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BREFS ET AUTRES
amusettes
25 novembre 2020

FANTAISIES DONT QUELQUES JUSTIFIEES

FANTAISIES DONT QUELQUES JUSTIFIEES

 

 

 

 

 

  1. Elle allait pis qu'il y avait du vent
    Si sifflant grognant valdinguant tout
    Pis ses efforts qu'plus elle avançait
    Plus elle reculait qu'ça commençait à
    Lui faire d'l'eau dans ses yeux qu'ça
    Lui creusot des coins au plus noir de
    Son cœur elle pensot mine de charbon.

  2. C'est peut-être ça la vie que je lui dis
    Mais qu'est-ce que tu baves me dis-je et
    Ça fait que je me causais à moi-même car
    Défois j'me cause et me dis des sottises
    Même qu'il y a que moi qui les pige pas.

  3. Défois je hurlerais dis car je m'en veux
    J'me hurlerais dessus qu'il vaudrait que
    Qu'en effet ça vaudrait mieux que mais i
    Faut persister dans l'être s'perdurer et
    Continuer les sottises de tous les jours

  4. Tant va ma pomme qu'à la fin elle se fera
    Bouffer par le grand noir en restera rien
    Même pas le trognon Toute pomme est vouée
    Au grand noir tous les pommiers aussi les
    Chapardeurs de pommes tous au grand noir.

  5. Le Prince il a forcé manières et façons
    Qu'on sait pas nous aut's même qu'c'est
    Pour ça qu'i se moque de nous le Prince
    Mais qu'on se paye sa fiole au Prince i
    Aime pas trop ça le Prince nous le fait
    Payer cher L'a des gens d'armes pour ça

  6. J'aime bien le son r qu'on trouve dans
    Rivière gruyère pierre qui roule frire
    Rire lire écrire orage qui gronde même
    Qu'orage qui gronde ça m'fait penser à
    Chat qui gronde Les gens sont méchants

  7. Les réverbères ont des clartés rouges
    J'lis ça dans Baudelaire qu'ça rythme
    Rouge rouge rouge dans le tableau que
    La pluie pis les filles passent entre
    Toutes les taches rouges dans l'temps

  8. Baudelaire i compare le pouvoir à
    Un « poison énervant le despote »
    Ça fait du coup pas mal d'énervés
    Dans le monde qu'le monde c't'une
    Boule de nerfs qui roule dans les
    Espaces au silence infini et même
    Que ça effraya plus d'un songeur.

  9. Si le dénommé #Blanquer savait à
    Quel point j'en ai rien à carrer
    De sa tête de ses diplômes de sa
    Carrière de ses réformes et même
    Que j'me fais du café pour aller
    Travailler pendant qu'Blanquer i
    S'fait du mouron et bin tant pis

  10. Irai-je de nouveau boire une bière
    Avec les amis que je n'ai pas irai
    Je flâner fumant des blondes léger
    Dans ma tête sous le ciel bleu pis
    Me disant que si je ne suis pas le
    Roi du monde j'ai assez d'sous que
    Les zôtres peuvent aller se faire.

  11. Je me souviens de la jeune fille
    Maigre & jolie à la tresse brune
    Qui coulait sur sa nuque c'était
    Y a longtemps oui longtemps dans
    Cette autre vie qu'on appelle le
    Passé qu'entre temps mon père et
    Ma mère sont partis & elle aussi

  12.  L'humain outre-passe son droit ; c'est bien pour ça qu'il a inventé la justice.

  13.  Je joue si mal du piano que je crains souvent qu'à force le piano finisse par me mordre.

  14. Tel camp (fichu du) « Lui m'aime » (me dit-elle j'étos jalouss) « Laid ! » (me lance-t-elle j'étos point biau) Terre ! (ah bin quand même) ni thé (c'est pas ma tasse) le chant (qui c'est-y qui vocalise à c't'heure?) Jeu (certes).

  15. Saoul (point trop quand même) vent (ah ça souffle hein) pour ça (tout ça) muser (flâner, rire et chanter) les zoos (on y zieute zoziaux et bestiaux) meuh (mais point de vaches) dé (c'est-y pas l'heure de jouer au 421) kippa (ah tiens) Jeu (certes oui).

    Patrice Houzeau
    Malo, le 25 novembre 2020

 

 

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10 novembre 2020

AU BORD DE BIZARRES ABÎMES

AU BORD DE BIZARRES ABÎMES

 

  1. Comme il arriva au bord de bizarres abîmes façon Lovecraft et cauchemars, y avait des formes s'agitant au fond d'l'indicible là-bas, il leur cracha dessus (lésotossi), ce qui fit qu'un long cou emmanché d'un long bec de lièvre jaillit du gouffre et l'engouffra ah n'eut-il pas temps de faire.

  2. Sans cesse de labyrinthe en labyrinthe, d'escalier des vertiges en escalier des vertiges, se mit à tourner comme un fou, ses cheveux tournaient autour de sa tête et sa tête vite qu'elle pivotait sur son cou lequel tournait aussi avec tout son corps pis sa cape.

  3. Quand il eut bien tournoyé dans le labyrinthe, l'étot tout toupie. Alors une main de géant l'attrapa et le fit tournoyer tant et encore que lorsqu'il eut bien tournoyé, il s'aperçut qu'il avait perdu des bouts de tout ça lui-même. C'est le destin lui dit la cafetière que faisait-elle là je ne sais pas.

  4. Un auteur n'écrivant que des sottises maigrissait pis s'aigrissait aussi, s'vinaigrait, s'amertumait, ses sottises ne faisant plus rire le vide de son ventre dans lequel résonnaient de moins en moins les rires des clowns avalés.

  5. Il avait l'impression que depuis le début de son enquête, on lui contait des carabistouilles. Il prit tout le puzzle qui était en train de tourner manège dans tous les sens de sa tête et les mit bien à plat sur son bureau, les pièces de l'énigme mais un vent mauvais se leva et vla qu'tout s'envola.

  6. Un vent mauvais ayant fait s'envoler toutes les pièces du puzzle, il décida de sortir. Un cimetière vint à lui (ses grilles grinçaient fort, et des tombes montaient des sons sourds comme un ministère). Il voulut prendre ses jambes mais le vent toujours le rattrapait qu'le cimetière toujours était proche.

  7. Se mit à gonfler à grohossir de partout à s'enhanfler montgolfière à s'baudrucher Ubu pis alors qu'il fut devenu tout boursufflu pansu énorme dans ses paluches formidables il attrapa les politiques et les lilliputiens de la haute fonction publique et les engouffrit, poissons frits.

  8. Je n'ai pas d'autre raison que moi-même ; ce n'est pas une raison pour me prendre pour quelque coin-coin des zones et me tirer dessus avec de la poudre d'arguments perlimpinpesques fit-il en se considérant de haut.

  9. Zut s'amusant à jouer aux fléchettes avec la bouille enfarinée d'un provisoire ministériel, je la laissai pour me faire feuille au vent. On mit un certain temps à me retrouver. Mais enfin, on me rebrancha.

  10. « Un président, c'est du camembert ! » s'exclama l'élève espiègle. Il ne croyait pas si bien dire.

  11. S'étant pris pour Jeanne d'Arc et De Gaulle, il fut tout déçu quand les électeurs lui bottèrent le cul.

  12. Le ministre rêvait de robots conversationnels, « ça leur fera les pieds à tous ces petits profs, je les remplacerai automatiquement et je pourrais réformatiser à mon aise » se disait-il dans sa tête de fonctionnaire fonctionnant. Le ministre rêvait. Quand il se réveilla, on le congédia.

Patrice Houzeau
Malo, le 10 novembre 2020.

19 septembre 2020

VERS LA (DIS)SOLUTION ALGORITHME

                                VERS LA (DIS)SOLUTION ALGORITHME

 

        1. « Déploiement irrésistible » écrit Heidegger... celui du « cerveau électronique »... Aux robots, le monde... A la machine fait tout... Chômeur l'humain... Ça le tourmente... pour les sous, d'abord, et puis pour son être, devient tout vacant... le vide gagne... le désert.

        2. Le plus vicelard, c'est d'habituer les gens à plus bosser... Les machines le font, à quoi bon turbiner... face à son vide originel se retrouve l'humain... face à ses autres... travaillé fantôme... la chimère s'agite, ectoplasme dans le bocal, gueule néant, mort qui marche, avec son couteau.

        3. Le surnombre tue le boulot... Je les vois venir les grandes machineries massacrantes... La dépopulation par la technique... Tout très rationnel... Y aura toujours une explication... conflit ethnique, virus, idiote mode, mauvaise habitude, loi des séries, peau de banane, gourance nucléaire, trou dans la coque, glouglou l'homme...

        4. Chuis pourtant pas client des complotismes... je me demande quand même comment qu'il va faire l'humain pour le gérer, son surnombre... va sous-traiter le problème à la au-delà du bien et du mal machine... le computer gestionnaire d'âmes... la solution algorithme.

        5. Les gens à force de plus les faire travailler, deviennent pas si fainéants, tournent malsains surtout... La civilisation des loisirs, ah le mensonge... rien faire, c'est mal faire... du coup, i s'effiloche, le citoyen, i gueule aigre aux carrefours, i montre la fourche.

        6. Comment les faire tenir tranquilles, tous ces spoliés du boulot, tous ces remplacés des machines ?... Pain, cirque, religion, ordre moral... Faut leur faire peur susurre le conseiller sciences po (de vin)... Sortez plus, les gens, y a du virus, du pas sécure estranger qu'on fait venir pour.

        7. Après y a les grands mages, les philosophes, les apôtres du méditatif, les introspecteurs... Zen et yoga le monde... Pendant ce temps là on pense pas... On se justifie le nombril, on sublime son être, ce bout de viande... Le monde s'écroule ? Méditez ! Zêtes beau !

        8. Tout jobloss, l'humain... dépouillé de ce qui le constitue... On lui refourgue des écrans avec des vrais menteurs dedans, des diplômes pour rire, des apprenances citoyennes, des clubs de l'extrême, des universités, des bienveillances... Zêtes plus travailleur, ouvrier, artisan, paysan, zêtes Citoyen ! Citoyens de tous les pays, soumettez-vous ! Le Grand Bienveillant veille sur vous !

        9. Zêtes plus enseignant, zêtes passeur de diplômes, inverseur de classes, bricoleur de distanciel, positiveur d'âneries, promoteur d'incompétences, chefaillon du chef d’œuvre, censeur des caractères, chasseur des mauvais esprits, c'est plus l'école, c'est le temple citoyen ! La dévotion à Sainte Bienveillance Moraline...

        10. Y a ceux qui s'agitent morts sans job, puis y a ceux qu'on exténue, les pas assez nombreux dans les services, les hôpitaux, les casernes, les tribunaux, les écoles... Pendant ce temps là, les experts nous chantent des chansons sur les masques, les tests, ya ka bossé pi pas trainé zouké samusé.

        11. J'oublie pas ma pomme, le coup des masques fantômes... C'était bien la peine de chanter le monde va mieux qu'on gagne des sous si c'est pour retomber pire qu'avant because les hauts fonctionnaires ont pas fait leur boulot. Non, politique, Macron (ou autre zozo kif-kif), j'oublie pas.

                                   Patrice Houzeau
                                Malo, le 19 septembre 2020

17 septembre 2020

S'IL Y A QUELQUE CHOSE

S'IL Y A QUELQUE CHOSE

 

  1. L'a raison, l'autre Boris d'l'agile Trompinette qu'on est de moins en moins libéral et de plus en plus conservateur... Le surnombre qui veut ça... Question d'ordre pis de santé publiques... Qu'on nous cherche des noises avec le tabac, l'alcool, le bifteck-frites... L'ordre citoyen écolo-responsable veille.

  2. J'ai bien aimé le feuilleton « La Garçonne » avec Laura Smet en Antoine Chaipluquak mais bien, bien, ah oui bien... Convaincante, Laura Smet en inspecteur de l'entre-deux guerres, entre gueules cassées et bal des folles... pas si troublante, mais intéressante... Ah la corruption d'alors ! Quel vertige ! Pas comparable avec aujourd'hui ! Fini tout ça, comme me disait un collègue socialiste (y en eut beaucoup chez les profs à belle âme) avant qu'affaires, bricolages et sottises surdiplômées la coulent, la rose...

  3. Paraît que la Grèce commanderait je ne sais combien de « Rafale » à la France... Rapport (et c'est pas neuf) à la Turquie... Yes, we can comme dirait l'autre j'aurais voulu mais j'ai pas pu...Les affaires reprennent... Blanquer pourra payer les profs et les pots cassés de sa sotte réforme.

  4. Je me souviens de l'autre là critiqueur sur les ondes françoises comme quoi Rimbaud (bouh le voyou) ne la chantoit point assez, la vie, la foi en l'avenir de l'homme, de l'humain et du PSU... Ah le beau zesprit ! Ah l'humaniste contondant ! De la tombe où vous squelettez, le voyez-vous, cher Maître, tout le radieux d'l'avenir de maintenant ?

  5. Moi, perso, Rimbaud, je m'en fous... L'a vécu sa vie, ni pire, ni meilleure que la plupart des gaziers de son temps... Mais sa poésie, faut vraiment avoir d'l'inspection académique plein la mirette pour pas en voir la beauté, zavez qu'à relire, vous verrez.

  6. J'aime bien sa poésie ivre, au Rimbaud, celle des Vers Nouveaux... « Banc vert où chante au paradis d'orage »... le dérisoire familier et les grandes énergies voyageuses... « Sur la guitare, la blanche Irlandaise »... les naïves à refrain et couplets disent-elles le monde ? Je sais pas, mais elles le font bien.

  7. « Bien après les jours et les saisons, et les êtres et les pays » écrit Rimbaud... là, i restera plus que la matière et plus personne pour se demander s'il y a quelque chose ou bien plutôt rien.

  8. On commençait à les voir bien s'allonger les visages... qu'la crise en finissait pas de commencer... calmer le jeu qu'il s'efforçait, le gouvernement (celui qu'avait pas prévu les masques) ... On s'attendait à de l'imprévisible... devaient phosphorer les ministres...

  9. Force saucissonnage, La réforme Blanquer dans le français des LP, qu'on jongle des matières. L'organisation du salami... Les apprenants y paument leur apprenance ; les enseignants y testent leur patience... Les chefs i cheffent avec plus ou moins d'enthousiasme... A peine sorti d'l'atelier des têtes pensantes qu'il sent déjà le sapin, le pipeau d'sa réforme à Blanquer la musique là.

  10. Entre cours de français, co-intervention, chef d’œuvre, consolidation, AP, orientation, histoire-géo, les apprenants s'y retrouvent de moins en moins... les allophones (y en a d'plus en plus) se grattent... Déjà qu'dans les LP, l'organisation n'est pas le point fort des élèves... La réforme salami Blanquer cherche l'embrouille...

  11. Une élève de seconde en LP, pertinente à l'oral... Test de lecture... Cata l'anonne... Lunettes ? Nenni. Je l'interroge... me raconte ses dys- pis qu'elle fut mise dans une classe à moult autres dys, avec un des écoles expert habilité en apprenance du déchiffrement dys-... Comment qu'il fit ? Elle m'explique ; j'y reconnais les traits de la méthode globale... Du coup, la môme à quinze ans, sait pas tellement lire... 

Patrice Houzeau
Malo, le 17 septembre 2020.

13 septembre 2020

CES SUICIDES LA LES GENS

        CES SUICIDES LA, LES GENS

 

  1. Le soir, l'obscur embrouillamini des cœurs au diapason des ombres qu'i s'met... Fait penser à ces bonshommes des dessins de Munoz et Sampayo, i passent griffonnés tout sombres avec des mots dans leur bulle, genre Haine Dégoût Vengeance bref le quotidien des trop nombreux.

  2. Y a bien des gens zont même plus envie d'gueuler... devinent vaguement qu'ça s'effrite un peu partout... peut bien faire bon, peut bien pleuvoir, peut bien dire blanc, dire noir... ça change rien... l'humanité va finir par hausser les épaules avant d'paniquer du troupeau.

  3. Comme quoi faudrait plus trop s'voir... aller au turbin ça oui mais sans trop rigoler dans les familles pis les potes tout ça distancié, masqué, méfiant, le monde merveilleux du surnombre mondialisé... chocs culturels, virus, petits et grands remplacements, chinois quoi, casse-tête.

  4. Faut quand même le faire pour s'intéresser aux gens, lesquels ne manquent jamais de s'intéresser à vous, à comment vous l'piquer vot' temps, vous pomper l'air, vous vider vos poches... Vous v'là fait, souris, fromage, piège à ressorts, couic.

  5. Chais pas trop squ'ils racontent... comme quoi rien ne serait jamais plus pareil... qu'on tirera les leçons... des clous oui ! on r'tirera des clous que le Crucifié il est mort quand même, pis la Croix l'a pas fini de nous courber l'échine... Jusqu'à la secte, tous fourmis croyeuses très laborieuses... Le monde de demain, le vivre ensemble, qu'on s'tutoie camarades collègues, la fourmilière à trous oui, la verte, la rouge, la patronale reconvertie fédérale et fraternelle et citoyenne.

  6. J'la pige pas trop cette histoire d’ « œil crevé » et de « fromage en tranches »... on dirait du biblique... Ce qui aigre m'amuse c'est les aliments gargouilleurs là, le monde c'est du stomaque... Dévoration, digestion, gastro, l'a bien compris ça Houellebecq.

  7. J'ai jamais trop pigé cette histoire d'amour et de sacrifice là... biochimique tout ça... bon, après les héros, c'est grand, c'est beau, c'est noble, mais c'est mort... restent crocodiles pleureurs, grands reconnaissants, exégètes, apologétiques et bouffeurs d'héritages.

  8. Ça m'épaterait qu'il y ait des gens dans l'invisible pour m'aimer... J'y crois pas cause que j'suis point si aimable... A mon avis, l'invisible, s'il existe, i nous crache à la gueule, i nous pisse, ou alors même pas, il nous longe nous zieute et hausse les épaules qu'on voit pas.

  9. Le monde c'est du désastre en attente... Jamais déçus qu'on est... Un virus par ci, un port qui saute par là, pis les petits et grands massacres de tous les jours lointains, même qu'on leur vend des armes pour l'alimenter, la pompe à fric, en zieutant les natalités catastrophes.

  10. Les humains c'est d'la nuit qui marche... on les distingue bien les bipèdes, c'est pas qu'dans l'ensemble ils soyent si remarquables, mais on a l'équipement oculaire pour... Pis dis, les innovateurs de stupidités, les électroniques assotés, les suicides là, sont quand même bien encombrants r'muants

  11. La mauvaise foi, tout môme que j'suis tombé dedans aussi sûr qu'un politique dans l'hypocrisie... Blason corbeau... C'est bien ça, revendiquer le corbeau dans un monde qui s'attriste.

    Patrice Houzeau
    Malo, le 13 septembre 2020.

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6 septembre 2020

LES YEUX VOUS TROUVENT

LES YEUX VOUS TROUVENT

 

  1. Je ne regarde pas les gens quand je les croise
    Ils vont m'envoyer leur pensées
    Vont me télépather me téléattraper me télérapter
    Je ne regarde pas les yeux qui flottent dans la rue.

  2. Vais bientôt rentrer chez moi
    Faut que j'me méfie de l'autre assoiffée mon ombre
    Défois mon ombre me fourvoie veut que j'me noie
    Dans un bocal à pensées circulaires
    Un aquarium à trognes.

  3. Je ne suis pas tombé dans l'escalier
    Ma tête ne s'est pas brisée
    Il ne s'en est pas échappé des lézards
    Ce n'est pas mon sang qui a coulé
    A flanqué le feu à la baraque.

  4. Je n'ai pas la tête en forme d’œil géant
    Je n'ai pas la tête en forme d’œuf du serpent
    Je n'ai pas la télé dans ma tête
    Ce n'est pas la télé qui m'a dit
    De faire ce que je n'aurais pas dû.

  5. Il faut faire attention aux soucoupes volantes
    Les soucoupes volantes renversent le café
    Dans le ciel qui devient tout brun
    C'est la faute aux petits gris à gros yeux
    C'est la faute à leur musique de Résidents
    Si le jour tous les jours i tombe dans le puits.

  6. A force de chuter je vais finir par m'écraser
    Sur le tapis du salon il y a déjà mon père
    Il y a déjà ma mère et tous ceux qui
    Tous ceux qui tous ceux qui ont fini par s'écraser
    Sur le tapis du salon et sa faune impalpable.

  7. J'ai perdu ma biscotte et suis resté avec le couteau
    Ça n'excuse pas la gorge ça explique
    Quand je perds ma biscotte tout se complique
    Y a des biscottes plein la rue elles me narguent
    Font rien qu'à me narguer me moquer me casser
    Faut que j'les rattrape.

  8. Défois on cause de l'autre et de soi
    On croit qu'on dit qu'on dit rien
    On croit qu'on sait qu'on sait rien
    Un chien passe dans la rue avec un chapeau
    Il vous salue bien bas et du chapeau sort un lapin
    Qui vient vous trancher la tête avec sa hache sa hache sa hache.

  9. Défois grosse tête fêlée
    Défois la lune elle s'ouvre et à flots
    En sort des araignées à flots à flots à flots
    Chutent sur la terre vous mouchent dans leurs toiles
    On n'en parle pas on parle d'autres tremblements.

  10. Nous vivons masqués
    Nous nous reconnaissons aux yeux
    Jamais les yeux n'ont vu tant de yeux
    Quand nous ôterons nos masques
    Nous redeviendrons des lézards.

  11. Le Virus est peut-être un dieu
    Echappé d'une chanson des Résidents
    Peut-être le dieu Virüs fut-il révélé par Magma
    Peut-être Magma révèle-t-il tous les noms
    De tous les dieux qui se répandent dans le monde.

  12. Des êtres mutilent des chevaux
    On dit qu'ils connaissent les chevaux
    On dit qu'ils ne sont pas sans force
    Peut-être que certains de ces êtres finiront dans le néant
    Un gros trou dans leur corps.

  13. L'ombre est pleine d'yeux
    Il ne faut pas les chercher
    Quand les yeux ont à faire avec vous, les yeux vous trouvent, vous fixent, vous épinglent
    Vous finissez brûlés par la flamme que vous hantez.

 

Patrice Houzeau
Malo, le 6 septembre 2020

22 août 2020

FOIN DES FICELLES

FOIN DES FICELLES

 

 

  1. La massification de l'enseignement supérieur, c'est bien souvent « la foire aux illusions », le « bûcher des vanités » et même parfois « on achève bien les chevaux ».

  2. « Peut-être si quelqu'un reçoit, comme Mrs Gonzales, la visitation de fantômes, sera-t-il possible d'éveiller l'intérêt d'autrui, surtout si on lui parle de lui-même. »
    (Leonora Carrington traduit par Henri Parisot, « Le Cornet acoustique »)

  3. Si soudain m'apparaissait quelque spectre d'épouvantable apparence, sans doute mon palpitant se pétrifierait dans ma poitrine. Mais si c'était le fantôme de mon amie, comme le fit jadis l'amour de Monsieur de Sainte-Colombe, alors la joie en mon âme se mêlerait à la mélancolie.

  4. La fille, quoique farfelue, était fière et fine. Claire et colorée, elle était férue des crépuscules. Merlin l'Enchanteur les avait-il parsemées de poussières stellaires, y avait-il émietté quelques merveilles, pour que ses mirettes ainsi brillassent ?

  5. Le fantôme de l'antique maître d'hôtel du vieux manoir annonça pour le lendemain soir un concert de clavecin par quelque squelette virtuose. Quant à moi, je m'échinais à comprendre ce que cette clavicule faisait là. Les araignées des coins accordaient leurs violons.

  6. Les murs ayant maintenant des yeux et des oreilles, il ne leur manque plus que la parole pour nous ordonner. Encore que d'une certaine manière, l'impératif d'la connexion fatale au reste des bipèdes à cerveau aléatoire, hein.

  7. En septembre, des masques risquent de tomber. En septembre, verra-t-on de nouveau jaunes et bleus se taper dessus ? Si rien ne change, à Minsk, l'hiver risque d'être très long.

  8. Les marxistes ont cru pouvoir tuer Dieu ; ils semblent qu'ils l'aient seulement anesthésié et qu'il se réveille, et de fort méchante humeur encore.

  9. En théorie, difficile d'associer soumission houellebecquienne et France Insoumise pourtant qu'on dit. « Who'll stop the rain » n'est pas une chanson très écoutée en ce moment.

  10. Ce barde fut-il imberbe ou porta-t-il la longue barbe des enchanteurs d'antan, ce barde qui battant la campagne cherchait abri, bicoque, baraque, auberge, quelque bergerie où poser son barda, ce barde fut battu à mort par quelques gueux dégoûtants gueulards. Cela arrive parfois.

  11. Où sont ces zoziaux querelleurs, ces zoziaux noiseurs ? Font les bateleurs, chantent leur comédie. Unissons-nous camarades, aiguisons nos couteaux de carton. Nous ne prendrons pas le pouvoir, il est au voisin. Nous en aurons des choux et du lard puisque la voisine est en cuisine.

  12. Comme beaucoup, je fus moi aussi tenté par l'ailleurs à illusions, l'extension d'la Providence verticale. Et puis j'appris que jadis je serais mort si un chirurgien n'était pas revenu des Amériques avec une méthode qui me sauva. Foin des ficelles et des rouges fantoches.

  13. Qu'est-ce que les extra-terrestres préparent ? Du thé peut-être ? Du riz cantonnais ? Quant aux ailleurs à illusions, ils parsèment le ciel d'idées de constituante. Ah les songeurs zoziaux ! Ah les fourgue-rêves ! Ah comédie, dés pipés, fête à la citrouille ! A la pomme verte !

    Patrice Houzeau
    Malo, le 22 août 2020.

13 août 2020

LE PLASTIQUE C'EST PRATIQUE MAIS C'EST TRAGIQUE

LE PLASTIQUE C'EST PRATIQUE MAIS C'EST TRAGIQUE

 

 

  1. « L'assertion que les Ghlianes doivent faire des trous dans les bancs sur lesquels ils s'assoient, afin d'avoir place pour leur queue, nous porte à douter que l'auteur ait jamais observé un chien ou un singe sur un plancher. »
    (Jean-Charles Houzeau, « Etude sur les facultés mentales des animaux comparées à celles de l'homme »)

  2. Certaines pièces sont si terribles qu'on en sort que tout mort. Certaines choses ont une force qui leur est propre, qu'ça vous frappe donc. Certaines pièces, les choses y ont une de ces forces (la force des choses hein) que même tout seul on en sort que tout mort. C'est un mystère.

  3. Les choses boitent qu'ça s'emboite mal ; de boiterie en boiterie, y a plein d'boîtes qui déboîtent. Du coup, on s'boissonne, on boit d'la bière en boîte, d'la bibine en bouteille ; on s'maboule le bocal, on bégaie, bafouille, pis qu'on tombe.

  4. Défois, y a des trucs, tout un tas d'trucs qui le tracassent, des mystères terrestres et des futurs turlupinants, l'apocalypse climatique, le surnombre engloutissant, la dictature des sachants, le pangolin virulent, aussi le plastique, qu'est bien pratique mais très tragique.

  5. La France est une naine très râleuse, très agitée et très opiniâtre que les géants observent en se demandant ce qu'elle va bien pouvoir encore inventer.

  6. Les autres, i savent jamais quel sphinx zavez en tête et vous, vous ne savez pas non plus quels sont les lutins bavards qui discutent le bout de gras dedans leur caboche.

  7. Nous ne vivons plus dans la polysémie, mais dans l'hypersémie : dans chaque événement chacun trouve le sens qui lui convient. Y a tellement d'sens partout que ça n'a plus de sens.

  8. Viens d'entendre sur France Inter, ce jeudi 13 août 2020, cette expression infiniment risible pour désigner l'âme : notre « écologie intérieure ». Effrayant. Si l'écologie politique arrivait à ses fins, nul doute que l'on en viendrait vite à la dictature des psys de toutes sortes.

  9. Si zébré cinglé j'finissais zinzin au zonzon des azimutés, hallucinerai-je lorsque zieutant vers l'ailleurs sibyllin, je verrai dans l'azur Zut et Zazie – ô zézayantes ! - flotter en robes de neige ?

  10. Je demande à ma mémoire où j'ai laissé mon amour, ma mie, et quelles merveilles ai-je manqué en ces miroirs, puis quelles sont ces momeries de momies et de mimes à grimaces, où je me mire en mon sommeil.

  11. Lors qu'il songeait aux secrets que recèlent les choses et qui parfois nous sautent aux yeux, ou à la gorge, c'est aux serpents sifflants de ses mèches bleues qu'il reconnut la Mélusine de Labisse.

Patrice Houzeau
Malo, le 13 août 2020.

11 août 2020

D'UN FAUDRAIT FAIRE L'AUTRE

D'UN FAUDRAIT FAIRE L'AUTRE

 

 

  1. Cela fait longtemps que j'ai dit je t'espère ;
    Il me semblait sans toi manquer d'oxygène ;
    Cela fait si longtemps que je t'ai dit je t'espère,
    Que te voilà fantôme et donc plus un problème.

  2. A passer repasser sous le ciel bleu avec sa tête entêtée hantée de pensées et des fugaces rêve-t-on de vert qu'on est dans le gris, mais du vert y en a tout d'même un peu et puis y a la mer et le vert des diabolos menthe et des Get 27 qu'on boit au bar tabac du coin.

  3. A passer repasser sous le ciel bleu on pense que nos morts ne le verront plus jamais, le ciel bleu, ni les oiseaux noirs et blanc s'envolant des fronts verts, qu'on se sent soudain un cœur une tête et toutes ces veines et la chaleur qui vous enveloppe, vous colle au corps.

  4. « Qui s'approche de moi, qui me regarde en face »
    (Michel Houllebecq, « Derniers temps »)

    C'est la Mort, c'est la Mort qui vous efface de votre espace.

  5. Qui s'approche de moi y a kekchoz qui cloche kekchoz de louche qui s'approche de moi et me regarde en face avec des yeux qui voient comme loin, loin derrière moi qui s'approche de moi et me traverse comme si j'étais transparent translucide du vide du vide du vide.

  6. Loin derrière moi qui s'approche de moi... Bien le bonjour, « Monsieur mon passé » ! comme il l'appelait, Léo Ferré, qu'est passé lui aussi qu'c'est bien dommage.

  7. Quand j'étais au collège, je préférais écouter des chansons plutôt que d'apprendre mes leçons. Maintenant que j'en refourgue moi aussi aux élèves des leçons , je me demande s'ils écoutent encore des chansons sont plus les mêmes sons sont plus les mêmes bref, passons.

  8. Défois, un verre de vin blanc bien frais, une chanson de Léo Ferré et le monde i s'fait tout léger qu'on dirait qu'le temps sonne enfin juste, pis le disque i s'termine et la bouteille, elle est vide qu'on s'sent bien lourd qu'on va s'couquer, « dodo la boule »...

  9. « Je suis peut-être mort, je ne sais pas » écrit Michel Houellebecq qui confirme ainsi, qu'en vertu du « cogito ergo sum » cartésien, on peut bien être sans exister. Le sentiment est bien connu, que l'on appelle « malaise existentiel », qu'il nous semble qu'on passe à côté.

  10. A ce malaise existentiel, Houellebecq répond lui-même en notant : « Il y a quelque chose qu'il faudrait faire, que je ne fais pas. » C'est dans ce faudrait faire que l'on se flanque tout le temps, courant de faudrait faire en faudrait faire jusqu'à ce que tout se défasse.

  11. C'est dans ce faudrait faire que l'on se flanque tout le temps, courant de faudrait faire en faudrait faire, en faisant de son mieux et avec ce sentiment que l'on pourrait mieux faire, que l'on aurait dû mieux faire, mais que, quoi qu'on fasse, ce qui est fait et fait et ne saurait se défaire.

Patrice Houzeau
Malo, le 11 août 2020.

9 août 2020

YAKEKCHOZKSACACHKEKCHOZ

YAKEKCHOZKSACACHKEKCHOZ

 

  1. Défois qu'il y aurait d'la super-logique là-d'dans, un genre d'imagination poussée au bout d'la nuit des êtres pis qu'on y voit quoi, les flammes de l'enfer qu'on s'est allumé, avant le grand rien dans le grand tout.

  2. Défois je me dis doit y avoir quelque chose comme un signe, là, sur le front des possédés du complot, ou bien des initiés du Yakekchozksacachkekchoz. Mais non y a rien. Zont l'air aussi qu'les autres. Sauf les fantômes qu'ont même pas d'front défois.

  3. « Il est des histoires habillées de fiction qui ont dû s'en dépouiller à mesure qu'elles furent contées, quitte à atteindre alors une déconcertante réalité. »
    (Jean Ray, « Saint-Judas-de-la-Nuit »)

De telles histoires n'existent que parce qu'il y a des vérités cachées que nous ne pouvons pas révéler sans risquer que des mains sortent de l'ombre pour nous étrangler. Nous le savons tous, nous, les êtres sans cou.

4. Je suis choqué d'apprendre par la lecture de l'opus « Saint-Judas-de-la-Nuit », de l'Initié Jean Ray que les « docteurs ès sciences occultes » se moquassent des écrits de Jude Stein von Ziegenfelzen, « bien qu'il se prétendît la réincarnation de saint Jude, donc le cousin de Jésus ».

5. Y a vraiment des gens, i croient tellement à rien que le jour où ils disparaîtront, vous verrez qu'ils ne croiront même pas à leur propre fantôme.

6. Défois qu'un artiste de l'art brut se mettrait à « illuminer d'énormes escargots brillants comme le feu, » et puis tout des mômes là accompagnés de féroces clebs dans de grands vertiges querelleurs « d'insectes ailés et rampants ». Jean Ray, cet imagier.

7. Quant aux « statues des douze apôtres aux visages rêveurs ou menaçants » qu'évoque Jean Ray, je me demande pourquoi « douze » genre les douze mois de l'année, les douze tribus, le « Majestic Twelve », les douze cheveux d'la tête à Mathieu, les piles de douze de galettes du nouvel an que ma mère cuisait chaque 1er janvier...

8. Je pense que Jean Ray a raison, cette colonie de « figures nues de sirènes, aux formes allongées et fuyantes » évoque bien sûr les « pensées de tentation » qui traînent dans les cervelles de ceux qui délaissent les écritures initiées pour le monde des apparences.

9. « Nous avons, sur le rivage de l'inconnu, trouvé l'empreinte d'un pied étrange. Nous avons, à ce sujet, édifié de savantes théories. Enfin, nous avons réussi à reconstituer la créature qui a laissé cette empreinte ; et voilà que nous reconnaissons que c'est l'empreinte de notre pied ! » (J.A. Eddington cité par Jean Ray)

Défois on croit qu'c'est la lune, qu'c'est juste notre nombril.

Défois on croit qu'c'est des extra-terrestres, qu'c'est juste l'armée des Etats-Unis.

10. « Un nichet est un œuf factice que l'on met dans un nid pour que les poules y aillent pondre », nous apprend Jean Ray. C'est ainsi que bien des écrits mystérieux sont en fait des nichets, des légendes créées afin que certains auteurs y ajoutent d'autres vérités, tout aussi étranges.

11. Dans une page de Jean Ray, cette moquerie d'ivrogne :

« Moi j'le dis pas tout bas,
   En Carême, évêque mange gras ! »

Je ne peux pas résister à la tentation de citer : c'est trop amusant.

12. « L'affaire de l'abbaye condamnée » ai-je trouvé chez Jean Ray, ah les églises maudites, les couvents à possédées façon Loudun, vieilles sorcelleries politiques, qu'le démon a déserté l'Occident, car maintenant, le Satan des gens, c'est l'argent qu'ils disent, le libéralisme.

Patrice Houzeau
Malo, le 9 août 2020.

 

 

 

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