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BREFS ET AUTRES
amusettes
26 décembre 2021

N'AYANT AUCUN TALENT IL DONNA SON AVIS

N'AYANT AUCUN TALENT IL DONNA SON AVIS
(En parcourant « La Mort n'est pas une fin » traduit par Michel le Houbie, d'Agatha Christie)

1.
« Je présume que l’idée de ce roman est venue à Agatha Christie en lisant des inscriptions égyptiennes. »
(Maurice Constantin-Meyer, « Préface à « La Mort n’est pas une fin » d’Agatha Christie)

Les inscriptions égyptiennes dont Agatha Christie se seraient, auraient pu, dont il est possible qu’elles puissent être à l’origine d’un roman disaient-elles quelque chose du Covid, de Véran (Olivier), de Nicolas Hulot ou de la réélection de Macron ?

2.
« Les exhortations de son père lui faisaient évoquer son image avec les yeux de l’esprit. »
(Agatha Christie traduit par Michel Le Houbie, « La Mort n’est pas une fin »)

Ce sont les « yeux de l’esprit » qu’en fait on hypnotise, non ? je me demande si les « yeux de l’esprit » se trouvent sous les sabots d’un cheval… Sous les (gros) sabots de Blanquer peut-être ?

3.
Je cite de mémoire cette phrase prononcée par le personnage de Lestrade dans un épisode de « Sherlock » (avec l’excellent Benedict Cumberbatch) : « Je ne suis peut-être qu’un indécrottable idiot de Scotland Yard, mais il me semble que ce fauteuil est indubitablement vide. »
Je ne suis sûr, ni de « indécrottable », ni de « indubitablement », d’ailleurs je ne suis sûr de rien sinon que nous vivons une époque périlleuse. La civilisation survivra-t-elle à la bêtise ? Franchement, j’ai des doutes.

4.
J’aurais bien aimé être un des « Beatles ». N’ayant aucun talent, ils m’auraient viré au bout de trois heures, mais bon, ça m’aurait fait plaisir quand même. Après, j’aurais fait comme tout le monde, j’aurais fait semblant d’être quelqu’un.

5.
Twitter est-il le passe-temps favori des parasites qui ne sachant rien faire de leurs dix doigts et dotés d’une intelligence à peine moyenne se croient autorisés à donner leur avis sur tout. Corollaire : Suis-je un parasite ne sachant rien faire de mes dix doigts et doté d’une intelligence à peine moyenne ?

6.
« Quel contraste avec ces langues en perpétuel mouvement qui s’appliquaient à donner de l’importance à des choses qui n’en avaient aucune ! »
(Agatha Christie)

Tout un ministère.

7.
« - Alors, peut-être faudrait-il que quelque chose changeât ! »
(Agatha Christie, [un personnage])

Ah ça oui, mais j’ai quand même l’impression que nous nous débattons sur la berge. Virus et surpopulation auront raison de nous. C’est aussi certain qu’une raison d’Etat.

8.
« J’imagine que ce qu’il va se passer ici sera assez curieux à observer… »
(Agatha Christie, [Esa])

Assez curieux peut-être mais aussi mortellement stupide qu’une campagne électorale, sans doute.

9.
« Un sourire cruel qui avait quelque chose de félin… »
(Agatha Christie)

Les sourires cruels sont-ils aussi rapides que la propagation d’Omicron ? La politique est-elle vouée à n’être bientôt plus que l’art de gérer un champ de ruines ? La violence est-elle l’inéluctable horizon de l’épidémie de bêtise et de sur-affectivité que nous traversons ?

10.
Les choses sont-elles aussi catastrophiques que ? Pourquoi y a-t-il tant de gens et pourquoi faire ? Macron est-il un extraterrestre ? Blanquer est-il Blanquer ? A-t-il un cerveau où l’administration lui en a-t-elle fourni (modèle standard, performances moyennes) ?

11.
Est-il vrai que la vitesse de la lumière n’est pas la même dans tous les milieux ? Serait-elle alors plus lente dans certains ministères, ainsi que chez certains politiques ? François Fillon est-il, quoi qu’il fasse, une sorte de traître à la patrie ?

Patrice Houzeau
Malo, le 25 décembre 2021

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24 décembre 2021

DEFOIS SI ON AURAIT SU

DEFOIS SI ON AURAIT SU
En parcourant les quatre-vingt premières pages de « Meurtre chez tante Léonie », d'Estelle Montbrun, roman policier pas trop mal troussé, édition de poche « J'ai Lu », 2000).

 

  1. « Dans son affolement, elle ne remarqua pas que la porte d'entrée qui donnait sur la rue n'était pas fermée à clé. »
    (Estelle Montbrun, « Meurtre chez tante Léonie »)

    De quoi laisser rentrer les monstres, ceux du dehors qu'appellent secrètement les inconnus des murs, de la cave et du grenier.

  2. « Petite, déjà, elle rangeait ses poupées l'une derrière l'autre et jouait à la maîtresse d'école »
    (Estelle Montbrun)

    C'est comme Zut, mais elle, c'était pour s’exercer à l'art de la fronde.

  3. « - Oui, répondit-il sèchement, sans se demander comment on l'avait reconnu. »
    (Estelle Montbrun)

    Défois, qu'on vous reconnaisse, ça arrive, quand on enlève son masque.

  4. « Une petite jeune fille en tablier blanc amidonné était debout sur le seuil et l'informa qu'on l'attendait au salon. »
    (Estelle Montbrun)

    Ça n'a l'air de rien, cette phrase pas plus ni moins qu'une autre, mais hein, on croit qu'on est attendu au salon par des humains comme vouzémoi et puis poum on tombbbbbbe dans un piège extraterrestre. (J'ai multiplié le « b » parce que c'est un piège en « b »).

  5. Alors la créature venue des ténèbres se multiplia : deux manières de comprendre cette phrase, soit la créature se fit plus nombreuse, soit elle changea d'aspect, se concentra, se mit en boule puisqu'avec les créatures venues des ténèbres, tout est possible.

  6. « une fois de plus, affronter les signes de la mort »
    (Estelle Montbrun)

    Cette ligne dans un roman policier, j'en ferais bien un vers dans un poème :
    « Une fois de plus, affronter les signes de la mort »
    Et se demander si l'on rêve ou si l'on dort.

  7. « comme un lecteur non averti qui n'a aucune idée des méandres de l'intrigue. »
    (Estelle Montbrun)

    Ah défois si on aurait su, on aurait pas venu.

  8. « Après, il pourrait les laisser tranquillement s'entre-tuer, du haut de sa nouvelle position. »
    (Estelle Montbrun)

    Être au-dessus de la mêlée... De moins en moins facile, tant le surnombre multiplie interactions sociales, conneries, et aussi fatal qu'un politique, la multiplication des tueries.

  9. « - Nous voilà enfin seuls, dit-elle avec un sourire qui découvrit ses dents de louve. »
    (Estelle Montbrun)

    Si nous étions dans un conte ou un roman d'épouvante, la dame se serait jetée sur le professeur américain (un proustien) et l'aurait bouffi-bouffa dévoré englouti.

  10. Les gens me fatiguent comme s'ils existaient.

  11. « et enfin muette, la tempe droite fracassée par les pieds ensanglantés d'une statue. »
    (Estelle Montbrun)

    Cette statue, est-ce Harpocrate qu'elle représente, le dieu gréco-égyptien du silence et des secrets ?

  12. Harpocrate, le dieu gréco-égyptien du silence et des secrets, me semble qu'il en est question dans un passage de l’excellent Kaamelott, d’Alexandre Astier. Je dis ça parce que j'aime bien Kaamelott, sinon, on s'en fout.

Patrice Houzeau
Malo, le 24 décembre 2021.

23 décembre 2021

ECHOS DE LA PANTHERE SOMNAMBULE

ECHOS DE LA PANTHERE SOMNAMBULE
Brefs en parcourant « Le Marteau sans maître » de René Char (Poésie/Gallimard)

1.
« le marteau ailé », « le marteau sans lien », « le marteau sans attache », « le marteau libre » : ce sont les titres auxquels René Char a songé avant de choisir « Le Marteau sans maître ».

Un « marteau sans maître », la poésie;

2.
« Parce que le soleil faisait le paon sur le mur »
(René Char)

Paon, pan ! Le canard tomba dans un coin.

3.
« Des yeux purs dans les bois
Cherchent en pleurant la tête habitable. »
(René Char)

Ah ça, quand on se promène dans les bois, parfois, on pourrait en revenir hanté.

4.
« Les animaux à tête de navire cernent le visage de la femme que j'aime. »
(René Char)

Réminiscence des invasions barbares ?

5.
« Le jeune corps s'engage dans l'allée du parc, disparaît derrière les arbres mouillés (il a fini de pleuvoir). »
(René Char, « La manne de Lola Abba »)

Ainsi disparaissent les fantômes, entre deux pluies.

6.
Se peut-il que parmi toux ceux que nous croisons tous les jours dans le cirque des jours, certains soient déjà morts ?

7.
« Quand je partirai longuement dans un monde sans aspect,... »
(René Char)

« un monde sans aspect », ce n'est pas un spectacle ; on n'en revient pas avec du french cancan plein la tête.

8.
« le sang secret et la pierre catastrophique »
(René Char)

Si ça se trouve, les poèmes de René Char sont codés à son insu. On y trouverait bien des mystères et des clés pour d'autres énigmes que, voyez, ça n'étonnerait pas mon outre-tombe.

9.
J'écoute une interview de Jean-Pierre Petit (vous savez, l'astrophysicien contesté). Je ne comprends pas tout ça qu'il conte, mais j'ai l'impression qu'il s'amuse beaucoup.

10.
Je n'arrive pas souvent à lire toutes les lignes d'un livre (je n'en ai pas la patience). Je saute d'une page à l'autre (ça va plus vite), puis quand j'ai fini, je recommence.

11.
« Sous le spiral ciel d'échec »
(René Char)

Je ne rencontre pas souvent l'adjectif « spiral », du coup, quand cela arrive, - ici, dans un poème de René Char -, je le salue bien bas.

12.
Jean-Pierre Petit, dans l'interview que j'écoute, définit les phénomènes paranormaux comme « étant non reproductibles ». D'où leur côté événementiel et sensationnel. Le paranormal n'est pas chronique. Nos pouvoirs non plus.

13.
« L'homme te voit dans son rasoir »
(René Char)

Noir et blanc. Image d'un film policier américain. Ou un drame français. Dans une salle de bain étroite, un homme en tricot de peau (ce que ma mère appelait « maillot ») dans son rasoir aperçoit le péril infiltré dans son dos.

14.
« C'est à se poignarder le cul avec des saucisses », j'entends cette expression dans la bouche de Jean-Pierre Petit, et c'est marrant.

15.
« Le poids du raisin modifie la position des feuilles. »
(René Char)

Phrase-gouffre. Tout le réel s'y flanque. Ça fascine. Phrase-leurre ?

16.
« Commence à croire que la nuit t'attend toujours »
(René Char)

Memento mori.

17.
« Les longues promenades silencieuses, à deux, la nuit, à travers la campagne déserte, en compagnie de la panthère somnambule, terreur des maçons. »
(René Char)

M'est avis que cette « panthère somnambule » est une voltigeuse du genre à aller voler des joyaux dans des donjons insondables.

18.
« Le dernier vers (crapaud) vous reste fermé dites-vous ? »
(René Char)

Du coup, le crapaud dans quelque musique concrète, fit :
sssssssssssssééééKoiça... ssssssssssssssssssééééKoiça koiça
(sur la bande, de longs susurrants secrets).

19.
Enseigner, est-ce affronter une tératologie, ou gérer des différences ?

20.
Quand je lis René Char, j'ai l'impression de parcourir un champ d'énigmes. Dans la postface d'Yves Battistini au recueil « Le Marteau sans maître », je lis : « C'est ainsi, dira-t-il, que l'on plante des arbres dans le temps. » Ce futur me plaît.

Patrice Houzeau
Malo, le 23 décembre 2021.

  1.  

     

 

21 décembre 2021

LES CERISES SAVENT

LES CERISES SAVENT

1.
« Depuis longtemps, je me vantais de posséder tous les paysages possibles »
(Rimbaud)

Défois et depuis longtemps même, on se vante « de posséder tous les paysages possibles », et même les impossibles, mais ça c'est quand on se raconte des histoires.

2.
« C'est bien, monsieur. Vous ne direz pas que je ne vous ai pas averti. »
(Ionesco, « La Leçon » [La bonne])

Quand on nous avertit, on ne s'en rend pas toujours compte. On avale quand même son éléphant, et après on s'étonne d'être trompé.

3.
« Limpide aujourd'hui, ce théâtre suscita d'abord des malentendus. »
(Une phrase prise dans un commentaire d'Emmanuel Jacquart à propos de « La Leçon » de Ionesco)

Je me demande parfois si le théâtre, ou tout autre spectacle, voire même une théière (mais ça, c'est par association sonore) n'est intéressant que lorsqu'il suscite des malentendus. Ainsi j'ai toujours trouvé hautement comiques les pièces de Racine.

J'ai toujours trouvé hautement comiques les pièces de Racine. Mais je n'y ai jamais ri en public. Il y aurait eu malentendu et toute la tragédie m'aurait lapidé en français classique, grec et latin. Seule Zut rit en moi.

Comme je n'avais pas mis de s à comique, je me suis posé des questions. J'en ai conclu que ce n'est pas aujourd'hui que je retrouverai ma deuxième  chaussette ni les raisons pour lesquelles je devrais voter Macron, et même voter tout court.

4.
« Les dernières répliques du Professeur révèlent une systématisation de l'absurde aboutissant ici à la négation de tout enseignement traditionnel »
(Note d'Emmanuel Jacquard sur « La Leçon » de Ionesco)

Quand on parle de pédagogisme, certains se font très savants. Meirieu est très savant. Mon âne aussi, surtout quand je l'agite au bout de mes doigts et que les enfants des écoles rient à le voir ruer : un âne rue-t-il ? Je ne sais pas. En tout cas, il ne vote pas Macron.

Quand je dis « voter Macron », il faut comprendre voter pour un homme assez malin pour que l'on se demandât tout au long de son mandat s'il fut sincère ou pas. Quant à son efficacité, bah, pauvre canif, je ne puis en juger qu'à l'aune de mes sous.

5.
« Une langue presque un peu pourrie ». Cette phrase prononcée par Géraldine Mosna-Savoye à propos d'un passage de Saint Augustin, me fait penser au Pass Vaccinal et au bouquet de couleuvres que nous sert le bon Castex.

6.
Une suite d'erreurs que notre mort elle-même ne peut corriger. De fait, la mort n'est pas faite pour corriger. Elle est faite pour faire causer ceux qui préfèrent parler de la mort plutôt que de faire des tartes. Rien n'empêche de faire les deux ; ça peut passer pour baroque.

7.
« Vous savez que je ne vous aime pas ». Cette phrase, le ministre ne l'a pas entendue. D'ailleurs je ne l'ai pas prononcée. Mais je crois qu'il a compris.

8.
Vivre, c'est être poli, voire même serviable, avec des gens qu'en réfléchissant un peu, on trouverait bien des raisons de vouloir étrangler.

9.
« Dans l'ombre des couloirs aux tentures moisies »
(Rimbaud, « Les poètes de sept ans »)

« Dans l'ombre des couloirs aux tentures moisies », je suppose que l'on traverse parfois des fantômes qui sentent la cave.

10.
« Ouvrant sur ta pâleur tes milliards de portes »
(Rimbaud, « L'orgie parisienne »)

Quand je songe à mon fantôme, je le vois fort pâle, alors que si ça se trouve, mon fantôme a les joues aussi rouges que les biftecks qui passent dans les prés tandis que couteaux et fourchettes.

11.
Parfois on dit le mot « cerise » comme ça sans y penser, dans une phrase où l'on parle de noyaux, de confiture ou de merle moqueur et l'on ne se rend pas compte du mal que, malgré soi, l'on fait à qui une cerise étouffa le bonheur. Vaut mieux se taire : les cerises savent...

12.
Je viens d'entendre quelqu'un sur France Culture dire trois fois de suite « de fait ils se » (de fait ils se, de fait ils se). J'ai beau me douter qu'il s'agit d'une erreur de montage, je suis allé vérifier le temps qu'il fait ; on ne sait jamais.

13.
Les gens s'étonnent que plus il y a de Français, moins il y a de lits dans les hôpitaux. C'est très logique, au contraire, sinon, y a pas de raison que ça s'arrête. Macron l'a très bien dit : Les vivants, ça coûte un pognon de dingue. #TagadaTagadaVoilàLesVariants.

14.
« prendre conscience de la dimension géographique de son existence » : paraît qu'on lit ça dans les instructions officielles du Ministère des Apprenants Nationaux. Epatant. Si on m'avait ingéré ça durant mes enfances bêtes, à coup sûr j'me seros pris la cafetière pour une capitale.

15.
Le truc qui m'embête, c'est que si Macron n'est pas réélu, se pourrait que cestui ou ceste qui lui succédera nous refasse payer une taxe d'habitation. Macron lui même, si ça se trouve, pourrait le faire, à cause du quoi qu'il en coûte, de la dette magique, des hackers russes, tout ça...

Patrice Houzeau
Malo, le 21 décembre 2021.

22 novembre 2021

ON NE SE MEFIE JAMAIS ASSEZ DES CAFETIERES

ON NE SE MEFIE JAMAIS ASSEZ DES CAFETIERES

1.
« - Oh ! cela n’a pas d’importance, répliqua [lady Coote] d’un ton mélancolique. » Dès le début du roman « Les Sept Cadrans », d’Agatha Christie, nous apprenons que Lady Coote est dotée d’un ton mélancolique mais, et c’est heureux, pas d’une jambe de bois.

2.
« Puis elle se détourna et rentra dans la maison où Tredwell examinait la cafetière. » Agatha Christie, qu’on ne peut confondre avec une célèbre cantatrice chauve, a parfaitement raison d’attirer l’attention du lecteur sur ce point : on ne se méfie jamais assez des cafetières. Défois, on fait autre chose, on fait pas gaffe et vloufff v’là la cafetière qui batifole dans les airs, toute seule, indépendante, mystérieuse…

3.
Agatha Christie nous renseigna tantôt sur le « ton mélancolique » de lady Coote qui présentement « sourit tristement » en prenant « le billet que lui tendait son mari ». Lady Coote, je sens qu’c’est pas une rigolote.

4.
« - Pourtant, déclara Bundle, la grand’tante Louisa est morte dans ton lit. Je m’étonne que tu ne voies pas son fantôme tourner autour de toi ! »
(Agatha Christie traduit par Miriam Lou-Desportes, « Les Sept cadrans »)

La dite grand’tante Louisa m’a d’ailleurs fait savoir qu’il était très agaçant de voir se succéder tant de parfaits inconnus, fussent-ils de sa famille, dans le lit dans lequel elle dormit tant d’années et où elle trépassa d’une indigestion de homard.

5.
Alors les fantômes mordus par la tarentule des ténèbres se mirent à danser en poussant des cris glaçants.

6.
« Alors vous croyez qu’il faut que je me lève et que je vois cette dame ? » demanda Jimmy à Stevens et ça, ça se passe dans « Les Sept Cadrans » d’Agatha Christie, qui avant d’écrire des romans policiers, travailla dans la pharmacie d’un hôpital militaire.
A la question de savoir si Jimmy doit se lever pour voir cette dame, je répondrai par l’affirmative, car si la dame est jolie, il sera content ; si la dame ne l’est pas, cela le fera réfléchir ; si elle vivante ; ils pourront discuter ; si elle est morte, tant pis.

Si j’étais virtuose, j’écrirais une chanson dans laquelle le refrain se terminerait par ce vers : « Et si elle morte, tant pis… », mais comme je ne suis point virtuose, je mange du camembert.

7.
« je ne voudrais pour rien au monde y entrer de nouveau dans l’obscurité et les y voir », et ce dont parle Jimmy dans le roman d’Agatha Christie où il s’agite avec ses petits camarades de fiction, ce sont des réveille-matin. Imaginez si rentrant dans cette pièce obscure, il se fût trouvé face au spectre de l’Education Nationale et sur le mur, en lettres de sang : « Meirieu m’a tuer »…

8.
« Cependant le Club des Sept Cadrans est toujours pareil. On y mange du poisson frit et des pommes de terre. »
(Agatha Christie traduit par Miriam Lou-Desportes, « Les Sept cadrans » [Bill])

Tandis que voyez au Club des Huit Horloges, on y mange des pâtes au thon, mais personne n’a encore écrit de roman intitulé « Les Huit Horloges », bien que Maurice Leblanc composa jadis « Les Huit Coups de l’horloge » mais ce sont des choses qui arrivent.

9.
« Les yeux de la jeune fille s’éclairèrent, car elle avait découvert ce qu’elle cherchait. » C’est ça qui est formidable, c’est que le personnage mis en scène par Agatha Christie arrive à ses fins et découvre ce qu’elle doit découvrir : je ne sais pas ce que c’est, d’ailleurs… Peut-être le secret de la réforme Blanquer, les intentions de la Chine, une recette de cuisine aussi inédite qu’époustouflante, La Deuxième Chaussette, le programme du parti socialiste, un lot de couleuvres signées Macron…

10.
« L’Homme, l’Homme, toujours recommencé » qu’elle doit se dire, la mer en contemplant la digue lorsqu’elle se dit quelque chose, la mer, que mon petit doigt me dit itou en écho.

11.
« Au moment où la jeune fille se posait cette question, le silence de la nuit fut brusquement troublé… » Je sais pas ce qui troubla ce personnage d’Agatha Christie, mais pas impossible que ce soit encore un coup spectral ça, d’l’esprit s’immisçant.

12.
« Et Bundle aperçut nettement sous l’omoplate droite,
une petite tache noire. » Et de cette tache noire sous l’omoplate du personnage d’Agatha Christie, que va-t-il en sortir ? Un lézard noir, un archer noir, une tulipe noire, une humeur noire, un entonnoir, un rasoir ?

13.
« A ce moment un gong résonna et tous se séparèrent afin d’aller s’habiller pour le dîner. » Dès qu’il y a un gong dans une phrase, ici d’Agatha Christie, je plonge car l’est évocateur, le mot « gong », le plus curieux étant ici que le commissaire Juve s’étant trompé de roman, arriva en kilt parce qu'il s'était trompé aussi de film.

Patrrice Houzeau
Malo, le 22 novembre 2021.

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21 novembre 2021

COMMENT ÇA UNE THEIERE VOLANTE DANS UN MONDE ANCIEN ?

COMMENT ÇA UNE THEIERE VOLANTE DANS UN MONDE ANCIEN ?

1.
« Devant moi, une herbe innombrable. Je relevai la tête – des gloussements louloutiques parvenaient à mes oreilles »
(Gombrowicz, « Cosmos »)

« Devant moi, une herbe innombrable » dans laquelle je m’emmêlai les nougats et bientôt j’eus des insectes plein les cheveux ; j’aurais pas dû me projeter dans tout s’t’existentiel exubérant là.

2.
Je m’esgourde du Blue Öyster Cult. Je me réveille dans un monde ancien. Déjà à nos portes les nouveaux seigneurs et leurs créatures. Plus besoin de guerre, la technologie asservira bien mieux. Contents, les gens : les machines penseront pour eux.

3.
« je rencontre Fuchs, sa tête de rouquin très blond » (in Gombrowicz, « Cosmos ») : cette phrase confirme que Fuchs a une tête, elle ne nous dit cependant rien de la hauteur de ses cornes, ni de la couleur de ses trois yeux.

Vous me direz que rien ne dit dans le roman que Fuchs a trois yeux. Certes, mais d’abord, rien ne nous dit le contraire et de plus, il ne faut jamais oublier le troisième œil, hein, le troisième œil…

4.
« J’étais suspendu à cet unique instant » (in Gombrowicz, « Cosmos ») : mieux vaut être suspendu à quelque instant, d’autant plus précieux qu’il est unique, bien qu’en fait moi personnellement, ça ne me change pas la couleur du cheval blanc d’Henry IV.

5.
« les lèvres derrière les lèvres, bouche et bouche » : je note ces mots pris au hasard de l’œil dans une page de Gombrowicz cause je ne sais pas trop à quoi ils font référence et ça m’amuse… m’inquiète un peu aussi : suis-je en train de lire un roman ?

6.
J’apprends ce dimanche 21 novembre 2021 que 600 maires tribunent qu’ils vont voter Macron aux présidentielles 2022. C’est bien. Bon, en fait, je m’en fous. Mais c’est bien aussi car je suis sûr qu’eux aussi mangent des haricots. Peut-être même des saucisses.

7.
« L’une de ces vitres ne me regardait-elle pas d’un regard humain ? » se demande le narrateur du « Cosmos » à Gombrowicz. C’est ça le problème des vitres que défois elles vous regardent d’un regard qui, s’il n’est pas vitreux, n’en est pas moins louche.

8.
« Lui aussi avait découvert au moins un visage du sphinx. » Cette phrase de Gombrowicz (visita-t-il l’Egypte ?) nous renseigne sur la pluralité des visages du sphinx. Défois, on peut en découvrir au moins un. Ça pourrait laisser songeur.

Le sphinx, plus on en découvre de visages, plus on comprend qu’il en a, ça ne s’arrêtera qu’avec la fin de tous les visages. Après, le sphinx, il fera comme tout le monde, il se fera tout petit, minuscule, invisible, néant.

9.
« Le jour suivant se montra distrait, sec et brillant », remarquable notation de Gombrowicz (celui qui n’a pas écrit « Guerre et paix ») qui rappelle que le jour est parfois si distrait que défois il oublie de se lever, et c’est pour ça que nous, les humains sommes si bruyants.

10.
« Que signifiait tout cela ? Quel était le sens de cela ? Qu’est-ce que cela cachait ? » : Ah c’est qu’il s’en pose des questions, le narrateur à Gombrowicz (qui n’a pas écrit « Guerre et paix » parce qu’il a composé « Cosmos »). En tout cas, ce « qu’est-ce que cela cachait ? » ne permet toujours pas d’élucider le mystère de la deuxième chaussette ni d’en savoir plus sur la disparition de Peng Shuai.

11.
« Et cette théière par-dessus le marché… » : je reste abasourdi par cette révélation que nous devons au « Cosmos » de Gombrowicz (l’homme qui ne composa pas la Neuvième Symphonie de Beethoven bien que j’ignore si Gombrowicz eut des soucis d’audition) : donc, Gombrowicz affirme que défois des théières volantes survolaient les marchés de Pologne. On me dira que c’est de la fiction, que rien n’est prouvé, qu’il ne faut pas exagérer la puissance de Blanquer. Certes, j’entends bien… il n’empêche, des théières volantes, ça secoue.

12.
« Vacarme, tremblement, grondement, un camion » : dans le « Cosmos » de Gombrowicz (celui dont je ne sais pas s’il eut des soucis d’audition) un camion passe avec le même fracas que lorsque mes éléphants passent dans la rue, quoiqu’un camion ne barrit pas mais klaxonne.

13.
« Tant de détails, tant de détails à considérer… » constate le narrateur à Gombrowicz (et versa) et il a raison : nous sommes inondés abreuvés saoulés noyés de détails que des poissons finissent par nous sortir des oreilles.

14.
« Une auto passe et s’enfuit » qu’il perspicace le narrateur gombrowiczien (vaut mieux que deux tu l’auras) et donc, c’est louche, fit la détective Mona Lisa se demandant ce que cette auto avait bien pu commettre pour s’enfuir ainsi comme cela.

Ma lecture, certes peu exhaustive et insuffisante, ne me permet pas de dire qu’elle était cette auto, si c’était l’auto de Toto ou l’auto de Titine et si la célèbre cantatrice chauve était bien à l’intérieur.

15.
« le paysage s’ouvre devant nous » : il est bien aimable. J’en profite pour dire que j’aime beaucoup le « Cosmos » de Gombrowicz, que ce roman me fait rire qu’en fait je crois plutôt que c’est le spectre ricaneur d’en moi dedans qui s’(cauche)marre, mais c’est pareil.

Patrice Houzeau
Malo, le 21 novembre 2021.

 

13 novembre 2021

LE MYSTERE EST JAUNE COMME UN POINT D'INTERROGATION

LE MYSTERE EST JAUNE COMME UN POINT D’INTERROGATION
(En lisant « Adèle et la Bête », de Tardi)

1.
Quand dans une planche de bande dessinée, en quelque Museum d’Histoire naturelle, l’œuf formidable et préhistorique commence à faire toc toc toc, on a tout à craindre.

2.
Une maison dans la nuit de Dijon, cette voix que l’on entend de la rue : « Non ! Edith, tu n’iras pas à Paris ! » « Moult me tarde pourtant » devait se dire la dite Edith qui dit-elle (oh l’inédite), voulait « essayer de photographier le monstre »…

Cette vignette isolée, « Non ! Edith, tu n’iras pas à Paris ! », allez savoir pourquoi, je la trouve fascinante (Loire-Atlantique).

3.
Lorsqu’Antoine Zborowsky demande à la jeune fille du train ce qu’elle fait dans la vie et que la donzelle à chapeau à plumes répond « je chasse le ptérodactyle », on peut penser qu’elle a de l’esprit et pas froid aux yeux.

4.
Je me demande ce que ça fait de vivre parmi des ossements, à s’occuper d’une collection de reliques préhistoriques. Ça vous relativise-t-y le passé, le présent, la perception d’la déconfiture ?

5.
Ah ça, quand on monte sur les toits, à l’instar d’Emile Jouflot, pour photographier quelque monstre ailé à long bec et griffes, faut pas s’étonner d’y trouver du cadavre, du sanglant, de l’épouvantable…

6.
La planche épatante (Jeanne, elle faisait des tartes le dimanche) c’est celle du rêve à Zborowsky poursuivant « Mademoiselle Edith » lointaine et fascinante dans un cercle solaire pis faisant plouf ! Zborowsky dans la mare à cauchemar (à bout d’ficelle).

7.
Et dans la nuit bleu de Prusse, au-dessus des tortueux sous la lune, pourpre et ombré, l’œil rond, le bec long, apparut l’bestiau des préhistoires.

8.
- Bang ! - Croac ! – Bête foudroyée, chasseur chassé, cœur arrêté, ça pouvait pas durer, et maint’nant quoi qui va s’passer ?

9.
L’aube de la guillotine, d’un rose surréel tirant sur le sang.

10.
Bon alors, stilal qui a tué çui-là qui, grâce à quelque machine volante, échappa à la bascule à Charlot, le v’la révolvérisé à son tour (Indre-et-Loire) pis qui s’écroule dans le grand fracas d’une vitrine qui s’brise derrière laquelle à tout jamais quelque saurien des antédiluviens avance debout, griffes en avant, gueule ouverte.

11.
Le Mystère est jaune comme un point d’interrogation.

Le Mystère (troisième planète par ordre d’éloignement du soleil)
Est jaune (comme la Marque Jaune, on en reparlera)
Comme un point (épicétou fis-je en refermant le Livre Merveilleux des Aventures de Blanquer Pinocchio)
D’interrogation sur lequel se referme l’album « Adèle et la Bête », premier volume des « Aventures Extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec » de Jacques Tardi (Casterman, 1976).

Patrice Houzeau
Malo, le 13 novembre 2021.

11 novembre 2021

LA LA MER LES A ARRETES

LA LA MER LES A ARRETES

1.
Le droit positif se heurte à la popularité du droit soi-disant naturel. La démocratie se noie dans l’affectif et le ressentiment. L’esprit des lois ne devrait jamais se confondre avec les raisons du cœur.

Le droit positif (et Tondu)
Se heurte bise (c’est un ange)
A la popularité (on parle beaucoup de celle de Macron, - est-elle réelle ? j’en sais rien)
Du droit soi-disant naturel ; c’est toujours ce que je prends comme thon en boîte parce que quand je le mange c’est avec de la mayonnaise, en salade défois avec des tomates.

La démocratie assis le chien, je précise assis parce que la
Démocratie (le chien), ça pourrait choquer, mais je suis peut-être trop précautionneux #DeMarin
Se noie (on va les chercher au bout du terrain en s’en rappelant une de Charles Trenet)
Dans l’affectif (et Tondu, il est revenu, il était allé à Super-U acheter de la glu)
Et le ressentiment (comme il respire).

L’esprit (son manteau et sortit masqué)
Des lois (que, selon Montesquieu, il ne faudrait changer « que d’une main tremblante », et c’est ce qu’a tenté de faire Macron, atteint d’une sorte d’hybris froide, d’hybris technocratique, laquelle ne peut que provoquer cette autre hybris qu’est l’ire d’une partie de la Nation)
Ne devrait (de vrai, c’est vrai, en vérité, je vous le dis)
Se confondre (au soleil le beurre)
Avec les raisons du cœur (Qu’as-tu, mon pauvre cœur, qui t’attristes, soupires…)

2.
Le Général de Gaulle fut un grand réformateur, un fondateur. Il semble que Macron vise à une telle ampleur dans l’exercice de ses réformes, dans sa volonté de transformer notre société. Certes, mais les Français ont bien changé depuis les années 60…

3.
« La réponse des petits poissons était :
« Nous ne pouvons pas vous le dire
Monsieur
PARCE QUE »
Là la mer les a arrêtés. »
(Antonin Artaud, « Petit poème des poissons de la mer »)

La réalité est pleine de questions/réponses La
Réponse celle qui expliquerait tout, nous ne l’avons pas sinon
Des que nous l’aurions, on ne s’en poserait plus des questions sauf si, bien entendu, La Réponse est dans la définition de l’être humain comme étant une animale machine à produire des énigmes sur les
Petits êtres invisibles qui courent les airs et nous empoisonnent ou sur les
Poissons étonnants qui sont dans les grandes profondeurs comme le Poisson Dragon, le
Poisson Vipère, le
Poisson Lanterne, la
Baudroie des Abysses et l’tout-ci tout-ça à tentacules qui
Etait raconté des légendes oh en avons
Nous vus de ces films aux flots démontés aux vaisseaux enlacés des monstruosités marines
Ne pouvons pas (c’est de là que nous tirons les tables que nous rasons)
Vous le dire l’eau nous bâillonne l’eau nous dirige
Monsieur qui êtes là haut sur la rive
PARCE QUE (et c’est là une raison bien suffisante)
Là la c’est là la chanson des petits poissons qu’on entend pas même si elle fait la la l’eau l’eau est à nous loulou là la
Mer les a arrêtés (ce qui, inter nos de poulet, pour des poissons, est tout à fait normal).

Patrice Houzeau
Malo, le 11 novembre 2021.

11 novembre 2021

EN LISANT SANDRA DE SANTIAGO ARCAS

EN LISANT SANDRA DE SANTIAGO ARCAS

« Mon nom dépend de toi. »
(Une silhouette dans un album de Santiago Arcas)

« A la poste d'hier tu télégraphieras que nous sommes bien morts avec les hirondelles.
Facteur triste facteur un cercueil sous ton bras va-t-en porter ma lettre au fleurs à tire d'elle. »
(Robert Desnos, « Les gorges froides »)

1.
Je me demande si le « techno-vaudou » existe : l'envoûtement assisté par ordinateur.

2.
Il pleut, et pourtant la lune. - Les morts, quand ils ressuscitent, la même personne à différents âges, ça leur fait une sacrée surprise.

3.
Que du fond des Enfers un démon propose « la destruction immédiate de la planète Terre » suppose d'autres mondes à damner car quel serait l'intérêt des Enfers de rester le seul autre monde possible ?

4.
L'album « Sandra » de Santiago Arcas semble être placé sous le signe de l'alligator : le mentor du techno-sorcier s'appelle Alligator Jefferson ; il y a un crocodile messager et l'étrange Don Caïman.

5.
C'est une histoire de lutte aussi. Sandra, lorsqu'elle était vivante, était championne de « lutte folle », une lutte contre les démons et contre les malveillants. Une lutte contre la mort, cet arrêt des temps.

6.
S'il y a un droit des Enfers (ce démon là cite ses droits à Sandra, qu'il espère bien récupérer), je suppose que ce droit tient plus du droit positif que du droit naturel. Les Enfers sont-ils une société ouverte ?

7.
Sur fond orange ombré encore, la silhouette d'une tourmente perchée de grands oiseaux noirs aux longs becs.

8.
Un crocodile peut-il être le messager des esprits des Anciens ?

9.
Alors le danseur mondain fut cette silhouette blanche et lumineuse que nous appelons esprit et, tenant toujours la main de sa partenaire, jeta le doute sur la sincérité des esprits des Anciens.

10.
« Elle est allée se réunir avec ses ossements au vieux cimetière... » dit Sandra évoquant la 3ème Sandra.

Elle est allée et dedans un cavalier perdu
Se réunir avec dans les arbres des oiseaux aux longs becs
Ses ossements Le monde est un cimetière dont les allées sont hantées par des vivants et le grand n'importe quoi qui les anime
Au vieux cimetière j'irai à la poste et je télégraphierai que nous sommes bien morts
Dit Sandra (non ce n'est pas ce qu'elle dit) dans l'album « Sandra » de Santiago Arcas qui fut publié en France par Glénat en 2008 dans la collection « Vent des Savanes »
Evoquant (on est mort, on se tait) la troisième Sandra revenue elle aussi du feu qui n'en finit pas.

11.
Que fait Sandra lorsqu'elle rencontre son double dans la crypte ? Elle se salue.

12.
J'aime beaucoup la planche où, dans le cimetière, Sandra lutte contre les démons tombés des arbres. Ils n'utilisent pas de pouvoirs magiques. Sandra la lutteuse de talent, Sandra la jeune fille, les frappe comme s'ils étaient des hommes d'ici-bas.

13.
Dans « l'eau des morts », au moment où il va mourir, la nuit, cette silhouette verte, puis ce tourbillon, puis ce caïman salvateur. « Mon nom dépend de toi. »

Patrice Houzeau
Malo, le 11 novembre 2021.

 

 

 

 

7 novembre 2021

M'ETANT CHIMERIQUE

M'ETANT CHIMERIQUE

1.
« A quatre heures du matin, l'été, / Le Sommeil d'amour dure encore » écrit Rimbaud, sauf si un moustique vient vous réveiller, ah le gueux.

A quatre heures, Zut fut réveillée par Michel Vaillant, son moustique actuel, à
Quatre pattes, plus tard Zut chercha sa deuxième chaussette défois qu'elle se serait faufilée sous le lit. Quatre
Heures ! Ce n'est pas une heure quand même pour les réveiller les gens
Du temps qui passe du temps qui passe du temps qui passe et le
Matin finit toujours par revenir et quand ce sera 
L'été, il y aura encore plus de moustiques se dit Zut en abandonnant sa quête toujours renouvelée de la deuxième chaussette.

Le temps passe et les matins se suivent après le
Sommeil toi de ce qui te regarde
D'amour c'est un fleuve ça l'Amour un fleuve d'Asie, et même le plus long fleuve de Sibérie (4354 km me dit Wikipédia)
Dure à cuire Zut ? Pensez-vous c'est un ange du paradis
Encore que cela m'inquiète un peu qu'elle se soit récemment mise à collectionner les haches.

2.
« Ô cité douloureuse, ô cité quasi morte »
(Rimbaud)

Ô j'aime bien les Ô majuscules avec leur petit chapeau sur la tête
Cité citez mais n'oubliez pas les guillemets
Douloureuse, ô après les
ô minuscules ça fait comme des bouches avec les narines au-dessus
Cité à la menthe tiens je vais me faire un thé à la menthe
Quasi c'est loin moi je suis en Europe et je ne rêve pas de Chine
Morte i ferre son cheval et s'en va bien loin.

3.
« M'étant retrouvé deux sous de raison – ça passe vite ! »
(Rimbaud, « Une Saison en enfer »)

M'étant chimérique figuré bien des choses me suis
Retrouvé tout déçu des
Deux sous qu'il me restait (c'est pas beaucoup) deux
Sous pire encore j'étais aussi seul qu'os délaissé
De et deux font ce qu'ils peuvent je viens d'en retrouver deux autres ! la
Raison seule ne m'ayant point encore abandonnée
Ça va d'aller quand même me fis-je contemplant mes pâtes
Passe le temps et le café
Vite un café faut quand même que j'sois un peu réveillé.

4.
« Le vent de Dieu jetait des glaçons aux mares »
(Rimbaud)

Le vent je toi aurais-tu des raisons de te venger ?
Vent d'heures à ruminer on ne sait quelle hyperbole
De Dieu (tu hausses les épaules)
Dieu Dieu Dieu en voilà bien du tintouin pour si sotte raison
Jetait à la menthe olé ! Fis-je d'humeur à jeter les
Des à la face du monde puis-je mis des
Glaçons dans mon whisky et
Aux bons vieux dieux du rock n'roll je sacrifiai quelques instants Aux
Mares à l'américaine ironie les canards jactèrent quelque écho moqueur.

5.
« U, cycles, vibrements divins des mers virides »
(Rimbaud, « Voyelles »)

U Rayon tu songes aux vignettes colorées que tu dévorais jadis aux
Cycles fabuleux des aventures de Barbarella de Tif et Tondu d’Alix aux
Vibrements des onomatopées fusant sur les planches
Divins doux albums tu ne lisais pas encore Rimbaud ni Baudelaire #DeRien
Des ouvrages savants tu te fichais bien alors les
Mers veillent et les monts songent des adultes tu t'en moquais
Virides étaient les petits êtres d'ailleurs dont tu savais déjà qu'ils n’existaient pas.

Patrice Houzeau
Malo, le 7 novembre 2021. 

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