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BREFS ET AUTRES
5 janvier 2024

DU BON DU BLUES DU ROUBLE ET DU TODD

DU BON DU BLUES DU ROUBLE ET DU TODD

1.
Je classe Frédéric Dard et Georges Simenon parmi les géants du roman du vingtième siècle. Je lis sur twitter que certains feraient aisément de San-Antonio un anti-Maigret. Cela se discute. Il est vrai que si le style de Frédéric Dard dans les San-Antonio est florissant, virtuose jusqu'au surréalisme, néologisant, cultivant la trouvaille, le mot d'esprit, l'adjectif surprenant, l'adverbe étonnant, la métaphore midable, le style de Simenon est constitué d'une suite de brèves notations, sans effets particuliers, sans beaucoup d'adjectifs et encore moins d'adverbes, un style neutre, une écriture blanche et réaliste, quasi journalistique, qui est l'inverse de la langue haute en couleurs des San-Antonio. On peut préférer l'un à l'autre. Certains pompeux des universités les classeront tous les deux dans la paralittérature, dite aussi « littérature de gare », tant il est vrai que dans les tourniquets à livres que l'on trouvait jadis dans les gares et les librairies-papeteries de quartier, les Maigret côtoyaient les San-Antonio, et pour ma part, c'est avec nostalgie que j'évoque cette heureuse époque.

2.
L'album « The Allman Brothers Band at Filmore East » (1971) est excellent d'un bout à l'autre et contient une pépite : le très jazzy « In Memory of Elizabeth Reed ». Si vous aimez le rock joué par de vrais musiciens, vous trouverez le morceau facilement sur You Tube.

3.
5 janvier 2024. Si le rouble a cessé de dégringoler comme ce fut le cas lors de l'été 2023, avec un change de 99 roubles pour 1 euro (1 rouble = 0,01 euro), la monnaie russe reste très faible. Les risques d'inflation, notamment dans le secteur de l'alimentation, restent élevés.

4.
Je lis sur Twitter qu'Emmanuel Todd évoquerait un « déclin industriel et intellectuel » des Etats-Unis qui, selon lui, serait engagé depuis 1965.. Euh ? Internet, la NASA, les progrès médicaux et pharmaceutiques, ceux de leur technologie militaire (dont nous n'avons probablement qu'une faible idée), la dislocation du bloc soviétique grâce aussi à l'habileté de la politique étrangère de Reagan, Coppola, Spielberg, Scorcese, Richard Brautigan, Joyce Carol Oates, Toni Morrison, Jimi Hendrix, les Doors, Bob Dylan et tant d'autres, je suppose que cela ne prouve pas assez pour monsieur Todd la vivacité et l’excellence de l'industrie et de l'intelligence américaines...

Ce monsieur Todd évoquerait aussi la « facile avancée des forces russes dans le sud de l'Ukraine ». Ah ? « facile » est un adjectif que beaucoup de veuves et d'enfants russes désormais sans père apprécieront. J'ai plutôt l'impression que Poutine sacrifie vraiment beaucoup d'hommes pour des gains qui restent limités. Si la contre-offensive ukrainienne a été contenue, je n'ai pas le sentiment que la conquête de l'Ukraine par l'armée russe soit pour demain.

Je me suis procuré le numéro du « Point » du jeudi 4 janvier 2024 pour y lire l'entretien qu'y a accordé Emmanuel Todd. Il se trouve à la page 46 du magazine. Page 48, le démographe (puisqu'il se définit ainsi) après avoir remarqué que la population russe est « à peine supérieure à celle du Japon » [à 20 millions près quand même] affirme : « Ce pays fait 17 millions de kilomètres carrés ! Comment est-ce que les Russes pourraient avoir envie d'accroître leur territoire ? ».

a) C'est sans doute moins la majorité des Russes que la minorité poutinienne qui le veut.

b) C'est à l'Ouest que se trouve la population blanche et chrétienne. Il se pourrait que Poutine ne goûte que modérément les délires eurasiatiques d'un Douguine. D'autre part, la Russie est sous peuplée (144 millions), et la natalité de la population blanche et chrétienne est en baisse alors que celle des populations musulmanes reste forte. Peut-être que Poutine n'envisage pas non plus une Russie qui, à terme, s'islamiserait et s'orientaliserait, disons, un peu trop.

c) J'ajoute, mais là, j'avoue, je spécule, que je ne serais pas étonné d'apprendre qu'au sein des institutions russes (armée, finance, etc...) se déroule une lutte sourde entre partisans d'une poussée à l'Ouest et fanatiques d'une Russie eurasiatique et surpuissante. Quel est le plus féroce des deux camps ? Je ne sais pas.
Mais, dans les deux cas, l'Occident a tout intérêt à stopper Poutine dans ses prétentions.

Patrice Houzeau
Malo, le 5 janvier 2024.

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24 novembre 2023

BRUISSEMENT MOQUEUR DE LA GRAMMAIRE

BRUISSEMENT MOQUEUR DE LA GRAMMAIRE
(En feuilletant une « grammaire anglaise » de poche, collectif, Nathan, 1992)

1.
« He has known the Martins for several years. »
C'est-à-dire qu'il croyait connaître les Martin depuis plusieurs années, jusqu'à ce que...

2.
« You are not to tell him. »
Non, tu ne dois pas le lui dire. Surtout, depuis qu'il s'est procuré une hache.

3.
Juxtaposés, les deux exemples de grammaire « an ugly long dress » et « a large french house » vous font un croquis amusant, qui pourrait figurer quelque impression fugace dans la tête d'un personnage.

4.
« Look at that tall girl ! »
Je me demande la tête qu'elle a.

5.
« There were two people in the room. »
C'était Toto. Toto pas mort et Toto mort. En effet, Toto, ayant viré fada, se prenait pour le chat de Schrödinger.

6.
« He saw Sonia enter the house »
Notons qu'il ne sait pas du tout qui est Sonia et je me demande bien quel sens a pour lui le mot « maison ».
Quant aux raisons pour lesquelles Sonia a éprouvé le besoin d'enterrer la maison, je pense qu'elles sont principalement d'ordre linguistiques.

7.
« He's been following me since the station . »
Il me suit depuis la gare. Je l'ai bien reconnu, allez, même s'il a changé plusieurs fois de tête, de vêtements, et qu'il s'est laissé pousser la barbe en changeant de robe.

8.
« Tom has been painting the door, that's why there's paint all over the place. »
Je me demande pourquoi les auteurs d'une « grammaire anglaise de poche » ont demandé à ce grand maladroit de Tom de repeindre la porte.

9.
« He couldn't tell me the time. He had lost his watch. »
Il ne pouvait pas me donner l'heure. Il avait perdu sa montre, à laquelle il manquait le bras. Quant à sa jambe de bois, qu'en avait-il fait ? Pour ce qui est de sa tête, n'en parlons pas.

10.
« John said/thought/knew/was sure/felt that Mary was displeased. »
Il était donc clair pour John que Mary était mécontente. Du reste, elle s'était procuré une hache.

11.
« It is a portrait he is very proud of. »
Mais je pense qu'il sera déçu par les réactions des visiteurs lorsqu'ils poseront les yeux sur ce portrait de l'homme invisible sur fond de champ de neige.

12.
« Nobody ever understood why she decided to go to the United States. »
Surtout pour enseigner le néerlandais à Coudekerque-Branche.

13.
« The other three days were rainy. »
Les trois autres jours ont été pluvieux. Au quatrième, nous coassâmes.

14.
« Brahm's First Concerto, which we heard in London, was composed in 1858. »
Si vous vous imaginez que, pour justifier un exemple de grammaire, je vais aller à Londres écouter le Premier Concerto de Brahms, faut quand même pas pousser la garagluche dans les pissenlits (c'est une image). D'ailleurs, c'est comme moi, la semaine dernière, j'ai fait un coq au vin. Mais ce n'était pas la première fois.

15.
« There must have been a lot of fog... »
Ce fut la première pensée qui lui vint à l'esprit à la vue de tous ces nuages blancs sur lesquels de petits êtres ailés gambadaient en sifflotant des cantiques.

16.
« This crossroads is dangerous. »
Ce carrefour est dangereux. Surtout depuis que certaines nuits la Dame Blanche vient s'y promener comme un politique dans l'honnêteté.

17.
Si lundi matin, un ou une collègue m'accueille en me demandant : « Have you ever eaten fried grasshoppers ? », je commencerai sérieusement à m'interroger sur les vertus divinatoires des grammaires anglaises de poche à l'usage de moi-même.

Patrice Houzeau
Malo, le 24 novembre 2023.

24 novembre 2023

ET TU N'ES PAS UN CHAT CAR JE NE SUIS PAS CHIEN

ET TU N'ES PAS UN CHAT CAR JE NE SUIS PAS CHIEN

1.
« Non, non, en ce combat, quoi que vous vouliez croire, »
(Corneille, « Le Cid », v.1529 [Rodrigue])

« Non, non, en ce combat, quoi que vous vouliez croire, »
Vous ne pourrez conduire en vous mettant à boire.

2.
« Je vais lui présenter mon estomac ouvert, »
(Corneille, « Le Cid », v.1499 [Rodrigue])

« Je vais lui présenter mon estomac ouvert, »
Qu'il dit, le Cid... Mais ce n'est pas son stomack, non,
Qu'il va à je ne sais qui présenter ouvert,
Mais sa poitrine, avec son cœur et ses poumons.

3.
« Je vous en ai trop dit pour m'en pouvoir dédire. »
(Corneille, « Le Cid », v.1802 [Chimène])

« Je vous en ai trop dit pour m'en pouvoir dédire. »
Ah ça, quand trop on parle, il faut s'attendre au pire.

4.
« Tout cassé que je suis, je cours toute la ville »
(Corneille, « Le Cid », v.1010 [Don Diègue])

« Tout cassé que je suis, je cours toute la ville : »
Eh oui, que voulez-vous, ce n'est jamais qu'en ville
Que je trouve les trucs, les machins et les choses
Dont je me sers pour en faire encor, hein, des choses.

5.
« Accablé des malheurs où le destin me range,
Je vais les déplorer : va, cours, vole, et nous venge. »
(Corneille, « Le Cid », v.289-90 [Don Diègue])

« Accablé des malheurs où le destin me range,
Je vais les déplorer : va, cours, vole, et nous venge. »
Et veille bien à me rapporter des oranges ;
J'en ferai des jus car c'est bon, le jus d'orange.

6.
« Je ne puis sans regret perdre un tel capitaine. »
(Corneille, « Le Cid », v.642 [Don Fernand])

« Je ne puis sans regret perdre un tel capitaine. »
Décapité, dis-tu ? Décapité... Quel coup !
Et qu'ils sont douze qui eurent la tête cou-
pée ? Un capitaine et douze moines... Ça fait
Combien de morts alors, combien de morts ça fait ?

7.
« Jamais nous ne goûtons de parfaite allégresse »
(Corneille, « Le Cid », v.1001 [Don Diègue])

« Jamais nous ne goûtons de parfaite allégresse : »
Et c'est bien trop souvent que nous serrons les fesses.

8.
« Leur nombre m'épouvante, et confond ma raison. »
(Corneille, « Le Cid », v.1019 [Don Diègue])

« Leur nombre m'épouvante, et confond ma raison. »
Y a trop d'macchabs, et trop d'placards ! Alors, c'est bon,
Au vert que j'vais aller cueillir des champignons.

9.
« Et si tu sens pour moi ton cœur encore épris, »
(Corneille, « Le Cid », v.1555 [Chimène])

« Et si tu sens pour moi ton cœur encore épris, »
Bois un coup, ça ira mieux. Bois donc, je t'en prie ;
J'ai faim, je veux manger et faut qu'tu sois parti ;
De frites j'ai envie, et de poulet rôti,
Et pas, mon couillon, de tes yeux de merlan frit.

10.
« Chimène, sors d'erreur, ton amant n'est pas mort, »
(Corneille, « Le Cid », v.1743 [Don Fernand])

« Chimène, sors d'erreur, ton amant n'est pas mort. »
Non, le mort n'est pas mort, et oui, il bande encore.

11.
« Ah ! ce n'est pas à moi d'avoir tant de bonté ; »
(Corneille, « Le Cid », v.1191 [Chimène])

« Ah ! ce n'est pas à moi d'avoir tant de bonté ; »
Et puis vous le savez que j'ai déjà donné.

12.
« C'est d’eux que tu descends, c'est de moi que tu viens »
(Corneille, « Le Cid », v.1031 [Don Diègue])

« C'est d’eux que tu descends, c'est de moi que tu viens : »
Et tu n'es pas un chat car je ne suis pas chien.

13.
Nicolas Sarkozy se voit en leader politique « dynamique et responsable. »
Je le vois plutôt en énervé inconséquent.
Nicolas Sarkozy s'aime beaucoup, je crois.

Patrice Houzeau
Malo, le 24 novembre 2023.

20 novembre 2023

LA VERITE EST AILLEURS ET MOI AUSSI

LA VERITE EST AILLEURS ET MOI AUSSI

1.
Les bons comtes font les bons amis quand ils ne se disputent pas avec les marquis.

2.
Le Mont-Blanc (dont la hauteur est en 2023 de 4805, 59 mètres, soit 2,22 mètres de moins qu'en 2021) est en fait une pyramide déguisée en pic de montagne. Ce qui prouve que les Égyptiens de l'Antiquité étaient de fameux alpinistes. #LaVéritéEstDansLaMontagne

3.
Les personnes qui ne croient pas aux OVNI et qui sont enlevées par des extra-terrestres sont-elles en fait victimes d'auto-abduction ?

4.
Étrange. Personne n'a jusqu'ici fait le lien évident entre le monstre du Loch Ness, la pandémie du Covid, les lignes de Nazca, les OVNI et les apparitions de Luc Ferry dans nos étranges lucarnes (des milliers de témoins !).

5.
Lorsque Tertullien n'a pas écrit : « Credo quia absurdum est », il n'a certainement pas cru si bien dire.

6.
Nous savons de source aussi sûre que les sources de Régis de Castelnau que le monstre du Loch Ness est un sous-marin allemand de la première guerre mondiale (un U-Boot !). Son équipage est plus ou moins régulièrement renouvelé par une secte de nostalgiques de la cinquième colonne.

7.
Avez-vous remarqué qu'il y a tout de même pas mal d’ex-militaires (gendarmes, pilotes de chasse, membres de services plus ou moins secrets,...) qui racontent publiquement bien des trucs et ficelles sur les OVNI ?

8.
Lorsqu'en 1763, le gouverneur de la Californie du Nord, Arthur Dobbs, révèle au public l’existence de la plante qu'il appelle lui-même : « attrape-mouches sensible », rien ne m'empêchera de penser que cette « plante » était un extra-terrestre invasif.

9.
Entendu dans une vidéo que le Vatican détiendrait un morceau de PAN qui se serait crashé dans l'Italie d'après-guerre. Du coup, je me demande s'ils sont bien tous humains, les serviteurs du Seigneur, là, ou si... hein ?

10.
Certains sous-entendent que ce n'est qu'apparemment que la monnaie officielle de la Russie s'appelle « rouble ». Son véritable nom serait plutôt « pot-de-vin ».

11.
La Lune est creuse. D'ailleurs, elle a enfanté la Terre.

12.
Tout le monde sait que les paroles des chansons de Claude François étaient codées. D'où, peut-être, la disparition prématurée de l'interprète de « Alexandrie Alexandra ». On en parlé, hein déjà, des secrets de l’Égypte antique. #LaVéritéEstUneChansonFolle

13.
Dans les cours de mathématiques, 26² = 676 mais dans le monde réel, 26² = 676 était le véritable nom de l'homme qui se faisait appeler Arthur Hifairaire (oui, c'est rare) et qui vendit des années durant des aspirateurs. D'où venait-il réellement ?

14.
Arthur Conan Doyle a soigneusement travesti la réalité. Mais quand on lit attentivement son œuvre (surtout si on n'a que ça à faire), il devient évident que le véritable détective est le chien des Baskerville, tantôt déguisé en docteur Watson, tantôt en Mrs Hudson. #LaVéritéFumeLaPipe

15.
Si la Justice américaine n'empêche pas Donald Trump de se présenter aux élections de 2024 et si le blond bavard beuglant est élu, alors plus aucun doute ne sera permis : les extra-terrestres auront gagné.

Patrice Houzeau
Malo, le 20 novembre 2023.

19 novembre 2023

J'AI BIEN CONNU UN HARENG-SAUR MAIS IL NE DONNAIT PAS L'HEURE

J'AI BIEN CONNU UN HARENG-SAUR MAIS IL NE DONNAIT PAS L'HEURE

« Vous connaissez cette bête ?...
- Je ne l'ai jamais vue...
- Sans doute un chien de bateau... »
(Simenon, « Le Chien jaune », chapitre 1)

Au chapitre 1 du roman « Le Chien jaune », de Simenon, on trouve l'évocation de Concarneau « désert » parce qu'il est tard. « Le Chien jaune » a été publié en 1931 (en moins 20 donc avant la naissance de JLM, le Grand Insoumis). Est-ce que je me demande si aujourd'hui Concarneau est désert aussi parce qu'il est tard ? Non.

Ensuite, il y a du bateau. Avec des « poulies » qui « grincent » et un « foc mal cargué qui claque au vent ». Moi, ça ne me dit rien, parce que je ne suis jamais monté sur un bateau et que je suis veau en vocabulaire marin. J'ai pris une fois le ferry. C'était il y a longtemps et moi-même, voyez, je m'en fous.

Puis peut-être qu'il y aurait « un bruit étranger à la tempête ». Comme « Le Chien jaune » est un roman policier, voilà qui met la puce à l'oreille. Ça va-t-y saigner ? La Mort assassine est-elle au rendez-vous ? Et si Nina Hagen avait été un garçon, se serait-il appelé Nino Hagen, dans le pop/rock là ?

L'auteur évoque un « ordre chronologique rigoureux ». C'est bien utile, ça, un ordre chronologique rigoureux. Ça empêche de mettre la charrue avant les bœufs, les résultats des examens avant que les candidats œuvrent et composent, le zéro avant l'infini (j'ai le vague sentiment que ce que je viens d'écrire n'a pas plus de sens que le soliloque d'une plaquette de beurre dans un frigidaire).

Comme « tout le monde a reconnu le blessé », le blessé n'est pas un inconnu. On ne peut pas se tromper sur ce point. A moins que les apparences soient trompeuses – un masque ? Comme dans Fantômas ? - et que les Beatles étaient cinq alors qu'ils étaient quatre. Mais alors, comment ont-ils fait pour qu'on les surnomme les « Fab Four » ?
La preuve de ce que j'avance ? Voici : contrairement à ce que l'on a colporté il y a quelques années, Paul McCartney n'est pas mort en 1966. Il y avait donc John, George, Ringo, Paul vivant et Paul pas mort. Alors quoi. Je dirai même plus : comme John et George ne sont maintenant plus de ce monde, les Beatles sont donc trois. Et le fait que le groupe se soit dissous en 1970 ne change rien à l'affaire. Vous 'avez qu'à demander à Lady Madonna.

Une « fille de salle éclate d'un rire nerveux ». C'est que le réel devient ridiculement absurde aussi. Du reste, vous remarquerez que le réel des fictions n'est pas moins absurde que le réel où qu'on patauge. Ah ça, t'as pas fini de te détériorer le système, la fille de salle, avec toutes ces incongruités meurtrières là.

Apparition du « chien jaune ». Comme personne ne le connaît, personne ne le salue. D'ailleurs, il ne répond pas. Il ne fume même pas la pipe. Un étranger quoi.

Plus tard, ce fut un autre chapitre. Un jeune inspecteur attire l'attention de Maigret sur la nécessité des « empreintes ». Maigret fume la pipe. Tout le monde le sait. Et, bien sûr, si Maigret avait sucé des sucettes, comme Kojak, dans la série policière éponyme du début des années 70 qu'on regardait à la télé en mangeant des gaufres quand ma mère faisait des gaufres, eh bien, la fameuse atmosphère à la Simenon aurait été assez différente.

Le pharmacien évoque aussi la nécessité « d'analyser le contenu de toutes les bouteilles ». Ce qui n'arrange pas le patron. C'est que les gens boivent aussi. Y en a même qui surtout boivent. J'ai bien connu un hareng-saur mais il ne donnait pas l'heure.

Patrice Houzeau
Malo, le 19 novembre 2023.

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14 novembre 2023

LE PASSÉ AVEC DES PETITS OIGNONS

LE PASSÉ AVEC DES PETITS OIGNONS

1.
« Qu'est ce que le présent ?
C'est une chose relative au passé et à l'avenir. »
(Fernando Pessoa traduit par Armand Guilbert, « Vis, dis-tu, dans le présent »)

On ne fait pas revenir le passé avec des petits oignons. C'est un truc à vous ramollir montres et horloges.

2.
« Nuit de la Saint-Jean par-delà le mur de mon jardin.
De ce côté-ci, moi sans nuit de la Saint-Jean -
parce qu'il n'est de Saint Jean que là où on le fête. »
(Fernando Pessoa, « Nuit de la Saint-Jean.. »)

Si vous êtes invité(e) à quelque fête, n'oubliez pas de prendre votre tête. On pourrait ne pas vous reconnaître et ne pas vous laisser rentrer.

3.
Ce n'est pas parce que 26² = 676 que cela doit vous empêcher d'aimer la tarte aux fraises.

4.
Ne mettez pas de crocodile dans vos pâtes au jambon, c'est dangereux.

5.
« Mais il me faut faire ma valise,
il faut absolument que je fasse ma valise,
ma valise.
Je ne puis emporter les chemises dans l'hypothèse et la valise dans la raison. »
(Pessoa, « Grands sont les déserts.. »)

Si, ouvrant votre valise, vous y trouvez quelque squelette, interrogez-vous sur la dernière fois où vous l'avez utilisée. C'était peut-être il y a longtemps, si longtemps.

6.
Non, on ne peut pas faire intervenir ni avions de chasse, ni hélicoptères de combat dans la bataille de Marignan (1515). Ce serait anachronique. Et même irrespectueux. Le fantôme de François 1er ne nous le pardonnerait pas.

7.
Avez-vous remarqué que l'appellation « Tintin et Milou » comporte 13 lettres ? Etonnez-vous après que le capitaine Haddock porte la barbe et que le professeur Tournesol soit à l'ouest.

8.
On ne fait d'omelette sans casser les oreilles de quelqu'un, surtout si l'on chante faux et fort.

9.
« tout miroirs ces boutiques-ci dans ces boutiques-là
la vitesse des autos à l'envers dans les glaces obliques des vitrines, »
(Pessoa, «Passage des heures »)

N'oubliez pas de laisser les heures passer. Sinon, ça fait des engorgements. Ça n'empêche pas d'aimer la tarte aux fraises, mais quand même.

10.
« En 1763, Arthur Dobbs, alors gouverneur de la Caroline du Nord, attire pour la première fois l'attention du public sur une plante qu'il appelle « attrape-mouches sensible ». C'est à lui qu'on doit l'appellation plante carnivore. »
(Wikipédia, article « Plante carnivore »).

Ce n'est pas en agitant des bataillons de plantes carnivores que l'on fait son devoir de mathématiques. Une indigestion d'équations leur serait de toute façon fatale. Surtout si en même temps vous écoutez de la musique urticante.

11.
« Les bergers de Virgile jouaient du chalumeau et d'autres instruments
et chantaient d'amour littérairement.
(Ensuite – moi je n'ai jamais lu Virgile ;
et pourquoi donc l'aurais-je lu?)
(Pessoa, «Le Gardeur de troupeaux »)

Invoquer, les nuits de pleine lune, le Gaffiot n'aide pas à réussir les doigts dans le nez thèmes et versions. Mais vous pouvez toujours manger une part de tarte aux fraises. Ça réconforte.

12.
Ce n'est pas le café du matin qui attire l'araignée du soir.

13.
Ne retournez pas les dés dans les plaies. Ça ne porte pas plus chance qu'une photo dédicacée de Laurent Wauquiez, et, en outre, ça pourrait s'infecter autant que s'infectent les prises de position de certains cadres de la Beuglerie Insoumise.

14.
Ne jetez pas vos politiques usagés dans des toiles d'araignée. Aucune Aranéide ne pourrait le supporter. Quant à vos couleuvres, elles finiront bien par passer, mais si, mais si...

15.
« Dans la rue pleine d'un soleil vague il y a des maisons arrêtées et des gens qui marchent. »
(Pessoa, « Demogorgon »)

Ce n'est pas parce que le soleil est « vague » que les maisons sont « arrêtées » et que les gens « marchent ». D'ailleurs, qui vous dit que ce ne sont pas les gens qui sont « arrêtés » dans leurs élans par des considérations diverses cependant que, sans même que l'on puisse s'en rendre compte, les maisons dansent une drôle de gigue ?

16.
Quand la nuit tombe, elle dit rarement ouille. Ce qui vous laisse tranquillement poursuivre la lecture de ce roman policier dont vous ne découvrirez jamais le coupable.

Patrice Houzeau
Malo, le 14 novembre 2023.

13 novembre 2023

LES TELEPATHES TROP BAVARDS DONNENT-ILS MAL A LA TÊTE ?

LES TELEPATHES TROP BAVARDS DONNENT-ILS MAL A LA TÊTE ?

1.
« et le rêve de ce qu'on pourrait voir si la fenêtre s'ouvrait,
et qui jamais n'est ce qu'on voit quand la fenêtre s'ouvre. »
(Fernando Pessoa traduit par Armand Guilbert, « Poèmes désassemblés »)

Le réel ne se ressemble pas. Il faut tenir compte de ce qui semble, de ce qui est réellement et de ce qui pourrait être. Casse-tête. Usant. Nous noyons tout dans les mots. Et rationnellement, nous faisons les mauvais choix.

2.
« comme si la maison n'était pas finie »... Je me demande si les maisons pas finies sont hantées par des moitiés de spectres, des effiloches fantomatiques...

3.
« Ses parents n'arrêtent pas de parler »... ce qui prouve qu'ils ne sont pas muets... à moins que cette phrase soit tirée d'une histoire de télépathes... Les télépathes trop bavards donnent-ils mal à la tête ?

4.
« - Parole, tu connais ces gens, Daria ? »... J'aime le dessin animé Daria... Ces gens, moi, je ne les connais pas. Je connais un œuf ou deux, un chat, et Zut. Jadis, j'ai connu un poisson rouge, mais le chat l'a mangé.

5.
« Mais cela ne l'empêche pas d'être charmante... ». Ceci dit, le fait qu'elle se promène avec un couteau de boucher dans son sac ne me rassure pas plus que ça.

6.
Le fait de ne pas conduire n'empêche pas que l'on puisse mourir dans un accident d'auto. Est-ce pareil pour les OVNI ? Ne pas y croire empêche-t-il réellement d'être abducté par des zôtres dont on cause dans les vidéos sur You Tube ?

7.
« la folie reconnue dans une sonate », cette poignée proustienne de haricots verts (en fait, ça s'appelle des syllabes, mais on peut en faire aussi des salades) me rappelle que des sonates, jamais je n'en écoute (sauf dans les univers parallèles où j'y suis contraint). Déjà qu'après le riff génial qui lance le « Satisfaction » des Rolling Stones, - je dis ça pour les habitants des intersidéraux -, je me dis que je devrais écouter plus de sonates.

8.
« Et maintenant, les Jours de Fête ! », c'est dans un épisode de Daria, ça (l'épisode 3 de la saison 3). Les Jours de Fête reviennent tous les ans. On dépense plein de sous mais on est quand même content. Enfin presque. Et pas tout le monde. Y en a ils restent malheureux. Parce que le malheur des gens est compris dans ce qu'on nous donne et qu'on appelle « réel », lequel, par ailleurs, coûte de plus en plus cher.

9.
C'est Pierre Desproges, je crois, qui a dit que « l'on peut rire absolument de tout, mais pas avec tout le monde ». Et donc pas n'importe qui. D'où l'air sérieux que j'ai toujours quand je me parle à moi-même.

10.
« Lorsque l'herbe poussera au-dessus de ma tombe... » : y a pas à dire, ouvrir un volume de Pessoa, ça vous requinque le bonhomme.

11.
Je ne sais pas pourquoi je pense soudain à un arbre gigantesque qui a poussé dans une maison. J'ai dû voir cette image dans mon enfance. Si Zébulon m'apparaît en lançant au cœur de la nuit « Tournicoti-tournicoton », demain, j'irai consulter ; le cours sur la crise de Cuba attendra.

12.
« Car l'unique signification occulte des choses,
c'est qu'elles n'aient aucune signification occulte. »
(Fernando Pessoa traduit par Armand Guilbert, « Le mystère des choses... »)

C'est bien ce que je pense et lorsque j'en discute avec mon pain perdu, je constate qu'il ne soulève aucune objection. Quant aux fantômes, qu'ils fassent la gueule ne me fera pas sortir de ma tombe pour autant.

13.
« Alors ce salon qui avait réuni Swann et Odette... », devinez que je tire ça de Proust. Parce que des Swann et des Odette, j'en connais pas. Quant au salon qui « réunit », quelle idée ! Si l'on confie sa destinée amoureuse à des canapés, des fauteuils et une table tournante (je ne conçois pas de salon de fiction sans séance de spiritisme, ça distrait des autres pages que je ne lis pas non plus), faut pas s'étonner si la soupe est trop salée.

14.
« En tout cas, ce que je sais, c'est que l'une de vous deux riait de l'une de vous deux », c'est la mère à Daria et Quinn Morgendorffer qui dit ça à Daria (S09E06). Moi aussi, ça m'arrive de rire, et parfois des deux, sauf quand elles ne sont là et que je ris tout seul, ce qui arrive tout le temps, car je n'en connais pas deux comme Zut.

15.
« Moi tête baissée au centre de ma conscience de moi »
(Fernando Pessoa traduit par Armand Guilbert, « Passage des heures »)

J'aime bien ce vers qui commence par « moi » et qui finit par « moi ». Est-ce un vers égotiste ? Consciencieux ? Philosophique, ou tartinable ?

16.
Le Beuglant Insoumis, s'il ne travaille pas pour l’extrême-droite, en tout cas, c'est bien imité.

17.
A peu près certain que les décérébrés qui ont participé au pogrom du 7 octobre 2023 (et tué, violé, torturé), s'ils ne sont pas encore tous morts, ils sont probablement identifiés (par les images laissées). Walking Dead. L'enfer attend ces pseudo-martyrs.

Patrice Houzeau
Malo, le 13 novembre 2023.

12 novembre 2023

L'UNIVERS PARALLELE DES CHOSES PERDUES

L'UNIVERS PARALLELE DES CHOSES PERDUES

1.
« En réalité, l'Arthur des textes gallois est un véritable « Amherawdr », Imperator, dont le pouvoir s'étend à travers les trois régions majeures de la Britannia post-romaine : le nord, le sud-ouest, et l'ouest gallois. »
(Marc Rolland, « Le Roi Arthur » (Editions Jean-Paul Gisserot, 2007)

En réalité, Arthur, je ne l'ai pas connu. Il est né avant même que je puisse savoir que j'allais naître moi-même. Il est même mort avant, Arthur.
Aurais-je aimé le connaître, le roi Arthur ? Non. Pour quoi faire ? Il aurait fallu que je parlasse je ne sais quelle langue ancienne que tous ceux qui la parlaient sont morts. Comme quoi, les langues anciennes, c'est dangereux.
Non, je n'ai pas connu le roi Arthur. Vous me direz que c'est un autre roi que je contemple le matin dans ma glace, le roi des je ne vous le fais pas dire. Je ne regrette donc rien, d'autant qu'il y a une île flottante au dessert.

2.
« D'ailleurs, chez Chrétien, le cortège manque singulièrement de références chrétiennes ; c'est une Demoiselle qui porte le Graal et on rechercherait en vain la présence d'un prêtre dans ce château enchanté. »
(Marc Rolland, « Le Roi Arthur »)

Que ce soit une Demoiselle qui porte une coupe pleine de sang, c'est assez singulier, comme dit le poisson en face du chat palmé, son couteau, sa fourchette et son citron.
Après, les prêtres, chacun le sait, il y en a de moins en moins, donc ils ont d'autres paroisses à paroisser, les curetons, que de fréquenter les légendes composées en ancien français.

3.
« Gauvain monte jusqu'à une salle splendide qu'inonde une intense clarté et trouve sur un lit un échiquier vide. »
(Marc Rolland, « Le Roi Arthur »)

Lorsque l'on trouve sur un lit un échiquier vide, évidemment, ce n'est pas pratique pour disputer une partie. Pareil, si vous n'avez pas d’œufs, votre omelette aura un drôle de goût, surtout si elle composée d'huile et de sardines sorties d'une boîte que vous avez préalablement ouverte.

4.
« Mais à Bour de Déols, en 470, nous apprend Grégoire de Tours dans son « Histoire des Francs », Riothamus est vaincu par Euric. »
(Marc Rolland, « Le Roi Arthur »)

Il s'en est passé des choses. C'est ce que je me dis souvent quand j'ai loupé plusieurs épisodes d'une série que je ne regarde pas parce que je n'ai pas la patience. Récemment, j'ai quand même à la suite zieuté les trois épisodes du bien ficelé «  Le Mystère Enfield ». Y a du fantôme, du poltergeist, du revenant, mais pas de parapluie.
Sinon, j'aime bien dans la version de Bourvil la chanson de Pierre Perrin, « Un clair de lune à Maubeuge », savez hein :
« Tout ça n'vaut pas
Un clair de lune à Maubeuge
Tout ça n'vaut pas
Le doux soleil de Tourcoing (coin-coin...) »

5.
« Pour la première fois dans l'évolution de la Matière de Bretagne, Geoffroy décrit non plus un champions de la résistance nationale contre les Saxons, mais un véritable conquérant, bientôt gagné par l'arrogance et l'hybris qui guettent inévitablement les grands conquérants. »
(Marc Rolland, « Le Roi Arthur »)

Y a toujours des choses qui nous guettent. Tout est plein d’yeux que l'on voit pas. Disparaissent-ils quand on les surprend ? C'est le coup du cornet de frites fantômes qui s'évanouissent mystérieusement comme happées par un estomac invisible.

6.
« Car chez Wolfram (mais non chez Chrétien, chez qui c'est chose convenue) Parzifal retourne à Montsalvage pour poser la bonne question, délivrer Anfortas (dont le nom vient d'« enferté », le blessé), devenir le roi du Graal à son tour. »
(Marc Rolland, « Le Roi Arthur »)

J'ignorais qu'il y eût un « roi du Graal ». C'est tout de même autre chose que le « Roi de la saucisse », même si dans la vie de tous les jours on a plus souvent besoin de saucisses que du Graal. D'ailleurs, le Roi de la saucisse peut tout ignorer de la quête du Graal et prospérer yop la boum alors que le Roi du Graal, sans saucisses, il ne peut pas manger de choucroute. Eh oui.

7.
« Une fois de plus, Lancelot disparaît, comme il en a l'habitude, et la Reine craint qu'il soit mort. Alors Gauvain, qui semble prédisposé à cette tâche, part à sa recherche. »
(Marc Rolland, « Le Roi Arthur »)

Dans la série Kaamelott, d’Alexandre Astier, Lancelot disparaît aussi et tous finissent par se demander s'il n'est pas mort. Par contre, la deuxième chaussette qui disparaît ne meurt pas forcément. Elle vit sa vie de chaussette dépareillée dans l'univers parallèle des choses perdues. C'est une quête aussi.

Patrice Houzeau
Malo, le 12 novembre 2023.

12 novembre 2023

MÊME S'IL Y EN A QUI DISENT

MÊME S'IL Y EN A QUI DISENT

1.
« Ô mes pauvres petites aubépines, disais-je en pleurant, ce n'est pas vous qui voudriez me faire du chagrin, me forcer à partir. Vous, vous ne m'avez jamais fait de peine ! Aussi je vous aimerai toujours. »
(Marcel Proust, « Du côté de chez Swann » [le narrateur])

Les mômes, ça parle défois à n'importe quoi. Faut bien leur dire qu'il ne faut pas parler à des ceusses qu'ils connaissent pas. Le petit Marcel, voyez, lui parlait aux aubépines, mais y en a pas partout, des qui symbolisent l'innocence et la pureté virginale là.

2.
« Il aimait qu'Odette fût ainsi, de même que, s'il avait été épris d'une Bretonne, il aurait été heureux de la voir en coiffe et de lui entendre dire qu'elle croyait aux revenants. »
(Proust, « Du côté de chez Swann »)

Je ne sais pas si toutes celles qui portent une coiffe croient aux revenants. Voyez mon oncle, lui, c'est surtout quand il retrouve son parapluie qu'il y croit, aux revenants. Il dit : « Ah un revenant ! », et c'est son parapluie.

Après les revenants, ça existe encore, ça les revenants ? Dans le temps, oui, sans doute, il y en avait dans les maisons hantées, des revenants, mais maintenant, je ne sais pas s'il y en a encore beaucoup qui reviennent.

3.
« Le plus souvent maintenant quand je pensais à elle, je la voyais devant le porche d'une cathédrale, m’expliquant la signification des statues »
(Proust, « Du côté de chez Swann » [le narrateur])

Défois, il y a des gens i vous expliquent des choses. Le réel commente le réel. Bon, ça fait longtemps que l'on n'a plus à m’expliquer comment on mange les moules. Et comme je ne mange jamais de homard, je suis tranquille quant à la signification des statues.

4.
« la beauté du diable, du sang bleu, une vie de bâton de chaise, le quart d'heure de Rabelais, être le prince des élégances, donner carte blanche, être réduit à quia, »
(Proust, « Du côté de chez Swann »)

Connaissez-vous le sens de toutes ces locutions ? Moi, j'ai connu plusieurs chats. Plusieurs chiens. Je n'ai pas eu plusieurs vies. Mes chats et mes chiens non plus d'ailleurs.

L’expression « le quart d'heure de Rabelais », ça signifie un mauvais moment à passer, un mauvais quart d'heure quoi. Ce serait rapport au jour où Rabelais ne pouvant régler une note d'auberge, « écrivit « Poison pour le Roi et la Reine » sur des sachets de poudre ». Arrêté, il fut conduit de Lyon à Paris – c'est là qu'est l'astuce, « aux frais de l’État ». François 1er le fit ensuite libérer. Je lis cette anecdote dans une note de bas de page de l'édition du Livre de Poche de « Du Côté de chez Swann », annoté par Elyane Dezon-Jones.

5.
Je me demande quel est l'oiseau dont les Pink Floyd ont enregistré, bidouillé, mis en boucle la jactance à la fin de l'album « The Piper At The Gates Of Dawn ». Quel drôle de cyclique dindon dis donc.

6.
« Ce simple croquis bouleversait Swann parce qu'il lui faisait tout d'un coup apercevoir qu'Odette avait une vie qui n'était pas tout entière à lui ».
(Proust, « Du Côté de chez Swann »)

Les gens ont une autre vie que celle qu'on leur connaît, ou qu'on imagine. Parfois même plusieurs. Je ne crois cependant pas que les gens viennent d'autres planètes. Même s'il y en a qui disent.

7.
« J'en sais quelque chose, j'avais une amie qui a aimé une espèce de poète. Dans ses vers il ne parlait que de l'amour, du ciel, des étoiles. Ah ! ce qu'elle a été refaite ! Il lui a croqué plus de trois cent mille francs. »
(Proust, « Du Côté de chez Swann », [Odette])

Je l'ai toujours dit, il faut se méfier des vivants. Les vivants, ils ne restent tranquilles que morts. Et encore, paraît qu'il y en a qui reviennent. Quant aux poètes, avec leurs poches trouées et leur ventre vide, zont défois de ces appétits terribles.

8.
« Sauf en lui demandant la petite phrase de Vinteuil au lieu de la « Valse des Roses », Swann ne cherchait pas à lui faire jouer des choses qu'il aimât et, pas plus en musique qu'en littérature, à corriger son mauvais goût. »
(Proust, « Du Côté de chez Swann »)

Dans le genre chanson comique, amusante, drolatique, il y a « La Dame de Ris-Orangis », de Bernard Lelou et Ricet Barrier, qui « arrivait gare d'Austerlitz / Chaque matin à huit heures moins dix » et « vérifiait les signatures / au Ministère des Fournitures ». Ah oui.

Patrice Houzeau
Malo, le 12 novembre 2023.

19 juillet 2023

DES HUMAINS ENTRE AUTRES REGRETS

DES HUMAINS ENTRE AUTRES REGRETS

1.
Les humains : Êtres inévitables mais pas trop longtemps. En général, ont tendance à se croire intéressants et irremplaçables, tendance particulièrement nette chez les humains politiques.

Animaux extrêmement productifs, les humains ne cessent de machiner, d’inventer, d’innover, et sous prétexte de faciliter la vie de certains, finissent par enquiquiner tout le monde.

Pour justifier leur existence, les humains ont inventé « l’amour », « le droit naturel » et même « Dieu » parce qu’ils ne sont pas à ça près.

Les humains ont du mal à admettre que leur espèce pourrait logiquement disparaître (pour des causes probablement liées à la surpopulation) et se font donc des films du genre « transhumanisme », « peuplement de l’espace » et autres science-fictionneries.

Ne se rendant pas compte qu’ils sont infréquentables et nuisibles à eux-mêmes comme aux autres, les humains se demandent sottement pourquoi les habitants des autres planètes ne prennent pas contact avec eux (d’autant que certains affirment que nos lointains voisins ne se privent pas de nous observer grâce à des machins que l’on appelle OVNI parce que les appellations codées de l’armée américaine sont évidemment ultra-ultra-ultra protégées).

L’hypothèse selon laquelle Donald Trump serait un alien infiltré (ce qui pourrait expliquer son comportement original) ne tient pas la route. Donald Trump est bêtement humain. Tous les autres idiots peuvent le confirmer.

2.
16 juillet 2023. Disparition de Jane Birkin. Je pense que la figure de Jane Birkin attirait d'emblée la sympathie. Difficile, en effet, de ne pas sourire quand elle souriait. La personne de la vie réelle était certainement différente (les gens sont évidemment plus complexes que l'image qu'ils donnent et que l'on donne d’eux), mais (à tort ou à raison, et j'aime à croire que ce fut à raison) les Français ont reconnu en Jane Birkin les qualités qu'ils apprécient : talent, naturel, simplicité, capacité d'empathie, générosité, gentillesse...

3.
19 juillet 2023. Après la frappe sur le pont de Kertch du lundi 17, les forces ukrainiennes ont fait sauter un dépôt de munitions sur le terrain militaire de Starokrymsky, dans le raïon (« district ») de Kirovsky (Crimée). La contre-offensive frappe en profondeur.

4.
19.07.2023. On s’attend au départ de Pap Ndiaye du gouvernement et on se demande qui va accepter d’aller continuer à réformer, contre-réformer, sur-réformer et désorganiser le service public de l’éducation nationale.

5.
« Les masques sont silencieux
Et la musique est si lointaine »
(Apollinaire, « Marie »)

« Les masques sont silencieux », dit le poète, que moi je ne sais pas ce que ça signifie que peut-être les masques n’ont rien à dire, ne peuvent rien dire, ou alors ce sont des masques genre « fétiches d’Océanie et de Guinée » qu’évoque le narrateur du poème « Zone », qu’en tout cas, le mot

Masques est ici le pluriel de masque qui vient de l’italien « maschera » et donc, n’ayant rien à dire, les masques ne racontent pas de carabistouilles comme en disait Jean-Michel Blanquer lorsqu’il était ministre de l’éducation nationale de la république française entre 2017 et 2022. Les masques

Sont silencieux. Peut-être complotent-ils ? Peut-être sont-ils

Silencieux parce qu’ils gardent des secrets ?

Et mon oncle, oubliant son parapluie, rentra à

La maison et mit de la

Musique (le disque de Jean Leloup et La Sale Affaire oùsqu’il y a l’épatant « 1990 », même que c’est un très bon disque de rock qui swingue et remue les rotules, même celles-là de rotules dans la tête passqu’on n’a pas trop le style move your body). Où qu’il

Est, mon parapluie ? Mon parapluie, où qu’il est ? ne se demandait

Si intensément pas mon oncle que, dans une zone plus ou moins

Lointaine, quelqu’un fit remarquer que l’autre andouille l’avait encore une fois oublié. Quoi donc ? son chapeau mou, pardi.  

6.
Les ministres vont sous le soleil. Certains fondent, d’autres non. Mais tous suent et font suer.

7.
The Beatles : groupe de chevelus britanniques du type musicien qui popularisèrent l’innovation et l’expérimentation dans l’art si superficiel de la pop song. Deux, hélas, sont morts mais tous restent vivants.

The Rolling Stones : groupe de chevelus britanniques du type musicien qui popularisèrent l’idée qu’un groupe de pop/rock était une entreprise commerciale capable de faire des bénéfices (beaucoup d’sous). Ont par ailleurs enregistré quelques chef-d’œuvre (entre autres, les albums « Beggars Banquet » en 1968, « Sticky Fingers » en 1971).

Pink Floyd : groupe de chevelus britanniques du type musicien qui popularisèrent l’idée qu’un groupe de pop/rock pouvait aussi jouer de la musique. Discographie parfaite jusqu’à « The Wall » y compris. N’ont plus autant innové ensuite, mais restent le modèle même du rock progressif, qu’on appelait jadis aussi dans le temps : « rock planant ».

9.
« hélas, tique ! » : jeu de mots foireux que l’on ne fait guère qu’en présence d’une tique, que cela ne décourage absolument pas.

10.
Les œufs durs mangés avec de la mayo, c’est bon.
Ça n’a rien à voir avec le « Angel’s Egg » de Gong.
Gong était un groupe de rock progressif très bon.
Et très bon le « Camembert électrique » de Gong.

Patrice Houzeau
Malo, le 19 juillet 2023.

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