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BREFS ET AUTRES
pop culture
22 janvier 2023

L'ASSASSIN DERRIERE LE SYCOMORE

L’ASSASSIN DERRIERE LE SYCOMORE

Notes sur le chapitre IX de  « La Maison du Péril », « De A A J », d’Agatha Christie traduit par Louis Postif.

1.
Des choses que l’on n’oublie pas. Le réel ne se laisse pas oublier. Hercule Poirot dépressif. « de long en large ». Et si son excentricité à longues moustaches cachait en fait un profond mal-être.

2.
Poirot se reproche la tentative d’assassinat car Miss Nick aurait pu être aussi morte qu’un lapin en sauce, j’écris ça macabrement. « Peut-on sacrifier une vie humaine ? » demande Poirot, ce qui est une des grandes questions politico-éthiques, la réponse étant oui, si ce sacrifice permet d’éviter bien plus de morts. Et oui, la vie est violente.

Poutine est dans l’erreur dans la guerre qu’il mène en Ukraine car la mort de plus de cent mille de ses soldats et la mort de tant de soldats et de civils ukrainiens passent largement le bénéfice d’un désormais impossible nouvel Anschluss de l’Ukraine à la Russie. Ce n’est pas un sacrifice, c’est un holocauste qui fera du nom de Vladimir Poutine l’un des plus haïs du vingt-et-unième siècle.

3.
« Un cadavre suffit ! » ; trois cadavres, bonjour les fantômes ! Miss Nick en clinique. « Quant aux autres visiteurs… ». Je me demande si Poirot fait allusion aux aliens qui pourraient débarquer des étoiles et de leurs aéronefs hypervéloces pour faire un coucou à quelque fiction.

On serait bien étonné que les fictions que nous composons dans notre réel se réalisent dans quelque univers parallèle et que dans une infinité d’autres ailleurs, Hercule Poirot élucide réellement l’énigme.

4.
Le péril est dans l’entourage. Il cherche à vous isoler. A vous maintenir dans le cercle dangereux. « Il faisait noir et chacun se déplaçait plus ou moins. », dit la traduction de Louis Postif. L’échiquier, la nuit, les pièces.

Que font les théâtres la nuit ? Se peuplent-ils de fantômes ? Le roi à l’oreille empoisonnée revient-il dans les ténèbres appeler son fils à la vengeance ?

5.
Deux jeunes filles à la maison
L’assassin derrière le sycomore
Deux jeunes filles à la maison
Trois balles dans le cadavre

Deux jeunes filles à la maison
Le film, elle ne le verra plus
Deux jeunes filles à la maison
L’une est partie L’autre hante encore

Deux jeunes filles à la maison
L’une est loin du sycomore
Deux jeunes filles à la maison
Le détective dort encore.

6.
L’œil traversera-t-il les apparences ? C’est la logique des illusions qu’il faut mettre au jour. Les assassins ont aussi la berlue. La Maison du Péril cache-t-elle un trésor ? L’énigme appelle les extravagances. Un « joyau volé dans un temple », « des prêtres vengeurs », un poison subtil venu d’Extrême-Orient… La vérité est-elle dans le tableau ?

7.
De l’importance dans les affaires du crédit et des liquidités. « Cela devient un vrai mélodrame », dit Hastings. Poirot fait une remarque sur le tempérament anti-mélodramatique des Britanniques, ce qui est une manière pour Agatha Christie de rassurer : son roman, - lecteurs, n’ayez pas d’inquiétude -, ne sombrera pas dans le pathos.

8.
Considérations sur le personnage de Iago. Je me demande combien de passages dans les romans de Dame Agatha évoquent les pièces de Shakespeare. Combien de passages sont des relations de rêves ? Existe-t-il un dictionnaire Agatha Christie qui recense ces passages ? Existe-t-il une anthologie Agatha Christie qui les reprend ?

9.
Poirot, en bon analyste, établit une liste de noms et de remarques qu’il espère révélatrice. L’une aurait pu tuer par « dépit », en fonction « d’un incident demeuré ignoré ». L’autre était peut-être là où il n’aurait pas dû être.

Celui qui n’était pas là où il aurait dû être était, ou n’était peut-être pas, là où il n’aurait pas dû être, et quand bien même il aurait été là où il n’aurait pas dû être, cela n’implique pas qu’il ait fait ce qu’il n’aurait pas dû faire.

Le dernier nom de la liste ne porte pas de nom. C’est le « x » de l’équation. S’il existe, il explique en partie. S’il n’existe pas, c’est qu’il est ailleurs, dans le passé et les motifs cachés des autres noms.

10.
Rituel : Poirot établit une liste d’une « clarté admirable », dit Hastings, de noms et de notes. Un nom surtout s’en détache. Poirot en discute la culpabilité, puis il froisse liste et notes et les jette à terre. Enfin, il évoque « psychologie » et « petites cellules grises » et se prépare à veiller.

Patrice Houzeau
Malo, le 22 janvier 2023.

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8 janvier 2023

NOTE SUR UNE GENEALOGIE DU DETECTIVE SINGULIER

NOTE SUR UNE GENEALOGIE DU DETECTIVE SINGULIER

1.
On doit à Arthur Bernède d'avoir créé en 1927 un personnage qui inspira assez la télévision et Claude Barma pour en tirer, dans les années soixante, l'épatante série « Belphégor ou Le Fantôme du Louvre », dans laquelle brillèrent Juliette Gréco, Christine Delaroche et Yves Rénier.

Cependant, le « Belphégor » de Bernède n'est pas un chef d’œuvre. La part de sentimentalisme et de lieux communs y est trop importante et a empêché l'ouvrage d'avoir la postérité du Lupin de Leblanc et des étonnants « Mystère de la chambre jaune » et « Parfum de la dame en noir » de Leroux, lesquels, dit-on, influencèrent Agatha Christie dans l'élaboration de ses puzzles policiers.

C'est que Maurice Leblanc et Gaston Leroux eurent l'intelligence de mettre l'accent plus sur la mécanique de l'énigme, sur la manière qu'a le mystère d'en imposer au réel et les singularités de leurs enquêteurs logiciens, que sur les aventures sentimentales de leurs personnages.

C'est peut-être la sociopathie de haut niveau du Sherlock Holmes de Conan Doyle (je reprends là l'argument d'une réplique de la série télé avec Benedict Cumberbatch) qui influença Leblanc et Leroux. Dépourvu de tout sentimentalisme inutile à l'enquête, Holmes en devient l'exemple probant d'une humanité productrice de logique. Ce qui est bien plus fascinant que les lieux communs et les affectations des héros de papier de Bernède.

Néanmoins, malgré ses imperfections, le « Belphégor » de Bernède ne manque ni de charme ni d'éclat. Je le consulte aisément, m'en amuse parfois, m'y intéresse souvent.

2.
« Au mot de Fantôme, la baronne eut un sursaut d'épouvante ».
(Arthur Bernède, « Belphégor », II, 6).

Bernède, « Belphégor », II,6. « Une flamme qui meurt ». On annonce les Papillon. Stupidité, stupéfiants, stupeur. La baronne vire-t-elle folle dingo ? Chantecoq est bien élevé, contrairement à Belphégor qui fait rien qu'à. Où le trésor des Valois revient sur le tapis. Où le récit des exploits de Belphégor épouvante et fait « piailler ».

Ah tiens, j'entends un concert-fiction sur France Culture. Il s'agit d'une adaptation de « Peter Pan ». Il y a des chœurs. J'aime bien les chœurs. J'ai dégusté un bol de soupe de moules. C'est bon. Donc, j'aime la soupe de moules et la musique chorale.

Revenons à nos Papillon. Pas pour longtemps, puisque « la demi-toquée » se tire et grommelle le baron. Chantecoq sait bien que Ménardier se plante. On se demande ce que Jacques Bellegarde peut bien être. Foin des soupçons, cherchons ! La « flamme » Simone « se meurt » cependant que s'allume la « flamme de colère ». Simone Desroches hallucine, délire ; on parle d' « agonie ».

Patrice Houzeau
Malo, le 8 janvier 2023.

1 janvier 2023

REVELATIONS AUTOUR D'UN TROU

REVELATIONS AUTOUR D'UN TROU

Notes sur le chapitre 5 de la deuxième partie de « Belphégor » ("Belle fait gore" ? Comme dans un film de Jean Rollin alors ?), de Arthur Bernède.

« - C'est fou !... C'est insensé... C'est à croire que j'ai rêvé ! »
(Arthur Bernède, « Belphégor », deuxième partie, chapitre 5 [Ménardier])

1.
Bernède. « Belphégor ». II,5. « Où Ménardier lance un défi à Chantecoq ». Relève au Louvre. y en a, i vont au dodo ; y en a, i vont au turbin. Une odeur de « flacon de pharmacie ». C'est louche, dit Marie-qui-louche, qui d'ailleurs n'était pas là, puisqu'elle était en train de prendre une douche, ou de chasser la bête farouche, ou d'observer la géométrie du vol des mouches.

2.
Ménardier sort du cosmos où Belphégor l'avait envoyé. Un trou dans le socle. Le père Bizot n'a pas « perdu la tête ». C'est-à-dire qu'il l'a retrouvée (c'est sa femme, la mère Bizotte, comme on dit, même qu'on l'appelle aussi la mère Biscotte (mais ça c'est pas gentil), qui, pour lui faire une farce – faut dire qu'c'est une farceuse, la mère Bizotte - l'avait cachée dans un tiroir, parmi des mouchoirs, des bavoirs, des crachoirs, des racloirs, des abattoirs, et qu'c'est terroirs).

3.
Ménardier raconte sa rencontre avec le Fantôme. Tout le monde est effaré effrayé époustouflé fasciné figé. Rentre Chantecoq, simple, élégant, discret, posé, chapeau de feutre gris « légèrement rabattu sur les yeux » (ça fait genre acteur de cinéma), bermuda à fleurs, fausse barbe, faux nez, fausse moustache, faux cils, perruque et perroquet (mais ça c'est pour faire couleur locale).

4.
Les animaux étant interdits au Louvre (poux et morpions compris, mais parce que la puissance publique n'est pas qualifiée pour investiguer, ça fait des lustres que Mona Lisa a envie de se gratter et a donc cet air bête et vaguement « ne faites pas attention à moi, je ne fais que rester là »), on aurait normalement dû signifier à Chantecoq d'aller se faire cuire un œuf. Mais comme tous étaient fascinés par la narration ménardière, nul ne prêta attention à l'intrus spéculatif.

5.
Chantecoq contempla le trou dans le socle, trouva la ferrure, et laissa son oreille vagabonder du côté de Ménardier qui disait qu'il se demandait quoi donc avait bien pu hein ? Chantecoq, ayant récupéré son oreille (il a le bras long), expliqua :
« Un trésor caché » ! Oh ! « Dans un coffre Renaissance ! » ! Oh ! Une ferrure du seizième siècle ! Oh ! « Les armes des Valois ! Oh ! « Des gaz somnifères » (poil au derrière, crut bon d'ajouter le perroquet aimablement prêté pour les besoins du scénario par la mère Bizotte – quelle rigolote, celle-là).

6.
Tout le monde s'épata s'étonna se stupéfia. Ménardier se renfrogna, puis s'éclaira et une fois que, eh bien, tiens, annonça claironna que le Fantôme du Louvre n'allait pas tarder à compter les jours et les nuits dans une cellule de prison.

7.
Chantecoq va-t-il se faire coiffer la crête par l'inspecteur Ménardier ? Eloge de Ménardier. Estimation de la malice peu commune de Belphégor. Et pour tout dire, qu'ce soye un « innocent » qui s'artrouverait à poireauter au zonzon n'étonnerait pas le roi des détectives, qui en profita pour sortir son pipeau pour interpréter le célèbre air de la Réforme Blanquer, accompagné au crincrin pour les besoins de la comédie musicale par le perroquet de la mère Bizotte et au djembé par le conservateur du musée du Louvre.

Patrice Houzeau
Malo, le 1er janvier 2023.

30 décembre 2022

ON N'ARRÊTE PAS LE PASSÉ

ON N'ARRÊTE PAS LE PASSÉ

« … j'ai pu me rendre compte qu'il existait, dans ce pays, un grand nombre de sociétés secrètes extrêmement puissantes et qui ont des ramifications un peu partout. »
(Arthur Bernède, « Belphégor », 2ème partie, chapitre 4 [Ménardier])

Notes sur le chapitre 4 de la 2ème partie de « Belphégor », d'Arthur Bernède.

« … j'ai pu me rendre compte qu'il existait, dans ce pays, un grand nombre de sociétés secrètes extrêmement puissantes et qui ont des ramifications un peu partout. »
(Arthur Bernède, « Belphégor », 2ème partie, chapitre 4 [Ménardier])

1.
Bernède. « Belphégor ». II, 4. Où il est question d'un « trésor » et de la dynastie des Valois (1328-1589). Chantecoq élabore ; Ménardier tâtonne et se débat. Le Fantôme a de sérieuses raisons ; nous aussi, et nous hantons parfois des lieux à la recherche d'on ne sait quoi.

2.
Un anarchiste ? Du « génie infernal » du Fantôme du Louvre. Politique et sociétés secrètes. Complotisme. Bernède évoque Pierre Benoît. Ferval tend un piège. De l'utilité policière des « petits villages du Nord ».

3.
Troisième nuit de Ménardier chez les « Dieux barbares » du Louvre. Je me demande si cette salle dite des « Dieux barbares » a jamais existé. « A la même heure », à l'église Saint-Germain-l'Auxerrois... « la petite lampe qui ne doit s'éteindre jamais ».

4.
Les visiteurs de la nuit. Retour du « bossu mystérieux ». La dalle à la fleur de lys. Ça me rappelle « L'Or du diable », la série télé (1988) de Jean-Louis Fournier sur l'histoire étonnante de l'abbé Saunière et du trésor qu'il aurait découvert à Rennes-le-Château. Il y a aussi une dalle dans l'histoire de l'abbé Saunière, la « dalle du Chevalier ».

5.
La dalle amovible. Les dessous de l'église. Souterrain, rats, crapauds, porte en chêne, trois coups. Le Fantôme du Louvre reçoit de la visite. L'étrange tube dont se munit Belphégor. Ah tiens, un souterrain qui mène au Louvre. On n'arrête pas le passé.

6.
Un « escalier exactement semblable » : symétrie donc. Résolution d'une énigme : on sait maintenant comment le Fantôme pénètre dans le Louvre. Ça rappelle le Fantôme de l'Opéra. « Invisible dans la nuit ».

7.
Malaise dans la salle. Le Fantôme au masque à gaz. Trois hommes à terre. La clé est sous le socle. Une autre dalle à la fleur de lys. La symétrie se poursuit. Le blason des Valois. Un coffre ? Qu'y-a-t-il dedans ?

Un coffre dans un roman populaire, c'est soit un trésor, soit des parchemins, une carte, des documents précieux, car si le Fantôme y découvrait un Dark Vador (et repose-toi bien) à monter soi-même ou un recueil de recettes de cuisine, ce serait rigolo mais, d'un point de vue narratif, incongru.

8.
Les visiteurs de la nuit emportent le coffre. Les « historiens et les architectes du Louvre » ne savent pas tout. Un trésor. Un « objet » dans la bibliothèque. Réapparition des lettres volées. Jacques Bellegarde va-t-il tomber dans le piège que lui tend le bossu mystérieux aux ordres du Fantôme ?

9 .
Ai revu hier soir « 8 Femmes », de François Ozon, d'après la pièce de Robert Thomas. Hommage à la littérature policière à énigme (avec révélations en cascade et huis-clos dramatique), tout autant qu'au talent d'Hitchcok à métamorphoser le kitsch en rêverie fascinante.

Patrice Houzeau
Malo, le 30 décembre 2022.

28 décembre 2022

SCENE DE COMBAT DE RUE AVEC FANTÔMES

SCENE DE COMBAT DE RUE AVEC FANTÔMES

Notes sur les chapitres 7 et 8 du manga « Red garden », de Kirihito Ayamura, d'après la série animée du studio Gonzo (volume 2, éditions 12bis, 2008) .

«  - Alors, il y a d'autres combattantes que nous... »
(Kirihito Ayamura, « Red garden » 2, chapitre 8 [Kate])

1.
Kirihito Ayamura. « Red garden 2 ». « Introduction ». New-York avec un nom de président. La perte des souvenirs de la nuit précédente. Pourquoi « la nuit précédente » ? Je ne sais pas ; je n'ai pas lu le tome 1. Une morte. Et elles aussi, les quatre filles de l'école, « mortes » qu'on leur dit qu'elles sont (quelle annonce !).

2.
Il y a un tueur, une mystérieuse, un « journal intime commun », une fêtarde, une rebelle, une « timide et réservée », une parfaite "élève parfaite", il n'y a pas d'électronicienne en Allemagne, pas de perroquet moqueur, pas de petite fille effrontée qui tanne tout le monde pour prendre le métro alors qu'il est en grève, pas de marin en noir et blanc qui cherche des trésors et qui trouve des âmes. On ne met pas tous ses fantômes dans la même fiction.

Tous ces fantômes là, ça me rappelle la chanson de Tegan and Sara : « Walking with a Ghost » (2004), basée sur une suite de répétitions qui contredisent l'affirmation : « You're out of my mind, out of my mind » puisque justement, alors qu'elle « marchai[t] avec un fantôme » (« I was walking with a ghost ») et qu'elle l'a évincé (« I said : « Please, please, don't insist ») elle ne cesse pourtant de répéter qu'il est « hors de son esprit », comme si cet « hors de son esprit » l'avait coincé dans la boucle d'une synchronie. De quoi parle cette chanson ? De l'amour qui persiste, des séquelles d'un viol, de quelqu'un qui a eu trop d'influence, d'une image de soi dont on ne veut plus, d'une présence invisible ?

3.
Elle ne croira jamais qu'elle a été assassinée. Une autre doit y aller. Elle reviendra « avant la fermeture ». Une autre crie qu'elle n'ira pas. On dirait un chien vampire qui s'avance dans la perspective. Le ciel sombre, on dirait un filet. Est-ce le vent ? Est-ce cette multitude de papillons blancs ?

4.
Une croit qu'elle est « fichue ». Une autre part. Quelqu'un observe la scène (il a des jumelles). La petite morte, elle a un nom de rose, file le long d'une paroi. L'être bondit (ce qui est ontologiquement intéressant). Une fille aux yeux voilés.

5.
Dans la rue, un groupe de filles combattantes. Un zombie volant ? Le zombie se lance sur la fuyante. « Red garden » est un manga du genre « thriller surnaturel » (je lis ça sur Wikipédia) ; il comporte des scènes relativement violentes. Efficace dynamique des traits, une spécificité de bon nombre de mangas. Et soudain, cendres : une multitude de petits points dessine les contours de ce qui disparaît.

6.
Autre lieu. Absence du classique : « Pendant ce temps-là... » des bandes dessinées européennes. Un docteur, un jeune homme inquiet. Doit-elle se « transformer en monstre » ?

7.
« Les morts deviennent cendres » : « Ashes to ashes, dust to dust ». C'est le lot commun à nous autres, « d'être poussière et de retourner à la poussière » (Genèse 3:19). « S'endurcir », certes... « d'autres combattantes ». En voilà une, cheveux clairs, visage d'angle, costume noir, et de quoi frapper. Accroupie, perspicace, elle reconnaît Kate.

8.
Un fantôme passe dans le ciel. M'évoque une nurse volante. D'ailleurs, elle atterrit. Décidément, j'aime bien les histoires à fantômes moi. Ça doit avoir un rapport avec mon projet existentiel, comme dit l'autre en mangeant une gaufre. La cheffe n'est pas contente. Gifle. Pourrait-elle tuer des mortes ?

9.
Anna porte un masque effrayant. Anna sourit. Anna est contente d'avoir des fleurs. Anna a les yeux fiévreux. Le dessinateur a du talent.

10.
Peut-on oublier la douleur des autres en oubliant la sienne ? Peut-on donner un rendez-vous à un revenant pour lui demander pardon de n'avoir pas « montré de larmes » ? Parfois, la perception est si intense que le réel soudain nous paraît perméable à l'invisible. Rose ouuiiine. Une fille « sait quelque chose ».

Patrice Houzeau
Malo, le 28 décembre 2022.

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28 décembre 2022

UN DOIGT NOIR DANS UN OEIL NOIR

UN DOIGT NOIR DANS UN OEIL NOIR

Notes et ceci-cela sur les chapitres 2 et 3 de la deuxième partie de « Belphégor », de Arthur Bernède.

1.
« - Et j'ai constaté qu'il portait des gants noirs, grâce auxquels il pouvait, sans risquer de se trahir, manipuler les objets les plus divers. »
(Arthur Bernède, « Belphégor », 2ème partie, chapitre 2 [Chantecoq])

Bernède. « Belphégor ». « Première enquête ». Gautrais s'entend tout de suite bien avec les chiens de garde (bin tiens). Chantecoq est chez Mlle Desroches et note « dans son esprit », avec la plume de son cerveau donc.

Le Fantôme du Louvre porte des « gants noirs », parce que s'ils étaient blancs, ça paraîtrait curieux, hein, un fantôme tout en noir avec des gants blancs. En tout cas, pour les empreintes, c'est cuit. Vous me direz, les empreintes digitales d'un spectre, c'est-i possible ?

« - C'est infiniment curieux ! » qu'il dit Chantecoq (Arthur Bernède emploie la forme « définit » et c'est curieux aussi, le verbe « définir » comme introducteur du discours). Maurice et Chantecoq visitent le jardin. Belphégor n'était pas dans le bosquet. Mais alors comment a-t-il fait avec le mur ?

« une petite porte en vert sombre » puis « une architecture d'une bizarrerie ultra-moderne ». Ce qui me fait penser à la série télé allemande de Lars Kraume, « Bauhaus – Un temps nouveau » que l'on a pu voir sur Arte et qui raconte l'histoire de l'école d'art fondée par Walter Gropius en 1919 à Weimar. J'en ai vu un épisode, ça m'a plu. C'est vif, intelligent et swing. L'atelier de Simone, - c'est une artiste -, un « étrange studio ».

Belphégor a-t-il des « ailes » ? Comme l'Icare des disques de Led Zeppelin. Le Belphégor passe dans le ciel. La « troublante et morbide beauté » de Simone : ça devient gothique. Va-t-elle nous chanter du Robert Smith ? Belphégor, le bandit qui bondit.

Simone : rupture et la passion toujours et encore pour Jacques. Sinon quoi, elle le tuerait et se tuerait ensuite. Y a des histoires comme ça. Exténuée, Simone, et Elsa, soucieuse. Chantecoq s'en va, sûr de sa victoire. Il ne doute de rien, c'est un roi.

Moi, après ça, j'ai eu des ennuis de serrurerie et j'ai pensé que ce serait bien pratique de pouvoir comme Belphégor apparaître là où bon me semble, comme si je pouvais passer les murailles.

2.
« Je remarquai seulement qu'il était bossu et qu'il tenait à la main un revolver qui indiquait clairement qu'il était prêt à m’expédier dans l'autre monde si je manifestais le moindre signe d’existence. »
(Arthur Bernède, « Belphégor », 2ème partie, chapitre 3 [Bellegarde])

Bernède. « Belphégor ». « Les bonbons empoisonnés ». Belphégor en faussaire. Le Fantôme du Louvre serait-il un faux fantôme ? La statue de Belphégor serait-elle une fausse statue ? Belphégor ne serait-il pas Belphégor ? Certains tableaux du Louvre seraient-ils de faux tableaux ?

Retour de Jacques Bellegarde. Colette s'en doutait et soupire. Le piège de l'ami soudainement gravement malade. Le piège de la fausse panne, la nuit, sur une route déserte. Le retour du bossu mystérieux. Plouf ! mais Jacques n'a pas coulé.

Le Fantôme a des hommes de main. « les lettres B et G du mot Belphégor ». Bellegarde constate, une fois de plus, l'ignominie belphégorienne. Le 1er de l'an, vais-je boire du crémant et manger du boudin blanc ?

Chantecoq, dans son cerveau, il a de l'intelligence qui « rayonne ». C'est pour ça, parce que sinon, si Chantecoq avait été crétin, Belphégor stupide, Colette idiote et Bellegarde ahuri, le roman aurait été tout autre, genre Belphégor n'est pas mort, et il bave encore.

Jacques Bellegarde doit disparaître ; ça l'embête assez, notez bien. Chantecoq a réponse à tout. Pendant que Jacques réfléchit, Colette reçoit des chocolats. Le piège de la boîte de bonbons envoyée sous un nom d'emprunt. Il ose tout, Bernède.

Chantecoq, en héritier de Sherlock Holmes, fait de la chimie. Belphégor s'est mis son doigt noir dans son œil noir. Bellegarde disparaît. Belphégor va-t-il tomber dans le piège ? Le commissaire Juve va-t-il enfin mettre fin aux sinistres exploits de Fantômas ? Le presbytère va-t-il conserver tout son charme et le jardin tout son éclat ? A qui sont ces saucissons secs, et pour qui sont ces serpents qui sifflent, cependant qu'en attendant que sèchent ses chaussettes, l'archiduchesse chante et rit de ses sottises, ? Et qu'en pense Arsène Lupin ?

Patrice Houzeau
Malo, le 28 décembre 2022.

26 décembre 2022

DU COUP LES TAUREAUX FURIEUX

DU COUP LES TAUREAUX FURIEUX

Notes et amusettes sur quelques pages du roman « Les Cavaliers de la pyramide », de Serge Brussolo (Le Livre de Poche, 2004, pp 283-291).

« Quant aux autres, les taureaux les mettront en pièces chaque fois que le frisson du sable animera ton tombeau. »
(Serge Brussolo, « les Cavaliers de la pyramide », le Livre de Poche, p.290 [Tanita citant les hiéroglyphes qu'elle déchiffre).

1.
Je ne sais pas qui est Junia, je prends le livre en cours de page. Ça sonne latin. La poussière d'or tue. L'or aussi tue. L'idéologie, derrière laquelle se planquent les appétits d'or et de pouvoir, tue.

2.
Ce 26 décembre 2022, entendu sur France Culture je ne sais qui parler de la nécessité de veiller au contenu idéologique des ouvrages pour la jeunesse. Cette bonne âme, effrayée de ce que certains lecteurs des ouvrages pour la jeunesse d'il y a vingt ans votent maintenant pour l’extrême-droite, ne se rend même pas compte que sa nécessité idéologico-éthique est l'alibi rêvé des censeurs de tout bord.

3.
La poussière d'or asphyxie et aveugle et comme « rien ne peut dissoudre l'or »... Serge Brussolo dans « Les cavaliers de la pyramide » raconte que les « empereurs d'Asie » condamnaient les « hauts dignitaires » qui les avaient trahis en leur faisant aspirer des « feuilles d'or, très minces », lesquelles, se collant aux bronches, les asphyxiaient.

4.
Junia se dit « qu'utiliser le trésor pour [les] tuer » est aussi habile qu'ironique. Vengeance de la momie. Statues d'or, « idoles barbares ». Des « dépouilles » utilisées comme « bombes fulminantes ». Junia regrette de n'avoir pas la maîtrise de soi des « prêtres ».

5.
Junia s'en sort. Junia est-elle une « ogresse » ? Junia cherche à débusquer le piège. La modernité et la bonne parole du « vivre ensemble » masquent les pièges que nous tend l'infini là, toutes ces consciences là, le monde là, les autres là.

6.
Des sarcophages à tête de « taureau furieux ». Ça sent la « malice ». Pourquoi douze ? Donc, Junia cherche « la dépouille de la magicienne » ? On ne serait pas surpris de voir débouler Rick O' Connell et Evelyn Carnahan du film « La Momie » (Stephen Sommers, 1999).

7.
Des sarcophages « à roues » : je ne sais pas si cela existe. Evidemment, ce serait plus pratique pour déplacer leur éternité. Analogie : sarcophages- « fauves assoupis »- « crocodiles » aux aguets- boîtes à coucous toxiques. Junia, les miroirs et le labyrinthe. Multiplication des illusions. Ce qu'on nous fait miroiter qu'on rame. J'aime bien la littérature de genre ; elle me distrait de la littérature sérieuse qui souvent m'agace.

8.
Le tout n'est pas de savoir qu'il y a un piège, c'est de savoir comment il fonctionne. La malice, c'est que ceux qui démontent les pièges sont eux-mêmes des poseurs de pièges. Je me méfie donc des sociologues.

9.
« Ça ne ressemble à rien de connu. » La littérature attrape l'inconnu dans ses syllabes. « L'adolescente » (Tanita) se propose de « déchiffrer ». Comme elle est aveugle, elle tâte et palpe. « Le nombre et l'unité », « la pluralité et l'anonymat », « le frisson du sable », je suis d'accord avec Junia : « Quel prétentieux charabia ! ».

10.
Junia et Tanita (une géante et une adolescente aveugle) face à une « armée de sarcophages ». Fragilité de la pyramide mouvante. Le sphinx incompris et baudelairien avait bien raison de haïr le « mouvement qui déplace les lignes ». Du coup, les taureaux furieux...

Patrice Houzeau
Malo, le 26 décembre 2022.

25 décembre 2022

COLETTE N'A PAS PEUR MAIS EST TROUBLEE

COLETTE N'A PAS PEUR MAIS EST TROUBLEE

1.
« Chantecoq s'écriait :
- Ça... c'est le comble de l'audace ! Et les yeux étincelants, il scanda :
- Eh bien ! nous allons voir ! »
(Arthur Bernède, « Belphégor », 1ère partie, chapitre 11)

Bernède. « Belphégor ». « Où Belphégor déclare directement la guerre à Chantecoq ». Le détective se tait et boit son café sans sucre. Ai vu récemment dans les replay d'Arte un épisode de l’excellente série austro-tchéco-hongro-slovaque « Marie Thérèse d'Autriche » réalisée par Robert Dornhelm. On y voit Marie-Thérèse interprétée par Stéphanie Reinsperger affirmer que le « sucre est un poison ». Je vous dis ça car la série est vraiment bien, L'épisode 3 avec l'histoire de l’audacieux et très trouble baron de Trenck est palpitant.

Revenons à nos revenants et au « Belphégor », d'Arthur Bernède. Le détective se fait graphologue. B comme Belphégor, mais aussi comme Bellegarde, ou comme Baobab, ou comme Bourre et Bourre et ratatam.

« de frappantes analogies ». Deux ensembles aussi dans le Réel : l’ensemble des points communs ; l’ensemble des différences. La différence absolue existe-t-elle ? Cette différence s'appelle-t-elle Dieu ? L’interrogation repose sur les analogies.

Bien entendu, les personnages de fiction ne peuvent pas lire en nous à livre ouvert.

« Belphégor connaît Bellegarde ». Bellegarde ne sait pas qui est ah tiens, le glissement s'est opéré : du Fantôme du Louvre apparu près de la statue de Belphégor, on passe maintenant d'un fantôme qui serait lui aussi Belphégor.

Le détective entrevoit des perspectives. La vitre vola en éclats. Ah ça c'est sûr que si vous envoyez votre courrier par galet lancé à toute volée, ça peut faire voler des vitres en éclats. Ça peut même meurtrir et tuer. Galet rond, missive.

Belphégor menace Chantecoq et Colette. Après quelques atermoiements du type : Ai-je le droit de faire courir de tels risques à ma fille ? (ça fait deux pages), Chantecoq affirme sa volonté d'affronter l'effrayant Belphégor. Nulle trompette ne sonna au loin, nul tambour ne roula, mais ça aurait pu.

2.
«Un cri lui échappa.
Il venait d'apercevoir, éclairé, trahi par la traînée lumineuse que projetait le lustre du salon, le Fantôme en train d'escalader le rebord de la fenêtre. »
(Arthur Bernède, « Belphégor », 1ère partie, chapitre 12)

Bernède. « Belphégor ». « Où le fantôme reparaît ». L’hôtel particulier de Mlle Desroches. Silence. Elsa conseille la patience… Minuit. Le Fantôme en ce jardin.

Suaire noir, capuchon noir,
V’là Belphégor,
Suaire noir, capuchon noir,
V’là Belphégor qui rôde encore !
Il est passé par ici,
Il repassera par là ;
Qui c’est-y, qui c’est-y
Qui l’attrapera ?
En tout cas, c'est pas Fandor,
Qui l'attrapera, le Belphégor,
Passque c'est dans Fantômas
Que Fandor joue les as.

Le Fantôme aime les lectures indiscrètes. Le Fantôme est maladroit (apparemment, il ne traverse pas les objets). Maurice à la poursuite du Fantôme. Fouilles et confusion.

Les chiens aboient, le Fantôme passe. La poudre parle, le Fantôme passe. Le café passe, le Fantôme passe. Nous passons, nos fantômes aussi.

Simone en tragédie. La première partie ferme son rideau sur une disparition et du Fantôme et des lettres de Jacques Bellegarde. Je ne savais pas que Robert E. Howard, le créateur de Conan le Cimmérien était suicidaire.

3.
« L'enquête que fait en ce moment Jacques Bellegarde réclame, ainsi que toutes celles de ce genre, la plus parfaite circonspection et le plus grand mystère. »
(Arthur Bernède, « Belphégor », 2ème partie, chapitre 1 [Chantecoq])

Bernède. « Belphégor », 2ème partie, « De mystère en mystère ». Titre explicite donné par l'auteur au chapitre 1 de cette 2ème partie : « Où Chantecoq apprend successivement la disparition de Jacques Bellegarde et la réapparition de Belphégor. »

Deux hommes, deux chiens, des noms évocateurs (« Pandore et Vidocq »). De l'efficacité des chiens de garde, d'un « simple coup d’œil » et de l'imparfait du subjonctif, « l'un en lui sautant à la gorge, l'autre en l'empoignant par une jambe ».

Colette n'a pas peur. Où j'apprends qu'en 1927, le téléphone est muni d'un « cornet d'ébonite », et que Chantecoq va se rendre chez Simone Desroches. Colette n'a pas peur, mais est troublée.

Si le Fantôme du Louvre a réapparu, Marie-Jeanne, « essouflée, affolée » apprend à Chantecoq que Jacques Bellegarde a disparu. J'ai mangé du boudin blanc. Zut aussi. Je suis bien content.

Colette fait des déductions :
a) Belphégor, dans le but de compromettre le journaliste, dérobe les lettres de Jacques à Simone.
b) Belphégor organise le « suicide » de Jacques.
Chantecoq n'y croit pas et promet le retour du héros.

Patrice Houzeau
Malo, le 25 décembre 2022.

23 décembre 2022

COEUR ET MYSTERE

COEUR ET MYSTERE

Notes et amusettes sur les chapitres 7 à 10 du « Belphégor », d'Arthur Bernède.

1.
« - Je crois, soulignait Colette, que nous avons affaire à un rude adversaire. »
(Arthur Bernède, « Belphégor », 1ère partie, chapitre 7)

Bernède, « Belphégor ». « Le roi des détectives ». Apologie de Chantecoq. Papa est un artiste du mystère et sa fille, sa secrétaire. Des amitiés nouées pendant la guerre. Le « problème le plus ardu et le plus troublant ».

Des livres, beaucoup de livres : le détective est cultivé. Colette et son père en pleine réflexion sur l'énigme du Fantôme du Louvre. Le Fantôme a-t-il voulu dérober Belphégor ? (quelle bizarrerie !). Comme il y a des esprits frappeurs, y aurait-il des esprits voleurs, voire des esprits farceurs ? Un esprit peut-il perdre l'esprit ? Ce que l'on appelle « revenant », ne serait-ce pas autre chose qu'un esprit perdu entre deux mondes ?

Colette distraite et rougissante. Je ne me souvenais pas que Jacques Bellegarde avait rendez-vous avec Chantecoq. Colette troublée et volontairement maladroite. L'important, c'est le travail.

2.
« Et, tout en secouant la tête, elle ajouta :
« - En attendant, j'ai grand-peur que tout cela ne finisse très mal pour tout le monde ! »
(Arthur Bernède, « Belphégor », 1ère partie, chapitre 8 [Marie-Jeanne])

Bernède, « Belphégor ».« Le bossu mystérieux ». Le bossu a de grandes mains et de grands pieds. Un espion ?

Elsa intervient auprès de Jacques. Simone est en danger, et Jacques bien ennuyé. Opposition Simone/Colette : l’exaltée et la lumineuse.

Comme ce chapitre est consacré aux soucis affectifs du journaliste aventureux, et comme il n'y est pas question de « La septième preuve », qui est le titre du chapitre 3 de la première partie du roman « Le Maître et Marguerite » de Mikhaïl Boulgakov, je ne trouve pas grand chose à dire. Il n'y est donc pas question du « soir tombant » sur l'étang du Patriarche, ni d'une histoire dont le poète Biezdomny (paraît que ce nom en russe signifie « sans foyer ») se demande si elle lui fut réellement racontée. Il n'y est donc pas question non plus d'interrogations sur la vérité des Evangiles et sur la fiabilité des témoignages. Il n'y est donc pas question ni d'un œil vert, ni d'un œil mort, ni d'un professeur ayant perdu l'esprit, ni de réflexions sur l’existence du diable, ni de la « septième preuve », ni de ce qu'on ne trouve pas et qui existe cependant. Il n'y est donc pas question de « l'oncle de Kiev » et du fait qu'il y a des gens dont on se demande comment ils peuvent savoir sur vous tant de. Il n'y est donc pas question de la mort de Berlioz. Gautrais est révoqué. Bellegarde lui promet une place. Le bossu filoche.

3.
« - Je sens bien que vous avez raison. Mais comment vous écouterais-je, quand je ne m'entends plus moi-même ? »
(Arthur Bernède, « Belphégor », 1ère partie, chapitre 9 [Simone Desroches])

Bernède, « Belphégor ». « L'agonie d'un cœur ». Le divan noir et le « bellâtre ». Le retour d'Elsa réjouit Simone. « Il va venir ! ». Arrivée de Jacques (il est venu) : séquence émotion.

Lucidité de Simone. Colette en ange gardien : « Prenez garde ! », prenez garde, Jacques Bellegarde ! Scrupules de Jacques. Résolution de Simone. Départ de Jacques. Simone tombe dans les pommes.

4.
« - Je crois que Belphégor sera content de moi !... »
(Arthur Bernède, « Belphégor », 1ère partie, chapitre 10 [le bossu mystérieux]).

Bernède, « Belphégor ». « Où Chantecoq entre en campagne ». Chantecoq se plonge dans « L'Histoire du Louvre ». Mais par où a-t-il pu passer ?

Bellegarde et Chantecoq unis contre le Fantôme. Apparition joyeuse de Colette, dont la description me rappelle le personnage d'Hélène, interprété par Mylène Demongeot dans la série des Fantômas (« Colette portait une toilette de ville d'une élégante simplicité, complétée d'un charmant chapeau cloche qui lui seyait à ravir »).

Chantecoq passe partout, et on ne le reconnaît pas. La « triple alliance ». En voiture pour le Louvre ! Le bossu filoche toujours.

Examen des ténèbres. En quête d'une « issue secrète ». Un pilier ? Les dalles ? Par où a-t-il pu passer, mais surtout, qu'est-il venu y faire ? Fin de la visite au Louvre (« On ferme ! »).

Chou blanc. Tout le monde est quand même bien content parce que nos héros sont optimistes, cependant que le bossu filochard dans sa « voiturette » a un « regard de batracien » et un « hideux sourire » (les héros sont beaux et le vilain, vilain).

Patrice Houzeau
Malo, le 23 décembre 2022.

19 décembre 2022

COMMENT ÇA BARJAC C'EST CHANTECOQ ?

COMMENT ÇA BARJAC C'EST CHANTECOQ ?

Notes et amusettes sur les chapitre 4, 5, 6 du "Belphégor" de Arthur Bernède

1.
« Et, d'un ton mystérieux, il ajouta :
- Ici, les bosquets pourraient bien avoir des oreilles... »
(Arthur Bernède, « Belphégor », 1ère partie, chapitre 4, [Barjac])

Bernède, « Belphégor », «Le restaurant des Glycines », Simone et Jacques mangent du caviar (c'est pas la cantoche hein).

Deuxième apparition de la Parisienne. « Quenelles de brochet au bourgogne » (le genre de truc dont je ne me doute pas et que je ne mangerai probablement jamais). 

Simone remet « l'affaire du Louvre » sur le tapis. Un « coup d’œil rapide et quelque peu étrange ». Jacques est distrait. Simone boude. Simone entame une scène. Simone s'en va.

« On demande M. Claude Barjac au téléphone ». Jacques, « distrait et renfrogné », finit tout de même ses quenelles (il a bien raison). « C'est pour ce soir ! ». Dans quelques jours, je mangerai du boudin blanc.

Bellegarde va-t-il rompre et briser le cœur de la théâtrale Simone ? Jacques s'interroge sur l'identité de la Parisienne, laquelle « croquait, de ses jolies dents, de belles crevettes roses » (comme tout est beau et joli, dis ; c'est à ça qu'on voit que l'on est dans un roman).

2.
«  - Père... fit-elle... je ne voudrais pas qu'il arrivât malheur à M. Bellegarde. »
(Arthur Bernède, « Belphégor », 1ère partie, chapitre 5, [Colette])

Bernède, « Belphégor ». « Où l'on assiste à des faits troublants ». Les portes de la salle des Dieux barbares sont « hermétiquement closes ». Le public voudrait bien, mais ne peut point. Un « mystère impénétrable ».

Déduction de Ménardier. « Un complice dans la place » et un adversaire peu commun. Projet d’exploration nocturne. Jacques Bellegarde lui aussi voudrait bien savoir. Et moi donc, mais c'est parce que j'aime bien les histoires à énigmes.

Une rencontre inattendue. La « charmante Parisienne ». Le courant passe. Jacques évoque les fantômes. Colette n'y croit « guère ». Il y a tout de même des choses qui hein (les pas dans l'escalier de la maison d'Hondeghem, avec personne dans l'escalier ; les pas dans le couloir de la maison d'Hondeghem, avec personne dans le couloir ; le signe que quelqu'un lui fit du bureau de la maison d'Hondeghem, avec personne dans le bureau).

Et puis, il y a Emile Tizané. A-t-il existé, Emile Tizané ? Et si tout ça était une astuce pour nous faire croire qu'il y eut un gendarme spécialisé dans les affaires de hantise, pour que l'on s'aperçoive qu'il n'y a jamais eu de gendarme spécialisé dans les affaires de hantise, et que donc l'on en conclue que les phénomènes de hantise, ça n’existe pas.

Sur France Culture, l'autre jour, le témoignage de quelqu'un qui a loué une maison qu'on disait hantée (coups et rire sarcastique) et puis, la personne l'a explorée un peu, la vieille maison (elle datait de 1810 je crois, 1810 ou 1910 ?) et y a découvert une pièce inusitée fréquentée par divers oiseaux et l'ironie d'un corbeau.

Revenons au fantôme du Louvre. Les musées sont-ils faits pour les revenants ? Mona Lisa a-t-elle été peinte pour fasciner les spectres ? Les spectres s'intéressent-ils à la peinture ? Le Fantôme du Louvre est-il, est-elle, est-on sûr qu'il, qu'elle ne soit pas le fantôme d'un historien d'art ?

Colette dessine. Papa Barjac s'inquiète. Le gardien vend la mèche. Jacques passera la nuit au musée. Colette l'aime bien ; papa Barjac aussi. Moi, j'aime bien le coq au vin, mais Belphégor n'en donne pas la recette.

3.
« - Quel malheur ! murmurait-il, mon vieux Belphégor, toi qui écris si bien, que tu ne puisses pas parler !... Car tu dois en savoir long... très long même... sur l'affaire qui nous occupe. »
(Arthur Bernède, « Belphégor » 1ère partie, chapitre 6 [Bellegarde])

Bernède, « Belphégor ». « Où grandit le mystère ». L'ombre dans la « grande cour ». Un rendez-vous nocturne. Dans la galerie. « Chez les « Dieux barbares ». Sur ses gardes, Bellegarde s'est muni d'un browning.

La lumière est-elle un symbole ? Bellegarde s'adressera cette nuit à Belphégor. Une anecdote « rigoureusement authentique » dit l'auteur, mais moi j'en sais rien, de la statue de la cathédrale de Dol en Bretagne qui contenait un trésor.

Cette nuit Bellegarde inspectera Belphégor. Apparition du Fantôme avec ses yeux (sinon i verrait rien).

Suaire noir, capuchon noir,
V'là Belphégor,
Suaire noir, capuchon noir,
V'la Belphégor qui rôde encore,
Avec ses yeux qui phosphorent
Avec ses yeux qui phosphorent
Avec ses yeux qui phosphorent
Fort !

Prends garde, Bellegarde ! Un nouveau « bond prodigieux ». Intervention de Barjac. Où Arthur Bernède, pour notre plus grand plaisir, n'hésite pas à employer les lieux communs les plus épatamment désuets. Pan ! Pan ! Pan ! Disparition du Fantôme.

Le Fantôme fait comme tout le monde, il prend l'escalier et n'y croise point la concierge. Un peu de casse-tête. Bellegarde, Barjac, Ménardier « et ses hommes ». Quel monde au musée ! Cette nuit du Fantôme est un véritable succès !

Troisième « bond prodigieux » (à mon avis, Arthur Bernède écrivait vite, et se relisait encore plus vite). Disparition définitive du chapitre 6. Ménardier suspecte Jacques. « barbe postiche », « perruque ». Comment ça, Barjac, c'est Chantecoq ? (quel nom à coucher avec les poules, dis).

Patrice Houzeau
Malo, le 19 décembre 2022.

 

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