 juin 2022

LE REEL A DES YEUX PARTOUT

LE REEL A DES YEUX PARTOUT

 

1.

« Elle n'avait plus à faire de plans, à laisser aller son imagination ; dans quelques heures elle atteindrait la simplicité des faits. »

(Borges, « Emma Zunz »)

Dans « Emma Zunz », de Borges, « elle n'avait plus à faire de plans ». Il ne s'agit pas de Zut. Zut laisse aller son imagination. Elle ne découpait pas de viande dans une usine. Le personnage de Borges non plus.

Qu'on en fait des plans sur la comète ! Et sur la choucroute ? Zut ne fait pas de plans sur la choucroute. Elle sait aussi que certains se servent du chou et des saucisses pour se remplir carnet de commandes, portefeuille, estomac.

Zut laisse aller son imagination. Elle veille à ne pas laisser l'imagination en plan sur la comète. Zut ira-t-elle jusqu'à laisser son imagination chercher des poux dans la tête du réel ?

«... la simplicité des faits » dit la phrase de Borges. La simplicité des faits n'est pas dans les livres hermétiques. La simplicité des faits n'est pas née dans un lac. On lit que dans certains lacs il y aurait des monstres.

2.

« Dans les livres hermétiques il est écrit que ce qui qu'il y a en bas est identique à ce qu'il y a en haut, et ce qu'il y a en haut, identique à ce qu'il y a en bas »

(Borges, « Les théologiens »)

Je ne sais pas si « ce qu'il y a en bas est identique à ce qu'il y a en haut ». Zut comparant les deux pièces constata que ce « qu'il y a en haut est identique à ce qu'il y a en bas ». Chaque pièce de la bibliothèque ressemble à chaque pièce de la bibliothèque.

3.

« Je peux répéter encore de nombreux hexamètres de ce poème profond intitulé Tse Yang, peintre de tigres, qui est comme rayé de tigres, comme chargé et traversé de tigres transversaux et silencieux. »

(Borges, « Deutches requiem » [Le narrateur])

Zut, à la manière d'un narrateur borgésien, peut répéter encore de nombreux hexamètres. Zut, à la manière d'un narrateur borgésien, peut répéter encore de nombreux. Zut, à la manière d'un narrateur borgésien peut répéter encore, répéter encore, répéter encore.

Les livres disent toujours la même chose. Surtout quand on les relit.

On trouve dans une nouvelle de Borges la mention d'un poème intitulé Tse Yang, peintre de tigres. Quand bien même il n’existerait pas, je dois bien avouer que je ne l'ai pas lu.

Le narrateur borgésien évoque un poème «comme rayé de tigres, comme chargé et traversé de tigres transversaux et silencieux. » Zut se demande s'il y a parfois des pluies de tigres. La pluie fait du bruit. Zut se demande s'il arrive que neigent des tigres.

4.

Wittgenstein note que « l'idée est placée comme des lunettes sur notre nez ». Zut ne porte pas de lunettes. Zut sait qu'elle ne voit pas le réel tel qu'il est. Zut porte des lunettes.

5.

Peut-on concevoir la proposition, ainsi que l'écrit Wittgenstein, comme « fonction des expressions contenues en elle » ? Zut est un être propositionnel. Zut déverse des propositions variées et déterminées. En dehors de cette détermination, il n'y a point de Zut.

6.

Selon une note de bas de page, « Corbière vise le côté ritournelle de ce morceau ». Zut reprend un morceau de bœuf. Zut aime la viande. Zut aime écouter de la guitare en mangeant du bœuf. Ça lui rappelle les neiges d'antan.

7.

Ainsi que le note Tristan Corbière, « L’œil tué n'est point mort », encore qu'il soit secoué de tics de langage. Pourtant, l’œil n'a pas de langue. Zut connaît des gens qui parlent avec les yeux. Zut se demande s'ils ont ou pas leur langue dans la poche, là, sous leurs yeux.

Je n'en suis pas si sûr mais il me semble que ce n'est que dans les lieux dépourvus de réel que l'on rencontre des yeux pourvus de langue. Zut ne connaît pas d’yeux polyglottes. Le réel a des yeux partout. C'est comme ça qu'il se reconnaît.

8.

Le monde déborde de pauvreté. Ne peut-on jamais que limiter les dégâts ? Ne peut-on jamais que limiter les dégâts que toute organisation sociale d'une humanité de plus en plus nombreuse engendre ? A quoi servent le covid, la guerre en Ukraine, la récession mondiale ?

9.

« Je suis le fou de Pampelune,

J'ai peur du rire de la Lune,

Cafarde, avec son crêpe noir...

Horreur ! tout est donc sous un éteignoir ? »

(Tristan Corbière, « Heures »)

Zut ne vit pas à Pampelune. Elle n'est donc pas la folle de Pampelune d'un monde parallèle au poème de Corbière. Zut ne vivant à peu près nulle part, elle n'est donc la folle d'aucun lieu. D'ailleurs, Zut préfère le bœuf et ne mange jamais de cheval.

Zut ne vit pas à Pampelune et n'a pas « peur du rire de la Lune ». Zut lit parfois Tristan Corbière et le « rire de la Lune ». Zut n'est pas une lectrice de rires. Même quand Zut scrute les grimaces des peinturlurés du carnaval à populace, Zut ne lit pas sur les lèvres de la Lune.

Quand Zut a le cafard, elle imagine qu'elle assassine. Sa boîte à regrets se peuple très vite de cadavres dont Zut connaît chaque nom.

Patrice Houzeau

Malo, le 22 juin 2022.

22 juin 2022

PATRIOTE TOI DE LA JE LE SUIS PLUS QUE TOI

PATRIOTE TOI DE LA JE LE SUIS PLUS QUE TOI

1.

« Mon arrière grand-mère s'appelait Marie Pichon mais mon arrière-grand tante s'appelait Marie-Madeleine Laforêt et elle était née en novembre 1889 et donc elle était aussi vieille que la Tour Eiffel. Elle a été placée en maison de retraite mais, comment dire, elle a dit j'ai rien à foutre avec tous ces vieux et elle ne supportait pas sa camarade de chambre et elle a vidé son flacon d'eau de Cologne et a pissé dedans. Elle est morte la hache à la main en train de couper du bois à 104 ans. C'est le facteur qui l'a trouvée. »

2.

« Mon oncle Georges était très mod's dans les années soixante. Et la chienne de mon grand-père est venue se frotter sur sa jambe et donc mon oncle lui a mis un coup de pied et mon grand-père poursuivait mon oncle avec un coupe-papier. Et c'est mon oncle Georges qui a appris à ma grand-mère qu'elle était encore cocue. »

3.

« Il la frappait avec des serviettes mouillées pour pas laisser de traces ».

4.

« C'est comme la tante de mon beau-frère qui était garde-barrière et ses deux enfants ont été écrasés par le train. Elle a eu un fils neuf mois après. Elle a dit : « C'est l'enfant du deuil ».

5.

Mon arrière-grand mère voyant la maîtresse de son fils passer de son balcon au rez-de-chaussée a enjambé le balcon, saisit la maîtresse et l'a giflée en disant : « Qu'est-ce que tu lui fais, salope, pour qu'il batte sa femme ? » « Tu m'le paieras ça la vieille » répondit l'interloquée.

6.

La guerre, ce n'est jamais que le passage de la violence domestique à la violence internationale : les Jules ne battent plus leur femme, ils s'entr'égorgent au nom des grands principes. #NiDieuNiMaître

Vous vous souvenez de Michel Serres et d'Albert Jacquard, de leur foi inébranlable dans les progrès de l'humanité. Ah les surdiplômés  ! ah les sots ! Ah les c.... !

7.

« Mon père m'appelait Misstinguett et Sarah Bernard à cause de mon amour du théâtre. Il me disait T'iras frapper les trois coups avec ta jambe de bois. Ce qui est une légende. »

8.

La chanson cryptogay hein qu'on dit de Charles Trénet  : « Je tâte André à la porte du garage »...

9.

Elle dandine des épaules en écoutant « Ah tu verras » de Nougaro. Elle boit de la bière. Pendant ce temps-là, un type qui nous est moins qu'un american staff fait massacrer des Ukrainiens par des pantins qu'on appelle « officiers généraux ».

10.

Députés anti-OTAN et pro-Poutine émargeant à la CIA, journalistes « objectifs » critiquant Zelensky et qui touchent leur argent off shore... Démocrates à poupée russe... Poutine, sanglante comédie.

11.

Bac 2022. Entre le mot « ludique » qu'un candidat sur deux n'a pas compris et Sylvie Germain vilipendée par des lycéens incultes et outrecuidants, franchement, Philippe Meirieu, Vincent Peillon, Benoît Hamon, Blanquer, dormez-vous contents ?

Patrice Houzeau

Malo, le 22 juin 2022

16 juin 2022

ENTRE COCORICCO ET KIKERIKI Y A L'COQ AU VIN

ENTRE COCORICO ET KIKERIKI Y A L'COQ AU VIN

1.

« Sur cette idée on voit à l'instant qu'il ne faut plus demander à qui il appartient de faire des lois, puisqu'elles sont des actes de la volonté générale »

(Rousseau, « Du Contrat social »)

« Sur cette idée » : Zut disoit quelquefois « Sur ma vie » pour affirmer sa préférence pour le gruyère ou le café. « Sur cette idée », on en fonde des châteaux ! Le plus beau fut celui de la République. Et voilà que la démocratie est tenue de se faire forteresse.

« On » : on n'est pas toujours ce qu'on croit. La chasse aux « on » est souvent le fait de chasseurs aussi « on » que les autres. Le « on » est un drôle de coin-coin.

« on voit » : On voit, dit-on, de drôles de choses non identifiées dans le ciel. Paraît que la NASA y cogite. Pendant ce temps-là, avions et missiles russes bombardent méchamment l'Ukraine. Ils « dénazifient » qu'ils disent ; ils massacrent oui, hommes, femmes, enfants.

« à » : j'aime bien le « a », bien qu'il soit assez grande gueule. Ah Ah Ah Ah Je vas me fâcher ! J'avertis !, dit-il, formidable et tonitruant comme un ogre de fable.

« l'instant » : A l'instant, je me dis que je ne sais pas quoi dire sur le mot « instant » ; je cherche pas très fort non plus because j'ai envie de me faire un sandwich au fromage.

« qu'il ne faut » : ça me fait penser à « n'en dis pas plus qu'il ne faut », me disait souvent ma mère, qui était pourtant bavarde comme un moulin à légendes, une pie proustienne, un animateur téloche.

« demander » : On dit en français « Ça ne coûte rien de demander ». Après y en a qui osent, y en a qui osent pas. Y en a même qui osent demander beaucoup, pis i zont rien passque la lune, c'est pas prévu dans les aides sociales. Du coup i gueulent.

Ah mais c'est qu'il est mimi, ce toutou, ce kiki, ce kiki riquiqui, pis à qui qu'il est donc ce kiki riquiqui, pis tout ébouriffé, tandis qu'il crie kikeriki le coq, là-bas, au fond d'un poème d'Apollinaire ?

Le coq en France fait Cocorico ! Le coq en Allemagne, i fait Kikeriki ! Miam-miam fait Zut à la vue du coq au vin.

« il appartient » : il appartient au Monde Libre de se défendre contre les menées funestes de la Chine communiste et de la Russie poutinienne, lesquelles, à cause de la rareté naturelle des choses et de leurs idéologies mafieuses, semblent très tentées par un conflit mondial.

« de » : Ma mère disait : « Ça, il ne l'emportera pas au paradis ! ». Je pense de même de la sale guerre de Poutine en Ukraine.

« faire » : l'humain, c'est du « faire ». L'arrête pas de faire, défaire, refaire, contrefaire, pour finir tout défait « où tout se désassemble ».

« faire des lois » : c'est le boulot des députés, c'est pour ça que les législatives sont essentielles. Si jamais dimanche 19 juin 2022, la NUPES réussit à mettre en échec la Macronie, je vous dis pas le malaise à l'idée du Mélenchon premier ministre. Moi, j'y crois pas.

« puisqu'elles » : puisqu'elles se battent avec autant d'acharnement pour préserver l'indépendance de l'Ukraine, autant aider les forces ukrainiennes à se débarrasser du sinistre Poutine et de ses sbires. Sinon, Poutine risquerait de devenir singulièrement menaçant...

« sont » : Les gens n'ont pas toujours l'air de qu'ils sont. Les choses non plus. Le réel ne se ressemble pas. Une illusion, le réel, pis qui masque ce qui nous est radicalement inaccessible, absurde, étranger, quantique.

« des actes » : ce que demande l'Ukraine, ce sont des actes, c'est-à-dire des livraisons d'armes. Je me demande comment tourneront les débats sur l'Ukraine dans l'hypothèse d'une présence accrue des extrêmes (LFI et RN) à l'issue des législatives de 2022.

« de la volonté générale » : j'ai appris ça en terminale, la « volonté générale », celle du peuple, de la nation. En pratique, gouverner consiste à accorder les tambours de l’exécutif avec les violons du législatif. Pipeaux et trompettes de la renommée y font souvent des couacs.

2.

Dans l’excellente série « Parlement », dès l'épisode 1 il est dit par un personnage que les fameux « règlements » européens sont en fait des « lois » valant pour toute l'UE et que le terme « règlements » est employé pour ne pas effrayer les opinions publiques nationales...

3.

Evoquant la visite de Macron, de Scholz et de Draghi en Ukraine, Medvedev aurait déclaré « Les européens amateurs de grenouilles, de saucisses et de spaghettis adorent visiter l'Ukraine ». C'est moi, ou Medvedev jacte-t-il vraiment comme un mafioso dans un mauvais film ?

4.

16 juin 2022 : j'ai l'impression que la fusée bitcoin à du mal à redémarrer. La lune est encore loin, loin, loin. Pour ce qui est du rouble, il est toujours à 0,017 euro. La victoire est encore loin. La Chine attend.

Patrice Houzeau

Malo, le 16 juin 2022

Publicité
Publicité
BREFS ET AUTRES
  • Blogs de brefs, ça cause humeur du jour, ironie et politique, littérature parfois, un peu de tout en fait en tirant la langue aux grands pompeux et à leurs mots trombones, et puis zut alors!
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Publicité